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Clara Maass

Clara Louise Maass ( – ) est une infirmière américaine, morte après avoir été volontairement piquée par un moustique infecté par la fièvre jaune, dans le cadre d'expériences sur la maladie[1] - [2] - [3].

Clara Maass
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  25 ans)
La Havane (Cuba)
SĂ©pulture
Fairmount Cemetery (en)
Nationalité
Activité

Enfance

Clara Maass est née à East Orange, New Jersey, d'immigrants allemands, Hedwig et Robert Maass. Elle est l'aînée des dix enfants de cette famille de pieux luthériens[4].

En 1895, elle devient l'une des premières diplômées de l'École de formation de l'hôpital allemand Christina Trefz de Newark. Trois ans plus tard, elle est promue infirmière en chef, pour son travail acharné et son dévouement à son métier[3].

Service dans l'armée

En avril 1898, pendant la guerre hispano-américaine, Maass devient infirmière bénévole pour l'armée des États-Unis (le département médical n'existant pas encore). Elle sert dans le 7e corps d'armée américain du 1er octobre 1898 au 5 février 1899, à Jacksonville (Floride), Savannah (Géorgie) et Santiago de Cuba (Cuba). Elle est démobilisée en 1899 mais s'engage avec le 8e corps d'armée américain, qui sert aux Philippines, de novembre 1899 au printemps 1900[4].

Au cours de son service militaire, elle voit peu de blessés à la suite du combat. Néanmoins, elle soigne les soldats souffrant de maladies infectieuses comme la typhoïde, le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Elle contracte la dengue à Manille et est renvoyée aux États-Unis[1].

Études sur la fièvre jaune

Peu de temps après la fin de sa deuxième mission avec l'armée, Maass est de retour à Cuba, convoquée par William C. Gorgas qui travaille à la Commission sur la Fièvre jaune de l'armée américaine. La commission, dirigée par le major Walter Reed, a été établie après-guerre pour étudier la fièvre jaune, qui fut endémique dans les rangs de l'armée américaine à Cuba. L'un des objectifs de la commission est de déterminer comment la maladie est transmise : par la piqure des moustiques ou par contact avec les objets contaminés[4].

La commission recrute des sujets humains car ils ne connaissent aucun animal pouvant contracter la fièvre jaune. C'est le premier cas connu de consentement Ă©clairĂ© pour des expĂ©rimentations humaines oĂą les bĂ©nĂ©voles savent que leur participation Ă  l'Ă©tude peut les tuer. Pour les inciter, chaque bĂ©nĂ©vole est payĂ© 100 $ amĂ©ricains (environ 3 000 $ actuels) avec un complĂ©ment de 100 $ si le volontaire tombe malade[4].

En mars 1901, Maass se porte volontaire pour être piquée par un moustique de l'espèce Culex fasciata (maintenant appelé Aedes aegypti) qui a été nourri précédemment sur des malades de la fièvre jaune. Elle contracte une forme légère de la maladie qui guérit rapidement. À ce moment-là, les chercheurs ont la certitude que les moustiques sont la voie de transmission, mais aucune preuve scientifique n'existe car certains volontaires piqués par les moustiques restent en bonne santé. Maass continue de participer aux expériences[3].

Mort

Le 14 août 1901, Clara Maass accepte d'être piquée une deuxième fois par un moustique infecté. Les chercheurs veulent prouver que la première infection est suffisante pour immuniser le patient contre la maladie. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Elle tombe gravement malade le 18 août et décède le 24. Sa mort soulève un tollé dans l'opinion publique et met fin aux expériences sur les humains[3].

Clara Maass est enterrée dans le Colon Cemetery de La Havane avec les honneurs militaires. Son corps est déplacé au Cimetière de Farmount à Newark (New Jersey) le 20 février 1902[5].

HĂ©ritage

Timbre-poste américain à13¢ en l'honneur de Maass. La légende dit : « Elle a donné sa vie ».
  • En 1951, pour le 50e anniversaire de sa mort, Cuba Ă©met un timbre en son honneur.
  • Le 19 juin 1952, l'hĂ´pital allemand de Newark (qui a depuis dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Belleville, New Jersey) est renommĂ© le Clara Maass Memorial Hospital puis le Clara Maass Medical Center[6].
  • En 1976, pour le 100e anniversaire de sa naissance, la poste amĂ©ricaine Ă©met un timbre commĂ©moratif de 13¢[7].
  • La mĂŞme annĂ©e, l'American Nurses association l'intronise dans son Hall of Fame[8].
  • Le calendrier des saints de l'Église luthĂ©rienne honore Maass et l’infirmière britannique Florence Nightingale le 13 aoĂ»t en tant que « Renewer of Society ».

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Clara Maass » (voir la liste des auteurs).
  1. Lynn Wenzel & Carol J. Binkowski, More Than Petticoats : Remarkable New Jersey Women, TwoDot, , 84–95 p. (ISBN 0-7627-1272-4, lire en ligne).
  2. « Yellow Fever Experiments Have Deadly Results. Clara Maass, the Girl Martyr, Buried In Colon Cemetery. She Was the Third to Die Out of Eight Bitten -Hers Was a Pathetic Case, a Trained Nurse, Who Had Served on the Battlefields of Santiago and About Manila, Often Exposed to Fever Infection. Girl Martyr. Clara Maass, Trained Nurse, the Third to Die in the Yellow Fever Experiments in Havana, Order to Turn Over Testimony. Cuban Newspaper Man Killed. », Boston Globe,‎ :
    « Of the eight persons bitten by infected mosquitoes in connection with yellow fever board during the last three weeks three have died. »
  3. Stanton E. Cope. 2011. Clara Maass: An American Heroine. Wing Beats 22(2): 16-19.
  4. Russell Roberts, Discover Hidden New Jersey, Rutgers University Press, , 49–54 p. (ISBN 0-8135-2252-8, lire en ligne).
  5. Clara Louise Maass, Find a Grave. Consulté le 23 août 2007.
  6. (en) « Clara Maass Medical Center », sur RWJBarnabas Health (consulté le ).
  7. Philatelie Free, « Amérique - Philatelie Free - Tous les Timbres-poste des États-Unis et du Canada », sur www.philateliefree.fr (consulté le ).
  8. (en) « Hall of Fame », sur ANA (consulté le ).

Liens externes

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