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Claude-Pierre Molard

Claude-Pierre Molard, né le au hameau des Cernoises, Les Bouchoux, Jura, mort le à Paris, est un mécanicien français.

Claude-Pierre Molard
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Fratrie

Biographie

Il est le frère d'Emmanuel-François Molard.

Il a suivi les cours du collège de Saint-Claude puis du grand séminaire de Saint-Irénée, à Lyon, où il a été chargé de l'entretien des machines du cabinet de physique.

Entre 1782 et 1784, il a été un employé au corps du génie du régiment de La Fère Artillerie. Il trouve dans l'hôtel de l'école régimentaire des conditions de travail lui permettant de se former, avec un professeur enseignant le dessin, l'art des fortifications et de la construction des bâtiments. Il se rend à Paris en 1785 où sa famille souhaite qu'il se forme à la médecine. Il rencontre Corvisart et Dussault. Mais il est attiré par la mécanique et l'hydraulique. Il se rapproche alors de Monge et de son élève Prony. Bien qu'il ne cite jamais les travaux de chimie de Lavoisier, il a eu des contacts avec les élèves de Berthollet et des relations amicales avec Welter et Descroisilles. Il s'est intéressé à la métallurgie du fer et de l'acier. Il a travaillé avec des collaborateurs de Lavoisier : Hassenfratz, Seguin et Gingembre.

Grâce à ses relations, il a rencontré A.-T. Vandermonde, gardien du dépôt des machines de Vaucanson, membre de l'académie royale des sciences, commissaire de l'administration du commerce, et à ce titre, il doit expertiser les machines novelles dans les ateliers de Paris. Molard est devenu en 1786 dessinateur et démonstrateur au cabinet des machines de Vaucanson, à l'hôtel de Mortagne. Il y est resté jusqu'en 1791. Il s'est particulièrement intéressé à l'agriculture, à l'économie politique et la médecine pratique. Vandermonde va choisir Molard comme assistant et lui permet d'accroître ses connaissances en technologie, en mécanique, de développer son jugement sur les inventions mécaniques, la formation des mécaniciens et le rôle des machines dans le développement de l'économie manufacturière. Il va intervenir dans des expertises en contrefaçon lors de contestations entre marchands lyonnais.

Au dĂ©pĂ´t des machines de Vaucanson il s'est formĂ© avec empressement au mĂ©tier de dĂ©monstrateur. Il a pu se former auprès des ouvriers de Vaucanson, le menuisier tourneur Pierre bulot, et le mĂ©canicien Philippe-Salomon Rosa. En 1786, il s'intĂ©resse au moulin Ă  tirer la soie. En 1790, Ă  la demande du gouvernement, il s'intĂ©resse au rouissage du chanvre et se rend Ă  Amiens pour apprendre le tour de main du peignage. AmorcĂ© en 1786, importante en 1790, le marasme de l'industrie de la soie l'amène Ă  s'intĂ©resser au coton. Les Anglais sont les maĂ®tres de cette industrie. Il va se mettre Ă  l'Ă©cole des mĂ©caniciens ses spĂ©cialiste anglais installĂ©s en France pour dessiner et dĂ©crire les machines Ă  filer et Ă  tisser le coton. Il va se lier d'amitiĂ© avec les Milne, père, fils et oncle, constructeurs de machines Ă  coton anglais installĂ©s en France, , John Mac Loud, importateur de la navette volante qui habite chez lui en 1792, Pickford qui monte ses mĂ©tiers Ă  tisser entre 1791 et 1793. L'administration du Commerce va mettre en concurrence toutes les machines Ă  tordre le coton nouvellement construites. C.-P. Molard va aussi s'appliquer Ă  simplifier les machines anglaises comme le montre le MĂ©moire par le sieur Molard ayant la direction des ouvriers employĂ©s au dĂ©pĂ´t de l'hĂ´tel de Mortagne indiquant les perfectionnements par lui apportĂ©s Ă  diverses machines, notamment Ă  la machine Ă  filer le coton appelĂ© jenny, avec lettre Ă  M. Randon de La Tour, le priant de payer Ă  M. Molard une gratification de 600 livres qui lui est accordĂ©e en rĂ©compense de ses travaux.

C.-P. Molard est resté attaché à son pays d'origine. Il est membre de la Société philosophique des Sciences et Arts utiles de Saint-Claude et correspondant de celle de Lyon. En 1791, il publie Mémoire où l'on fait un rapprochement de différentes machines concernant les manufactures qui ont été construites sur les dessins de M. Molard, membre de la Société philosophique des Sciences et Arts de Saint-Claude, correspondant de celle de Lyon et attaché au cabinet de l'Hôtel de Mortagne.

C.-P. Molard a été un diffuseur du progrès technique par le dessin des machines. Il a été un collaborateur de l'Encyclopédie méthodique pour le Dictionnaire des arts et métiers. Il va suivre le travail de Roland de La Platière, inspecteur général des manufactures de la généralité de Lyon, pour la production d'une encyclopédie méthodique et par ordre de matières destinée aux techniciens. En 1787, il fournit les dessins des machines déposés à l'Hôtel de Mortagne pour les volumes de planches de l'Encyclopédie.

C.-P. Molard, comme A.-T. Vendermonde, est attaché aux principes révolutionnaires, en 1789. Les difficultés financières du nouveau régime vont entraîner le licenciement du personnel du dépôt des machines, dont C.-P. Molard, en .

En 1793, il est nommé comme membre de la Commission temporaire des arts, chargée de recueillir les objets de science et d'industrie manufacturière. Il va accumuler dans l'Hôtel de Mortagne une grande nombre d'échantillons, de modèles et de machines choisis dans les expositions successives des produits de l'industrie, ou dans la collection d'instruments d'horlogerie de Ferdinand Berthoud, ou dans le cabinet de physique de Charles. L'hôtel ne suffisant plus, il a alors été décidé de déposer toutes les pièces dans l'ancienne abbaye Saint-Martin. Il a été le premier directeur du Conservatoire national des arts et métiers en 1800, jusqu'en 1817[1]. Son frère lui a succédé à la direction du Cnam. Il y a créé une école de dessin destinée à la construction des machines et de tous les autres travaux industriels.

L'adaptation du prieuré Saint-Martin à ses nouvelles fonctions avait conduit à des suppressions de cloisons qui étaient nécessaires à la résistance de bâtiments. Pendant ses dernières années de fonction au Conservatoire, C.-P. Molard s'est attaché à renforcer les bâtiments du prieuré en y plaçant des tirants de fer. Pour faire ce travail, il a inventé une machine à percer des trous dans les murs les plus épais.

Il a été un inventeur de machines.

Il a été élu à l'Institut national (section de mécanique) le [2]. Il a été membre de la Société d'encouragement, de la Société royale d'agriculture. Il a été un membre actif de ces institutions, produisant de nombreux mémoires.

Claude-Pierre Molard s'est marié le 29 juin 1811 avec Marie-Louise Delacroix (née en 1789) dont il a eu une fille qui a été peintre de fleurs.

Pendant les vingt dernières années de sa vie, il a souffert d'une maladie nerveuse qui a fait obstacle à ses travaux sans toutefois les interrompre.

Publications

  • avec Gilbert Romme, Jacques-Martin Cels, Philippe Victoire de Vilmorin, AndrĂ© Thouin, Antoine Augustin Parmentier, François-NoĂ«l-Alexandre Dubois, RenĂ© Louiche Desfontaines, Jean-Baptiste de Monet de Lamarck, Jean-François Lefèvre, Philibert Chabert, Pierre Flandrin, Louis Michel Halbou, Jean-Jacques-François Le Barbier, Annuaire du cultivateur, pour la troisième annĂ©e de la RĂ©publique, prĂ©sentĂ© le 30 PluviĂ´se de l'An II Ă  la Convention nationale, qui en a dĂ©crĂ©tĂ© l'impression et l'envoi, pour servir aux Ă©coles de la RĂ©publique; par G. Romme, reprĂ©sentant du peuple. Les citoyens qui ont concouru Ă  ce travail, en communiquant les vĂ©ritĂ©s utiles qu'ils doivent Ă  leur experience et Ă  leurs mĂ©ditations sont : Cels, Vilmorin, Thouin, Parmentier, Dubois, Desfontaines, Lamark, PrĂ©audaux, Lefevre, Boutier, Chabert, Flandrin, Gilbert, Daubenton, Richard et Molard, Imprimerie nationale, Paris, 1794-1795
  • Programme des prix proposĂ©s par le Ministre de l'intĂ©rieur, pour le perfectionnement des machines Ă  ouvrir, peigner, carder et filer la laine, Imprimerie des Sourds-Muets, Paris, 1801
  • avec Jean-Antoine Chaptal, Antoine Mongez, Rapport sur les procĂ©dĂ©s chimiques et mĂ©caniques employĂ©s par M. de Puymaurin fils, pour la fabrication des mĂ©dailles de bronze moulĂ©es et frappĂ©es, AcadĂ©mie royale des sciences, 1823
  • avec Pierre-Simon Girard, Rapport sur un mĂ©moire de M. le Baron de Morogues intitulĂ©, de l'UtilitĂ© des machines, de leurs inconvĂ©nients, et des moyens d'y remĂ©dier en assurant l'extension et les progrès de notre agriculture, AcadĂ©mie royale des sciences, (lire en ligne)
  • Notice sur les diverses inventions de feu Jean-Pierre Droz, graveur-mĂ©canicien, J. P. Jacob imprimeur, Versailles, 1823

Distinction

Notes et références

Annexes

Biographie

  • RenĂ© Tresse, La jeunesse et l'initiation du mĂ©canicien Claude-Pierre Molard de 1759 Ă  1791, p. 13-24, dans Revue d'histoire des sciences, 1971, Volume 24, no 1 (lire en ligne)
  • Baron de Silvestre, Claude-Pierre Molard, p. 19-21, dans La France industrielle, manufacturière, agricole et commerciale, Paris, 1838 (lire en ligne)
  • FunĂ©railles de M. Molard. Discours de M. le baron Ch. Dupin prononcĂ© le , AcadĂ©mie royale des sciences, p. 4 (lire en ligne)
  • Camille Dreyfus, Molard (Claude-Pierre), dans La Grande encyclopĂ©die, tome 24, p. 7, H. Lamirault, Paris, 1886-1902 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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