Clerbaud Bergier
Clerbaud Bergier est nĂ©gociant huguenot de La Rochelle, lieutenant du roi et administrateur de la Compagnie de la pĂȘche sĂ©dentaire d'Acadie.
Biographie
Installation en Acadie
En 1680, Clerbaud Bergier s'embarqua de La Rochelle avec d'autres marchands huguenots pour faire voile vers la Nouvelle-France. Il dĂ©barqua en Acadie avec l'autorisation d'exploiter le commerce de la pĂȘche.
Le , il obtint une concession sur la cĂŽte de lâAcadie. Il installa sa compagnie de pĂȘche de l'Acadie au fort de Chedabouctou situĂ© au fond de la baie de Chedabouctou[1]. Il repartit pour la France afin d'y rapporter des semences et aller quĂ©rir Ă Amsterdam, un nouveau navire pour la Compagnie d'Acadie. L'annĂ©e suivante, en 1683, il dĂ©barqua en Acadie et il sema du blĂ©, de lâavoine et de lâorge ; puis il planta des vignes et des arbres fruitiers Ă Chedabouctou[2].
Conflit et ascension de Bergier
En 1683, le gouverneur de l'Acadie, Michel Leneuf de La ValliĂšre et de Beaubassin est nommĂ© officiellement gouverneur de l'Acadie, charge qu'il assumait depuis 1678 sans en avoir le titre. Mais en 1684, ses dĂ©mĂȘlĂ©s avec le lieutenant du roi Clerbaud Bergier Ă propos de sa politique trop gĂ©nĂ©reuse en faveur des permis de pĂȘche donnĂ©s aux pĂȘcheurs de Boston, provoque la rĂ©volte de pĂȘcheurs acadiens. Clerbaud Bergier le fait savoir jusqu'Ă la Cour du Roi et Michel Leneuf de La ValliĂšre est dĂ©mis de ses fonctions de gouverneur et remplacĂ© par François-Marie Perrot. Au contraire, le Conseil dâĂtat autorisait la Compagnie de lâAcadie de Bergier Ă saisir les vaisseaux Ă©trangers qui trafiquaient ou pĂȘchaient le long de la cĂŽte acadienne. Par un dĂ©cret du , Bergier fut nommĂ© lieutenant pour le roi en Acadie pour une pĂ©riode de trois ans[3].
Développement puis déclin
En 1685, accusĂ© de trafic de fourrure, notamment avec les Anglais, il est remplacĂ© comme lieutenant du roi par Charles Duret de Chevry de La Boulaye. NĂ©anmoins la Compagnie d'Acadie se dĂ©veloppa et installa des sites de pĂȘches sur l'Ăle Royale, aux Ăźles de la Madeleine et sur la cĂŽte d'Acadie. Plus de 150 personnes travaillaient sur le site de Chedabouctou, dont plus de 80 pĂȘcheurs. La compagnie dĂ©veloppa Ă©galement la traite de fourrure avec les peaux de castors exportĂ©es directement vers La Rochelle.
Ă partir de 1688 et les annĂ©es suivantes, les razzias anglaises accompagnĂ©es de pillages des stocks et destructions des infrastructures vont mettre Ă mal la sociĂ©tĂ© de pĂȘche de Bergier.
AprĂšs le traitĂ© de Ryswick en 1697, la Compagnie d'Acadie reprend son dĂ©veloppement, mais l'activitĂ© n'Ă©tait plus la mĂȘme et pĂ©riclita. En 1703, les biens de Clerbaud Bergier furent rapatiĂ©s en France.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Vente de Castors par Clerbaud Bergier
- DĂ©veloppement et pillages de la Compagnie d'Acadie
Références
- (en) Mike Olive Says, « Exhibiting the Acadian History of Pointe Sainte-Anne », sur Borealia, (consulté le )
- « Biographie â BERGIER, CLERBAUD â Volume I (1000-1700) â Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consultĂ© le )
- MickaĂ«l Augeron, Clerbaud Bergier et lâAcadie dans le dernier tiers du XVIIe siĂšcle, Le Croit Vif/Les Indes savantes, (ISBN 978-2-36199-555-3, lire en ligne)