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Claude-François-Marie Rigoley (1756-1790)

Claude-François-Marie Rigoley, comte d’Ogny, né le à Dijon, mort le à Paris à l'hôtel des Postes rue Coq-Héron, est un musicien, violoncelliste, franc-maçon, créateur des concerts de la Loge Olympique, dernier Intendant des Postes de l'Ancien Régime.

Claude-François-Marie Rigoley
Portrait du comte d'Ogny en uniforme de commandant de la Garde Nationale ca 1790
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  31 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Père
Autres informations
Membre de
Instrument
Ĺ’uvres principales

Biographie

Fils de Claude-Jean Rigoley, baron d'Ogny (Dijon, 1728 - Millemont, 1798), intendant gĂ©nĂ©ral des postes sous Louis XV et Louis XVI et d'Élisabeth d'AlancĂ©, il fut successivement Ă©lève au rĂ©giment de Strasbourg-artillerie, en 1770 et capitaine au rĂ©giment de Jarnac-dragons en 1774, puis rĂ©formĂ© le avec une pension de 885 livres. Il fut nommĂ© le par Louis XVI « Intendant gĂ©nĂ©ral des Postes et courriers de France en survivance et avec adjonction de service » aux cĂ´tĂ©s de son père. Après la prise de la Bastille, le baron d’Ogny, se rĂ©fugia dans son château de Millemont Ă  partir du et laissa le comte d'Ogny seul Ă  la tĂŞte de l’administration des postes. Celle-ci fut rĂ©organisĂ©e de fond en comble Ă  partir de par une sĂ©rie de dĂ©crets de l’AssemblĂ©e Nationale, qui le maintenait cependant dans ses fonctions, puisqu’une lettre de Necker[1] datĂ©e du , deux mois avant sa mort subite, le prĂ©venait que « sa majestĂ© en vertu du dĂ©cret de l’AssemblĂ©e Nationale l’avait commis pour exercer les fonctions du ci-devant intendant des postes ». Le il fut nommĂ© par le gĂ©nĂ©ral La Fayette commandant de la section de Saint-Eustache de la Garde Nationale. Comme tel il fut mĂŞlĂ© aux cĂ´tĂ©s de Lafayette aux Ă©vènements des 5 et , oĂą selon Antoine-Charles Tardieu, Marquis de Maleissye « c'est M. d'Ogny, le fils du surintendant des postes, Ă  qui l'infortunĂ© Louis doit de n'avoir pas eu constamment Ă  sa portière les deux tĂŞtes de ses malheureux gardes du corps »[2]. Pendant la brève pĂ©riode d'un an et demi oĂą il dirigea seul l'administration des postes il assura plus ou moins secrètement la suretĂ© et la rĂ©gularitĂ© de la correspondance du roi et de la famille royale, retenus pratiquement prisonniers au Palais des Tuileries sous la surveillance de la Garde Nationale, avec la province et l'Ă©tranger, c'est-Ă -dire avec l'Émigration, notamment Ă  Turin. Ces faits furent dĂ©couverts au moment du procès de Louis XVI et inscrits comme pièces Ă  charge dans le Rapport ValazĂ©[3]. Dans une lettre Ă  Mirabeau Marie-Antoinette Ă©crivait, pendant l'Ă©tĂ© 1790, « M. d'Ogny est un homme sĂ»r et fidèle ».

Page de titre du Catalogue de la Musique vocale de M. le comte d'Ogny (Library of Congress)

Avec son ami Étienne-Marie de La Haye, survivancier de son père, le fermier général Marin de La Haye des Fosses, il fonda en 1782 la Loge Olympique dont l'objet essentiel était l'organisation de concerts destinés à remplacer le Concert des Amateurs dissout en 1781 à la suite de la faillite d'un de ses soutiens, le fermier général Pierre Haudry de Soucy. Le concert des Amateurs avait lieu dans les salons de l'Hôtel de Soubise et avait été fondé par leurs pères respectifs, le Baron d'Ogny et Marin de la Haye des Fosses en 1769. Les concerts de la Loge Olympique étaient gérés par la Société Olympique, entreprise à caractère commercial dépendant de la Loge, qui installa en 1785 au Palais Royal un club pour ses souscripteurs, connu sous le nom de Sallon Olympique. Au deuxième étage se trouvaient les locaux de la loge elle-même. La Société Olympique hérita du fond musical considérable du Concert des Amateurs qu'elle continua d'enrichir grâce aux cotisations nombreuses et élevées de ses adhérents. L'acquisition la plus célèbre est celle des six Symphonies parisiennes (82 à 87) et des symphonies no 90-92 commandées à J. Haydn par l'intermédiaire du comte d'Ogny et du chevalier de Saint-Georges. Les concerts avaient lieu dans la Salle du Contrat Social (dépendant de la Loge Saint Jean d'Écosse et du Contrat Social), dans l'Hôtel de Bullion, rue Coq-Héron, jusqu'en 1786. Puis ils prirent place dans la salle des Cents-Suisses du Palais de Tuileries, libérée par le Concert Spirituel qui avait émigré dans la salle des Machines en 1784, elle-même abandonnée par les Comédiens Français qui s'installèrent en 1782 dans le Théâtre Français (devenu en 1797 Théâtre de l'Odéon).

Après les journées des 5 et , avec l'installation de la Cour au Palais des Tuileries, la salle des Cents-Suisses retrouva sa destination première de Salle des Gardes et la Société Olympique mit fin à ses concerts. C'est à cette époque sans doute que le comte d'Ogny racheta à la Société Olympique son fond musical. Cette bibliothèque considérable, représentait les vingt dernières années de la vie musicale de l'Ancien Régime dans ce qu'elle avait de plus novateur. Les œuvres étaient jouées en avant première aux Concert des Amateurs, ensuite à ceux de la Société Olympique, quand elle en pris la suite, avant d'être reprises entre autres par le Concert Spirituel. Au décès du comte d'Ogny elle fit l'objet d'une vente publique qui dura au moins quatre jours, du 7 au . On ne peut identifier comme provenant de cette collection remarquable que les neuf partitions autographes des Symphonies de la Loge Olympique[4] de Haydn, conservées à la Bibliothèque Nationale pour les n° 82(1786), 83(1785), 86(1786), 87(1785) et 92(1789) et la Morgan Library pour la 91(1788). Le manuscrit autographe de la symphonie Hob I 90 est conservé à la Bibliothèque du Congrès. Il subsiste également deux inventaires manuscrits partiels, commencés à la demande du comte d'Ogny, sans doute par son assistant le violoniste Stanislas-Laurent Bréval, l'un Catalogue de la Musique de Monsieur le comte d’Ogny, British Library, Hirsch IV.1085, 52p;, Supplément [66], 67 p. l'autre Catalogue de la Musique vocale de Monsieur le comte d’Ogny, Library of Congres, 220 p. (ML31. H43q no. 12. CASE).

Le comte d'Ogny Ă©tait violoncelliste dans l’orchestre de la SociĂ©tĂ© Olympique [5]. au troisième pupitre. Le MusĂ©e de la Musique Ă  Paris conserve un orgue de chambre du facteur parisien Jean-Baptiste-JĂ©rĂ©mie Schweickart lui ayant appartenu[6]. Il avait Ă©pousĂ©, le , Flore-Louise MĂ©nage de Pressigny, fille du fermier gĂ©nĂ©ral de ce nom. Peu après son dĂ©cès, Gabriel-François de Brueys d'Aigalliers, dans une lettre Ă  Isabelle de Charrière datĂ©e du depuis Paris, Ă©crivit :

« Ce jeune homme, un des plus obligeants et des plus aimables que je connusse, est mort presque subitement, il y a quelques jours, emportant les regrets de tout ce qui le connaissoit. »   

Armoiries

Il portait : D'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles et en pointe d'un faucon longé et chaperonné, le tout du même [7].

Armoiries du comte d'Ogny sur le plat d'un livre

Ouvrages

Notes

  1. A.N. 7AP fonds d'Ogny
  2. Maleissye, Antoine-Charles Tardieu (17..-18..? - marquis de), Mémoires d'un officier aux gardes françaises par le général Marquis de Maleissye, Paris, Plon, Nourrit, , XXVIII-399 p, (lire en ligne), p. 114
  3. Charles Éléonor Dufriche de Valazé, dit Valazé, Second recueil, pièces justificatives des crimes commis par le ci-devant roi, Paris, Imprimerie Nationale, , 121 p. (lire en ligne), p. 92, 93
  4. Ainsi dénommées dans le Catalogue de la musique de Mr Président de Meslay, musique gravée. L’Apostrophe-Médiathèque de Chartres
  5. Marc Vignal, Joseph Haydn, Paris, Fayard, 1988, 1534 p., (ISBN 978-2-21301-677-1), p. 280.
  6. Piollet Daniel, Jean-Baptiste Schweickart (1751-1819) : « Un des plus remarquables facteurs d'orgues parisiens vers 1787 » , in Cordes et claviers au temps de Mozart, Actes des Rencontres Internationales harmoniques, Lausanne 2006, Lausanne, Peter Lang, , 263-304 p. (ISBN 978-3-0343-0396-5, lire en ligne), p. 293
  7. Source du blason : Armorial de Rietstap ; OHR 3, pl. 262 (Rigoley de Juvigny), 327 et Préface. Le chaperon plumeté et les longes sont bien visibles. Selon le site http://roglo.eu/roglo_f?lang=fr, il porterait un faisan, mais cette lecture n'est guère soutenable.

Sources

  • Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France ou recueil gĂ©nĂ©ral des gĂ©nĂ©alogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Paris, Au bureau du nobiliaire universel de France, 1818, p. 362.
  • SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de l'Aube, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'agriculture, sciences et arts du dĂ©partement de l'Aube, tome 93, 1930, p. 114.
  • Les papiers personnels de la famille Rigoley d'Ogny sont conservĂ©s aux Archives nationales (France) sous la cote 7AP : inventaire du fonds 7AP

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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