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Chronique du Khouzistan

La Chronique du Khouzistan, dite aussi Chronique anonyme de Guidi du nom de son découvreur et éditeur, l'orientaliste italien Ignazio Guidi, est un texte historiographique syriaque, appartenant à la littérature de l'Église d'Orient, et datant des années 660 ou 670. C'est une source historique importante pour le dernier demi-siècle du règne des Sassanides[1].

Description

Le texte a été conservé dans un manuscrit du XIVe siècle de la bibliothèque du monastère Rabban Hormizd, près d'Alqosh (n° 169 ; ensuite Bagdad, Monastère chaldéen, n° 509), qui a fait l'objet de copies à destination de bibliothèques occidentales : notamment, en Italie, le Borgianus syriacus 82 et le Vaticanus syriacus 599. C'est dans le premier des deux qu'Ignazio Guidi l'a identifié, présentant sa découverte au huitième Congrès international des orientalistes tenu à Stockholm et Christiana en septembre 1889.

Le titre figurant en tête est : Quelques événements tirés des Ecclesiastica [c'est-à-dire d'une histoire ecclésiastique] et des Cosmotica [c'est-à-dire d'une histoire séculière], depuis la mort d'Hormizd fils de Khosrô jusqu'à la fin du royaume des Perses. Selon la description de Pierre Nautin, le texte est en fait composé de deux parties : la fin d'une chronique, et un appendice fait de morceaux décousus. La chronique entremêle l'histoire séculière, à savoir la fin du règne d'Hormizd IV et les règnes de Khosrô II Parviz et de ses successeurs jusqu'à la conquête de la Perse par les musulmans, et l'histoire ecclésiastique, celle des règnes des catholicos nestoriens depuis Mar Ichoyahb Ier jusqu'à Mar Emmeh († 649). On lit ensuite une présentation du métropolite Élie de Merv, un passage sur l'histoire de cette ville, fondée par Alexandre le Grand, interrompu par le récit d'un miracle d'Élie de Merv, puis un nouveau récit des conquêtes des Arabes et de leurs victoires sur les troupes de l'empereur Héraclius, puis diverses considérations sur les Arabes, leur victoire, leur relation avec Abraham, leur religion et leurs villes.

Selon Pierre Nautin, la chronique dont la fin est reproduite serait d'Élie de Merv (qui selon la Chronique de SĂ©ert et le catalogue d'ÉbedjĂ©sus de Nisibe Ă©tait bien l'auteur d'une Histoire ecclĂ©siastique en un seul livre) ; elle aurait Ă©tĂ© composĂ©e sous le catholicos Mar Ichoyahb III, successeur de Mar Emmeh, c'est-Ă -dire dans les annĂ©es 650. La Chronique de SĂ©ert prĂ©cise qu'Élie de Merv se trouvait parmi les prĂ©lats au chevet d'Ichoyahb III mourant. L'« appendice Â» aurait Ă©tĂ© ajoutĂ© par une autre main.

Selon Sebastian Brock, si l'attribution à Élie de Merv est loin d'être établie, en tout cas il est certain que l'auteur était un prélat de rang élevé de l'Église de Perse, et qu'il était bien informé. C'est Theodor Nöldeke qui avança que le récit paraissait focalisé sur le Khouzistan.

Ce texte contient l'une des premières mentions Ă©crites du prophète Mahomet (dans la partie attribuĂ©e par P. Nautin Ă  Élie de Merv) : « Yazdgard, issu de la dynastie royale, fut proclamĂ© roi dans la citĂ© d'Istakhr, et son règne fut la fin de la royautĂ© perse. Il se rendit dans la ville de MahozĂ© et nomma un chef des armĂ©es du nom de Rostam. Dieu leur suscita alors une invasion des fils d'IsmaĂ«l, innombrables comme les grains de sable sur le rivage. Leur chef Ă©tait Muhammad, et ni rempart ni porte, ni arme ni bouclier ne pouvait leur rĂ©sister. Ils s'emparèrent de toute la terre des Perses [...] Â».

Texte

Bibliographie

Références

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