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Circuit 24

Le Circuit 24 est un circuit pour voitures miniatures créé en 1961 par Étienne Jouët et fabriqué par son entreprise l'Usine à idées.

Gamme des voitures vintage (1961-1973)
Pont et voitures Circuit 24.

À la fin des années cinquante, la marque Gégé, créée par Germain Giroud en 1933, est la plus grande entreprise française de jouets, mais son circuit de voitures sorti en 1962 à l’échelle 1/43e ("Monte Carlo") ne connait pas le succès de Circuit 24. Dans les années 1960, le succès de Circuit 24 est tel que le nom Circuit 24 est souvent employé, dès 1963, comme nom générique pour désigner un circuit routier électrique.

Le Circuit 24 était diffusé en France et en Grande-Bretagne par Meccano. Au Royaume-Uni, les publicités du Circuit 24 dans Meccano Magazine n'ont été diffusées que de 1962 à 1964, date à laquelle Meccano Ltd était au bord de la faillite. Un article contemporain du Meccano Magazine, présentant le système en 1962 indiquait qu'il avait été conçu pour être à l'échelle 1/30[1].

Après un dépôt de bilan, Circuit 24 passe de mains en mains ; moins de trois ans après son lancement, L’Usine à idées est absorbée par IDÉ France qui accompagne son succès populaire. En 1970, Les Jouets Rationnels rachètent la marque qui décline, faute de renouveler ses modèles face notamment à l’Anglais Scalextric qui a une production bien plus riche. Si l'on prend en considération les différents coloris des modèles de carrosseries, la marque anglaise a déjà plus de 700 références[2] à son catalogue en 1970, alors que la française peine à en avoir une trentaine la même année.

Les derniers coffrets, au format 1/32 et 1/43, sont commercialisés sous le nom Joustra / Circuit 24 par la Compagnie Générale du Jouet (CGJ). Ultimes productions, quatre Formule 1 à moteurs BÜHLER au 1/24, produites en Allemagne, sont diffusées en France sous le nom Grand Prix / Circuit 24, par l’industriel Georg Grötsch (GGF à Fürth et GGN à Nuremberg). La production est arrêtée en 1973, en raison des difficultés pour les fabricants français de jouets à résister à la concurrence asiatique.

À la fin des années 1970, Carrera (en) utilise le nom pour l'un de ses coffrets de circuit routier électrique ; devant le faible succès remporté, l'expérience n'est pas renouvelée par la marque allemande.

Piste

La piste du Circuit 24 se distingue par la façon dont elle traite les sections d'angle : « le circuit 24 a adopté une approche originale et a divisé une courbe de 90° en deux par le rapport 3:2, donnant 54° et 36°, le 54° étant subdivisé en trois sections extérieures de 18°, et le 36° se subdivisant en deux sections extérieures de 18°[3]. »

Dès 1963, il est possible de monter un circuit de six pistes. Les rails que l'on peut se procurer (souples ou rigides) sont[3] :

  • courbe 18° intĂ©rieure, courbe 36° intĂ©rieure, courbe 54° intĂ©rieure, courbe 90° intĂ©rieure ;
  • courbe 18° extĂ©rieure, courbe 36° extĂ©rieure, courbe 54° extĂ©rieure, courbe 90° extĂ©rieure ;
  • courbe 18° pĂ©riphĂ©rique (5e et 6e pistes) ;
  • droite, demi-droite, droite "dos d'âne", droite "chicane", raccord cm, raccord cm (s'associe avec le rail de croisement) ;
  • droite d'alimentation, droite "dos d'âne" d'alimentation, raccord cm d'alimentation, rail interpiste d'alimentation ;
  • dĂ©part en Ă©pi "Le Mans" (rail en deux parties) ;
  • aiguillage gauche, aiguillage droit, croisement interpiste non Ă©lectrifiĂ© ;
  • demi-pont (deux rails identiques s'assemblent pour faire un pont).

Motorisations

L'une des caractéristiques différenciant Circuit 24 de ses concurrents (Gégé, Miniamil, Scalextric, Polistil (en), Stabo, Eldon (en), etc.) était l'utilisation, du moins au début, d'un moteur à lame vibrante générant un fort bruit, qui pouvait évoquer celui des vraies voitures de course. Le principe est identique à celui d'une sonnette. Un électro-aimant fait vibrer une lamelle métallique qui entraîne la roue dentée à rochet de l’axe arrière. Le circuit étant alimenté en courant alternatif, la lame descend et entraîne la roue à rochet à chaque alternance du courant. L’avantage théorique du système est qu’il n’y a pas de moteur électrique qui s'use et peut finir par griller. Le désavantage éventuel est le bruit, principalement.

Circuit 24 (1961) n’est pas le pionnier dans l'utilisation de ce système car les marques anglaises Highways (1959, au 1/72) et Wrenn (1960, au 1/52) utilisent ce même principe, d'une façon plus sophistiquée et simple d'utilisation.

Le principe du moteur vibreur « compétition » est identique. Alimenté également en 24V alternatif, il a cependant un bobinage différent qui le rend plus puissant et permet donc des vitesses plus grandes. Il est difficile de l'identifier car le plastique du bobinage a existé aussi bien en noir qu'en blanc. En trouver est une bonne surprise pour un collectionneur : au niveau performance, les autos à moteur Compétition bien réglées sont aussi rapides que les Scalextric (par exemple) de la même période.

Dès 1963 et par la suite, d’autres moteurs, à courant continu cette fois, apparaissent successivement. Ce sont d’ailleurs aujourd’hui ces voitures à moteur 12V DC (Direct Current) qui sont les plus recherchées par les collectionneurs: ces versions atteignent des enchères plus importantes sur Ebay, elles sont aussi les mieux côtés par les magazines spécialisés abordant ce sujet[4].

Le « moteur S » est un moteur 12V continu « Silencieux ». Une diode d’inversion rend possible son utilisation sur les mêmes circuits alimentés par le transformateur 24V alternatif. Viendront les moteurs « RIAM » (fabriqué à VICHY) puis le moteur Allemand « BÜHLER ».

Renaissance en 2021

Après avoir entamé la diffusion sur Ebay de reproductions de pièces détachées de voitures Circuit 24 vintage, Pierre Rousseau reprend la marque, laissée libre à l'INPI, et propose en série limitée et numérotée à 100 exemplaires des modèles construits par impression en 3D, compatibles avec les anciens chassis. Cinquante ans après avoir été annoncée dans le catalogue de 1971, la Porsche 907/6L no 41 Circuit 24 voit le jour le 25 janvier 2021, et doit être suivie de deux Lola T70 en deux teintes de bleu, une Alfa 33/2, deux Ferrari dont la 512S[5]».

Bibliographie

  • En mai 2001, le magazine La Vie du Jouet no 67 consacre un dossier au Circuit 24, rĂ©digĂ© par FrĂ©dĂ©ric Remise aidĂ© de Thierry Fosse et rempli de photographies : sur huit pages, est rĂ©digĂ©e une synthèse complète sur ce jouet ancien, qui fournit nombre d'informations techniques et historiques, ainsi que les cotes des diffĂ©rentes voitures. Ce numĂ©ro de La Vie du Jouet a un impact important auprès des collectionneurs et initie un regain d'intĂ©rĂŞt pour le Circuit 24 : le numĂ©ro fait l'objet de plusieurs retirages successifs (125 numĂ©ros de La Vie du Jouet ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s. Les 71 premiers en version papier journal noir et blanc, les suivants en version magazine couleur).
  • En 2005, le fils aĂ®nĂ© d’Étienne JouĂ«t, Dominique JouĂ«t, Ă©crit un livre qui retrace l'histoire de cette aventure[6] et donne des conseils pour la restauration des Ă©lĂ©ments, notamment des voitures. D'avril 2005 Ă  dĂ©cembre 2014, Dominique JouĂ«t diffuse seize « Newsletters du Club Circuit 24 », association domiciliĂ©e Ă  Merlimont (62)[7]. L'Association est ensuite dissoute: la Lettre d'information no 16 de juillet 2009 est la dernière de l'Association[8].
  • En 2007, le site Culture Pub met en ligne une publicitĂ© d'Ă©poque: Circuit 24: la course automobile (France)[9].
  • Le , France 2 consacre son Ă©mission Les 4 vĂ©ritĂ©s au Circuit 24.
  • Le numĂ©ro 356 de Collectionneur et Chineur du 6 janvier 2022 y consacre un dossier (pages 24 Ă  30: Circuit 24, Les 24 Heures du Mans Ă  la maison!)[4]

Notes et références

  1. (en) Le Musée du jouet de Brighton (Angleterre), « Circuit 24 », (consulté le )
  2. « A Guide To Scalextric Catalogued Models », sur Scalextric Collector Guide
  3. (en) Musée du Jouet de Brighton (Angleterre), « Circuit 24 track », (consulté le )
  4. Editions LVA, « Les 24 heures du Mans à la maison », Collectionneur & Chineur no 356,‎ (lire en ligne)
  5. (es + en) Albert Boet (Editeur), « CIRCUIT 24, REBORN 50 YEARS LATER », SLOT-CAR TODAY (Magazine International),‎ (lire en ligne)
  6. Circuit 24, Le Vrai !, préface de Jean-Pierre Beltoise, éditions Du May
  7. « Lettre d'information no 5 », sur Lettre d'information no 5 d'Août 2005 du Club Circuit 24, Le Vrai !, (consulté le )
  8. Dominique Jouet, « Lettre d'information no 16 » [PDF], (consulté le )
  9. Yves Alexandre Publicité, « Circuit 24 : la course automobile » [film publicitaire]

Liens externes

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