Chinampa
Une chinampa est une surface cultivable créée dans les zones lacustres de Mésoamérique comme Texcoco et Xochimilco. Cette technique d'agriculture utilisée par les Nahuas et en particulier par les Aztèques, permettait de subvenir à plus de la moitié des besoins en nourriture de Tenochtitlán, la grande capitale de l'époque.
Ce mot d'origine nahuatl signifie littéralement « lieu de la clôture de roseaux » (chināmitl, clôture de roseaux, -pan lieu), c'est-à-dire une parcelle de culture. Il est parfois traduit par « jardin flottant ».
Description
Les chinampas se présentent sous la forme d'un réseau de canaux et d'îles artificielles, généralement rectangulaires, dépassant d'environ un mètre de la surface de l'eau.
Des canaux étaient tout d'abord creusés pour faciliter l'écoulement de l'eau. On disposait ensuite cette boue très riche en nutriments sur l'île, maintenue par un réseau de branches de canne (jonc, canne de maïs) et de feuillage. Des semis étaient ensuite réalisés dans un mélange de boue et de feuillage, qui étaient enfin déposés sur l'île. Des arbres étaient également plantés afin de limiter l'érosion de l'île par l'eau.
Les principales cultures étaient du maïs et des haricots mais on cultivait également des pommes de terre, avocats, tomates, goyaves, amaranthes, piments, ainsi que des fleurs qui étaient très utilisées dans les cérémonies.
Cette technique permettait de récolter quatre fois par an, en variant les semis et la quantité d'eau et de boue.
Déclin
Le déclin des chinampas s'est produit lors de l'arrivée au XVIe siècle des conquistadors espagnols qui apportèrent des nouvelles techniques de cultures et des animaux domestiqués, inconnus alors des Aztèques comme le cheval et le bœuf. Ceux-ci ont ainsi facilité le transport et le commerce de la nourriture qui n'avait ainsi plus besoin d'être produite sur place.
Aujourd'hui, ce type de culture a pratiquement disparu. Certaines parcelles ont été préservées dans la délégation de Xochimilco de Mexico et sont désormais inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Sous une toute autre forme et un contexte bien différent, l'aquaponie peut être vue comme ayant un principe similaire.