Chou fourrager
Les choux fourragers sont des cultivars du chou commun (Brassica oleracea) du groupe Acephala (non pommés) utilisés principalement pour l'alimentation animale, comme plantes fourragères. Les choux à faucher vivaces comme le chou Daubenton ressemblant au colza (Brassica napus ssp. napus) sont parfois classés comme B. oleracea[1]. Le chou-navet ou rutabaga, Brassica napus subsp. rapifera a aussi d'abord été utilisé comme fourrage.
Principales variétés
- Chou vivace[2] ou chou Daubenton, Brassica oleracea var. ramosa. Tardif, à tige courte ramifiée, etc.[1]
- Chou cavalier, Brassica oleracea var. viridis, le plus exploité. Très tardif, résistant au froid, tige longue fine et ligneuse et à feuilles cloquées (ex. 'Caulet de Flandres', 'Cavalier rouge de l'Artois', 'Flameaul')[2]
- Chou branchu du Poitou, variété ancienne autrefois très cultivée dans le Centre-Ouest de la France, proche des choux cavaliers[3]. Le branchu du Poitou était traditionnellement effeuillé pour les animaux domestiques; en fin d'hiver , il restait les inflorescences semblables au brocoli mais disposées de façon plus lâche. Ces inflorescences ou jets, appelées aussi grenons étaient gardées pour la cuisine (embeurrée de grenons par exemple) et considérées comme une aubaine
- Chou feuillu, très sensible au froid, tige courte et renflée, nombreuses grandes feuilles (ex. 'Fourrager jaune', 'Lacta', 'Pastour')[2]
- Chou moëllier, Brassica oleracea var. medullosa. Précoce, sensible au froid, à haute tige charnue (ex. 'Celtic', 'Moblanc', 'Surmoël', 'Proteor')[2]. Le chou moëllier est parfois considéré comme intermédiaire entre le chou vert et le chou-navet[1].
Au total, 16 variétés sont inscrites au catalogue officiel des espèces et variétés en 2023[4]
Culture
Le chou fourrager était principalement cultivé pour obtenir des réserves de fourrages frais sur pied en automne-hiver jusqu'aux fortes gelées[5]. Il était le plus souvent repiqué, planté après une orge d'hiver ou un ray-grass d'Italie en début d'été puis sarclé. Il peut aujourd'hui être semé directement en place avec un semoir monograine au printemps mais sa culture est devenue confidentielle.
Le chou réussit mieux dans les régions présentant un minimum de pluviosité en été-automne comme les régions littorales de l'Atlantique et de la Manche. Avant 1950 dans ces régions, le chou était considéré comme une culture particulièrement économique, si l'on excepte la main-d'œuvre, ne prenant pas de place car pratiquée en dérobée. On semait quelques poignées de graines de l'année précédente dans la chalonnière (pépinière dans un coin de champ) et on repiquait les plants quand la tige avait la grosseur d'un crayon tout de suite après l'enlèvement des gerbes derrière une baillarge (escourgeon) fin juin. L'arrivée des planteuses avait cependant permis un début de mécanisation (voir aussi Monosem). Comme on pouvait le conserver sur pied dans ces régions, il n'y avait pas besoin d'installation de stockage.
Utilisations
Fourrage
Le chou fourrager est riche en protéines et sa valeur énergétique intéressante. Très appétant, il est obligatoirement rationné et donné de préférence aux animaux à besoins élevés comme les vaches et chèvres laitières. Sa consommation par des animaux en croissance est généralement déconseillée. Il peut donner jusqu'à 9 tonnes de matière sèche/ha (5 en dérobée)[5].
Il peut être distribué à l'auge ou pâturé au fil de façon à le rationner. L'ensilage est possible mais difficile (pertes de jus)[5]. Autrefois, les variétés qui s'y prêtaient étaient effeuillées; il pouvait être donné aux volailles en petites quantités ou cuit aux cochons en soupe.
Engrais vert
Les choux non récoltés en fin de saison peuvent être retournés au sol plutôt que d'être ensilés mais l'utilisation du chou comme engrais vert principal est déconseillée car le chou est peu gélif et est supposé avoir un effet dépressif sur les futures levées[6].
Légume
Le chou fourrager a longtemps été considéré comme un aliment rustique à réserver aux paysans. Les soupes paysannes, consommées en plat principal au moins le matin et le soir, devaient comporter au minimum pommes de terre, carottes et choux. Dans les régions de l'Ouest où l'on pouvait cultiver des variétés moins résistantes au froid mais plus tendres (Branchu du Poitou, Mille-têtes[1]), ces choux étaient souvent de jeunes feuilles de choux fourragers alors omniprésents.
L'utilisation des variétés anciennes de choux fourragers en alimentation humaine se développe à nouveau. Ils sont alors souvent commercialisés sous des appellations peu précises comme chou kale[7], chou branchu, chou frisé, chou vert etc.[3].
Les choux frisés et les tiges de choux moëlliers qui rappellent celle du chou-rave ont pu servir de légume[1] de même que les jets de certaines espèces.
Combustible
Autrefois, après effeuillage, les trognons de choux cavaliers étaient mis à sécher pour servir de combustible, si l'on manquait de bois.
Folklore
Voir l'expression « Ventre à choux » sur le wiktionnaire
Notes et références
- Les choux verts Les Plantes potagères dans le catalogue Vilmorin-Andrieux & Cie, 1883 (p. 131-138).
- chou fourrager sur le Larousse agricole, 2002
- « Chou Frisé / Kale Branchu du Poitou », sur Kokopelli (consulté le )
- Consultation en ligne des listes des variétés inscrites aux catalogues officiels sur le site de Semae
- Sophie Bourgeois, « Le chou fourrager fournit du vert à distribuer l´hiver », sur Réussir Bovins, (consulté le )
- « Quels engrais verts semer après les céréales ? », sur Bio-actualités.ch (consulté le )
- Kale en anglais a désigné à l'origine tous les choux (cf Kohl en allemand) puis les choux non pommés ou fourragers.