Chrétien-Frédéric Schwan
Chrétien-Frédéric Schwan (Christian Friedrich Schwan), né le à Prenzlau et mort le à Heidelberg, était un éditeur et libraire prussien.
Naissance | |
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Décès |
(à 81 ans) Heidelberg |
Nom dans la langue maternelle |
Christian Friedrich Schwan |
Nationalité | |
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Activités | |
Père |
Ananias Schwan (d) |
Enfant |
Louise Auguste Pistorius (d) |
Biographie
Le père de Chrétien-Frédéric Schwan, Ananias, tient un petit commerce de librairie et de reliure à Prenzlau[1]. Schwan a étudié de 1751 à 1753 la théologie à Halle (Saale) et Jena. En 1758, il fut correcteur à l'Académie de Saint-Pétersbourg. En 1762, il était auditeur dans le régiment du général Georges-Louis de Schleswig-Holstein-Gottorp, l'année suivante, au service de la Prusse. Après des séjours aux Provinces-Unies et à Francfort, il épousa en 1765, la fille d'un libraire, nommé Johann Georg Esslinger[1], de Mannheim dont il reprit la filiale dans cette ville.
La librairie et la maison d'édition de Schwan ont été un centre culturel à Mannheim, fréquentés par des personnalités comme Lessing, Goethe, Schubart, Lenz, Wieland, Herder et Sophie de La Roche. En 1780, il s'associe avec son apprenti Godefroy-Chrétien Götz (v.1750-1803), fils du pasteur et poète anacréontique Johann Nikolaus Götz, et à partir de 1786, ils publient sous le nom « Schwan und Götz »[1]. En 1785, Schiller lui a écrit pour demander la main de sa fille, Anne-Marguerite (1766-1796) ; Schwan a poliment refusé. Elle épousera Godefroy-Chrétien Götz[2].
Schwan avait des liens étroits avec le théâtre de Mannheim : il a recommandé Schiller au directeur Wolfgang Heribert von Dalberg, et sa pièce Les Brigands, qui y eut sa première en 1782. La première édition d'autres œuvres de Schiller, comme La Conspiration de Fiesco à Gênes en 1783 et Cabale et Amour en 1784, s'est faite chez Schwan, qui considérait Schiller comme « le plus fiable de ses amis à Mannheim. »[3]. En 1794, Schwan quitte Mannheim, en raison de la guerre avec la France révolutionnaire ; il a vécu ensuite à Heilbronn, Dijon et finira ses jours à Heidelberg, où il aura ouvert une filiale de sa maison d'édition en 1805[1].
En 1764, Schwan a publié à La Haye, sous le pseudonyme de M. de la Marche, Anecdotes russes ou lettres d'un officier allemand, qui, l'année suivante, en allemand, fut publiée à Francfort. Un Dictionnaire franco-allemand est publié entre 1782 et 1798, à Manheim. Schwan publia encore Abbildungen aller weltlichen u. geistlichen Orden (Mannheim, 1779) et Abbildungen derjenigen Orden, welche eine eigene Ordenskleidung haben (Mannheim, 1791).
Les dictionnaires de Schwan
- Nouveau dictionnaire de la langue allemande et françoise, 2 vol., Mannheim, 1782-1784 ; version abrégée : Nouveau dictionnaire de la langue allemande et françoise. Extrait de son grand dictionnaire, 2 vol., Ludwigsburg, 1799-1800.
- Nouveau dictionnaire de la langue françoise et allemande, 4 vol. et un Supplément en 1 vol., Mannheim 1787-1798 ; version abrgée : Nouveau dictionnaire de la langue françoise et allemande. Extrait de son grand dictionnaire, 2 vol., Tübingen, 1802-1804.
- Dictionnaire abrégé et portatif allemand-français à l'usage des commençans et des écoles. Suivi d’un petit vocabulaire français-allemand, Mannheim, 1809.
- Wörterbuch der deutschen und französischen Sprache nach dem Wörterbuche der französischen Akademie und dem Adelungischen : Französisch-Deutscher Teil, 2 vol., Offenburg et Francfort, 1810 ; Allemand-Français, 2 vol., Offenburg et Francfort, 1811.
Bibliographie
- (de) E. Hermann., « Schwan, Christian Friedrich », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 33, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 176 f.
- (de) F. J. Hausmann, « Christian Friedrich Schwan und sein deutsch-französisch, französisch-deutsches Wörterbuch (Mannheim/Ludwigsburg/Tübingen/Offenb./Frankf. 1782–1811) », dans Lingua et Traditio. Geschichte der Sprachwissenschaft und der neueren Philologien. Festschrift für Hans Helmut Christmann zum 65. Geburtstag, éd. Richard Baum, Tübingen, 1994, p. 801-817.
- (de) Johann Heinrich Eckardt, « Christian Friedrich Schwan und seine Bedeutung für Mannheim », dans Kurpfälzer Jahrbuch, Heidelberg, 1926, p. 9-18.
ISNI
- ISNI : 0000 0000 6652 5732[1]
Notes et références
- C.-F. Scwan sur Gallica
- (de) Willi Mathern, « Ein Winterburger bei Goethe und Schiller. Die tragische Geschichte von Schillers Mannheimer Jugendliebe und von seinem Rivalen aus Winterburg », dans Bad Kreuznach Heimatblätter, no 3, 1978.
- E. Hermann 1891.