Chicago Cultural Center
Le Chicago Cultural Center est un bâtiment municipal situé au 78 East Washington Street à Chicago, dans l'État de l'Illinois aux États-Unis. Construit en 1893 au cœur du secteur financier du Loop (Downtown), il abritait à l'origine la bibliothèque centrale de la ville (Chicago Central Library), qui devint après sa rénovation en 1977, un centre d'art et de culture grâce au Commissioner of Cultural Affairs (en français : « commissaire aux affaires culturelles ») de la ville, Lois Weisberg[1]. Il est aussi le lieu des réceptions officielles de la ville, où le maire de Chicago accueille les présidents, rois, diplomates et dirigeants politiques en visite dans sa ville.
Type | |
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Destination initiale |
Bibliothèque centrale |
Destination actuelle |
Centre d'art et de culture |
Style | |
Architecte |
Shepley, Rutan and Coolidge |
Ingénieur |
William Sooy Smith |
Matériau | |
Construction |
1893-97 |
RĂ©novation |
et |
Propriétaire |
Ville de Chicago |
Patrimonialité | |
Site web |
Pays | |
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État | |
Commune | |
Adresse |
78 East Washington Street |
Coordonnées |
41° 53′ 02″ N, 87° 37′ 30″ O |
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En 2006, le Chicago Cultural Center a accueilli plus de 839 000 visiteurs[2]. Il est aujourd'hui la 5e destination culturelle de la ville. Le bâtiment est inscrit sur la liste des Chicago Landmarks (CL) depuis 1976 par la ville de Chicago et sur le Registre national des lieux historiques (National Register of Historic Places ; NRHP) depuis 1972 par le National Park Service.
En tant que premier centre culturel municipal gratuit aux États-Unis, le Chicago Cultural Center est l'une des attractions les plus populaires de la ville et est considéré comme l'une des vitrines artistiques les plus complètes des États-Unis. Chaque année, le Chicago Cultural Center propose plus de 1000 programmes et des expositions couvrant un large éventail des arts de la scène, visuels et littéraires. Il sert également de lieu de prédilection pour la chorale des enfants de Chicago.
Histoire
Chicago a été incorporée en 1837 en tant que ville[3]. Trente-trois ans plus tard, en octobre 1871 un incendie fait rage dans le cœur de la ville, tuant 250 personnes, laissant 100 000 personnes sans abri et détruisant 18 000 bâtiments sur une superficie totale de 10 km2[4]. Chicago a été littéralement ravagée par le feu, le centre-ville, ainsi que les quartiers environnants ont été presque totalement détruits.
Dans l'esprit de dévouement et de détermination si représentative de ses citoyens, la ville fut bientôt reconstruite. Un an après l'incendie, de nouveaux bâtiments apparaissaient chaque semaine. En 1875, de nombreuses rues animées sont bordées de hauts bâtiments, certains possédant plus de neuf étages, ce qui est rendu possible avec l'ascenseur récemment inventé. Les constructions étaient partout et la ville s'est développée rapidement. Même dans cet environnement accidenté, les citoyens ont commencé à manifester un intérêt grandissant pour la culture, l'apprentissage et le savoir.
Bibliothèque centrale de Chicago
La première bibliothèque de Chicago remonte à 1834, lorsque le Chicago Lyceum gère une bibliothèque de prêt de 300 volumes pour ses membres. Le Lyceum ferme ses portes et, en 1841, certains de ses membres forment un nouveau centre culturel appelé association de l'AOS. L'association possède une salle de lecture publique avec une collection de plus de 30 000 livres, qui ont tous été détruits dans le sillage du Grand incendie de 1871.
Peu de temps après l'incendie, la ville de Chicago et l'AOS reçoivent environ 8 000 livres de la part d'auteurs britanniques, éminents hommes d'État, qui ont fait donation à la ville afin qu'elle puisse reconstituer la collection qui fut totalement détruite. De nombreux volumes ont été autographiés par des bailleurs de fonds, comme la reine Victoria, John Stuart Mill, Charles Darwin, Robert Browning, John Ruskin et Alfred Tennyson entre autres. Avec tous ces livres comme base pour commencer une nouvelle collection, la ville de Chicago et les leaders de l'AOS établissent la première bibliothèque publique de Chicago en avril 1872.
En 1873, n'ayant plus assez de place pour entreposer la collection toujours plus grande de livres, le conseil d'administration des bibliothèques de la ville organisent une collecte de fonds afin qu'une bibliothèque puisse être installée provisoirement dans un ancien réservoir d'eau. Durant de nombreuses années, la bibliothèque occupe divers espaces temporaires pendant que les membres du conseil d'administration cherchent un lieu pour qu'elle puisse s'établir de façon permanente.
En 1874, la collection est mise gratuitement en circulation pour tous les Chicagoans, et deux ans plus tard, 120 000 volumes sont venus compléter la collection. Au début des années 1890, la ville projette de faire construire ce qui allait devenir l'une des plus importantes bibliothèques du pays. La ville récolta des fonds du gouvernement fédéral pour construire le bâtiment. Les travaux commencent en 1893 et s'achèvent en 1897. Le bâtiment (aujourd'hui connu comme le Chicago Cultural Center) ouvre ses portes la même année et devient la première bibliothèque centrale de la ville (connue à l'époque sous le nom de Chicago Central Library) jusqu'en 1977. Son intérieur comprend des mosaïques ornées, des dômes de marbre, et bronze et de vitrail conçus par la Tiffany Glass and Decorating Company[5].
RĂ©novation et reconversion
Lorsque la population de Chicago explose à partir de 1890, passant d'1 million d'habitants à plus de 3,6 millions en 1950, les ressources de la bibliothèque deviennent insuffisantes pour la demande croissante des Chicagoans. En 1974, la bibliothèque commence son déménagement dans des locaux provisoires dans l'attente d'une nouvelle installation définitive. En 1991, la Harold Washington Library devient la bibliothèque centrale de la ville, avec plus de neuf millions d'ouvrages[6] répartis sur 9 étages. La firme d'architectes Holabird and Root termine la reconversion et la restauration de l'édifice en 1977. La cour en U sur son côté ouest est aménagée avec des rampes d'accès et d'autres services.
Rebaptisé Chicago Cultural Center, le bâtiment devient un centre culturel majeur et fait aujourd'hui partie des principales destinations culturelles de la ville. Le Département des affaires culturelles de Chicago l'a classé 5e destination culturelle de la ville par le nombre de visiteurs. Le Chicago Cultural Center comprend des galeries d'arts, des lieux dédiés aux performances artistiques, un centre de conférence, de vastes espaces où l'on peut trouver une grande collection de film, des centres de loisirs pour les personnes âgées, une cafétéria, un Musée de la communication et de la radiodiffusion, des accès internet, et les bureaux du Département des affaires culturelles de la ville (Chicago Department of Cultural Affairs). Des conférences internationales y sont régulièrement tenues au Chicago Cultural Center.
Architecture
Une fois le financement établi en 1891, par la récolte de fonds du gouvernement fédéral et de la ville de Chicago, le Conseil municipal a soumis des demandes à des firmes d'architectes à travers le pays afin d'abriter la bibliothèque centrale de la ville et le musée de la Grand Army of the Republic. Les instructions pour les architectes précisaient que la nouvelle bibliothèque devait « transmettre aux visiteurs l'idée que le bâtiment est un monument public et durable digne d'une ville majeure ».
En février 1892, la firme de Boston Shepley Rutan and Coolidge (connue aujourd'hui sous le nom de Shepley Bulfinch Richardson and Abbott) a obtenu le contrat pour la conception de la bibliothèque. Ces trois jeunes architectes étaient les successeurs du bureau de Henry Hobson Richardson, l'un des cabinets d'architectes les plus avancés du XIXe siècle en Amérique. Talentueux et populaires, ils venaient de terminer le bâtiment d'origine de l'Art Institute of Chicago (Institut d'art de Chicago).
Le concept final des architectes pour la bibliothèque était d'en faire un bâtiment de style néo-classique, qui comprendrait des colonnes grecques et des arcs romains massifs. Adhérant à des spécifications rigoureuses et détaillées du Département des Buildings (DOB) de Chicago pour la structure, la conception des architectes présentait un extérieur unifié avec un intérieur raffiné dans le style Beaux-arts. Outre son style néo-classique, l'édifice possède quelques éléments de style néo-roman. Il est coiffé de deux dômes de vitrail disposés symétriquement sur chaque aile. L'édifice s'organise autour de l'aile nord haute de 4 niveaux (entrée au 77 East Randolph) et de l'aile sud sur 5 niveaux (entrée au 78 East Washington), haut de 31 mètres, ses murs extérieurs en maçonnerie d'un mètre d'épaisseur sont surfacés de Bedford bluestone montés sur une base en granite. Les travaux furent achevés en 1897, leur coût s'élevait à deux millions de dollars.
Bibliographie
Notes et références
- (en) « Six Degrees of Lois Weisberg », The New Yorker; 11 janvier 1999 ; sur Gladwell.com (consulté le )
- (en) Matthew Carmichael, « Chicago's Largest Cultural Attractions », Chicago Business (consulté le )
- (en) « Act of Incorporation for the City of Chicago, 1837 », State of Illinois (consulté le ).
- 1/3 de la ville fut détruite selon Pap Ndiaye, Caroline Rolland, « La saga d'une forteresse démocrate », dans L'Histoire (ISSN 0182-2411), no 339, février 2009, p. 41 ; 3/4 selon Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, Paris, Presses universitaires de France, 2007 (2e éd.) (ISBN 978-2-13-056074-6), p. 323
- (en) « Chicago Public Library/Cultural Center », City of Chicago Department of Planning and Development, Landmarks Division, (consulté le )
- (en) « The Development of a Central Library », Harold Washington Library,
- (en) stained glass, Healy and Millet Ă propos de Healy et Millet
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'architecture :
- (en) site officiel