Accueil🇫🇷Chercher

Claude-François de Monnier

Claude-François de Monnier, 2ème marquis de Monnier, né en 1705, est une personnalité de Franche-Comté, premier président de la Chambre des comptes de Dole de 1731 à 1771.

Claude-François de Monnier
Illustration.
Fonctions
Premier président de la Chambre des comptes de Dole
–
Biographie
Date de naissance
Date de dĂ©cès (Ă  77 ans)
Père Charles de Monnier
Mère Marie-Gabrielle Compagny
Conjoint Claude-Antoinette d'Arvisenet de Lavans
Enfants Gabrielle de Monnier
Deuxième conjoint Marie Thérèse Sophie Richard de Ruffey
Profession Magistrat

Biographie

Claude-François Monnier est né le dans une famille noble originaire de Noironte, dans le département du Doubs, ancienne seigneurie élevée en marquisat en faveur de son père Charles de Monnier. Le , il épouse Claude-Antoinette d'Arvisenet de Lavans, fille de Ferdinand d'Arvisenet, président à la Chambre des comptes de Dole. De leur union nait une fille unique, Jeanne Antoinette Gabrielle (1744-1802). Le , il reçoit des lettres de provision de conseiller au Parlement de Besançon alors âgé de 23 ans tandis que l'âge minimum d'accession est normalement de 25 ans[1]. Le , son père Charles Monnier se désiste de sa charge de Premier président de la Chambre des comptes de Dole en sa faveur. Alors que l'âge minimum requis est de 40 ans, il reçoit l'office de Premier président à 26 ans. Il reste en fonction jusqu'à la suppression de la Chambre des comptes en . Il épouse en deuxièmes noces Marie Thérèse Sophie Richard de Ruffey (1754 -1789), âgée de dix-sept ans. Leur union est célébrée le dans la chapelle du château de Trouhans par l'Abbé de Ruffey, frère de Sophie[2]. Il semblerait que ce mariage avec Sophie ait été conçu par le marquis de Monnier comme un moyen de déshériter sa propre fille. À l'occasion de ce mariage et non sans une clairvoyante ironie, Voltaire envoya ses félicitations à M. de Ruffey, le père de Sophie: «Je ne savais pas, mon cher président, que M. Le Monnier (sic) fût un jeune homme à marier. Je lui en fais mon compliment, et je le trouve très heureux d'épouser mademoiselle votre fille»[3]. Celle-ci, devenue Sophie de Monnier, fut la maîtresse de Mirabeau qui lui adressa, depuis sa prison du donjon de Vincennes, les célèbres Lettres à Sophie. Il décède le à l'âge de 77 ans.

Le procès Valdahon vs Monnier (1771)

Une affaire cĂ©lèbre opposa Claude-François de Monnier Ă  Jacques Marie Le BĹ“uf de Valdahon (1738 - 1787), jeune officier et mousquetaire du roi. M. de Monnier refusait Ă  M. de Valdahon la main de sa fille Gabrielle, sous le prĂ©texte qu’il l’avait sĂ©duite lors de sa minoritĂ© et avait alors compromis son honneur (l’affaire avait Ă©tĂ© effectivement jugĂ©e, aux dĂ©pens de M. de Valdahon, huit ans plus tĂ´t)[4]. Cependant, Mlle de Monnier, « qui ne veut et ne peut avoir d’autre Ă©poux que M. de Valdahon », au sortir du couvent oĂą elle fut tenue jusqu'Ă  sa majoritĂ©, fit Ă  son père de pressantes et respectueuses demandes en faveur de ce mariage, sans toutefois inflĂ©chir sa dĂ©cision. Il s’ensuivit alors un long procès que l’opinion suivit avec passion. Le , l’affaire est plaidĂ©e avec succès devant le parlement par Claude-François Bertrand de Boucheporn, avocat gĂ©nĂ©ral, au nom du ministère public. Ă€ la suite du rĂ©quisitoire de Boucheporn qui dura dix heures, le parlement dĂ©bouta le marquis de Monnier, prit Mlle de Monnier sous sa protection jusqu'Ă  son mariage, qui eut lieu en , et condamna le marquis de Monnier Ă  verser 60 000 livres de dommages-intĂ©rĂŞts Ă  M. de Valdahon qui avait Ă©tĂ© injustement diffamĂ©[5]. (Begin - 1829 ; Durand - 1866).

Fonctions

Bibliographie

  • Roger Humbert, Institutions et gens de finance en Franche-ComtĂ© 1674-1790, Besançon, Presses Universitaires de Franche-ComtĂ©, 1996 (ISBN 978-2-251-60605-7).

Articles connexes

Notes et références

  1. « La Chambre des comptes et le Bureau des finances », dans Roger Humbert, Institutions et gens de finance en Franche-Comté 1674-1790, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 467 p. (ISBN 9782251606057), page 359.
  2. Dictionnaire de la noblesse, t. X, Paris, Chez Antoine Boudet, Imprimeur du Roi, , 756 p., « MON », page 202.
  3. Paul Cottin, Sophie de Monnier et Mirabeau, d'après leur correspondance secrète inédite (1775-1789), Paris, Plon-Nourrit, 1903 - page X
  4. Correspondance littéraire de Grimm et de Diderot - Chez Furne, éditeur - Paris, 1829 - page 216
  5. Sur le contexte institutionnel et familial de cette affaire, on se reportera utilement à Roger Humbert - Institutions et gens de finance en Franche-Comté, 1694 - 1790 - Cahiers d'Études comtoises, No 57 - 1996
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.