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Cheval en Lettonie

Le cheval en Lettonie (letton : zirgs) est utilisé pour la traction agricole, le sport, et les loisirs. La principale race élevée est la locale, le Letton. La Lettonie compte environ 30 000 chevaux en 2016. Le pays, peu structuré en matière de filières équestres, se distingue par une large place culturelle accordée au cheval, jadis enterré avec son propriétaire. Le cheval conserve une place importante dans les traditions et chants populaires.

Cheval en Lettonie
Cheval marron dans un paysage de neige
Cheval bai à Kuldīga

Espèce Cheval
Statut natif
Nombre ~30 000 (2016)
Races élevées Letton...
Objectifs d'élevage Traction, Sport équestre, loisirs.

Histoire

Cheval de traction agricole en Lettonie.

Le cheval est vénéré au Moyen Âge. Un emplacement spécifique lui est réservé dans le lieu de sépulture de son propriétaire, ces cimetières pour chevaux (parfois inhumés avec leur équipement) se retrouvent sur le littoral de la Lettonie du Ve siècle au VIIIe siècle[1]. Des restes de chevaux et d'équipements utilisés par l'Ordre Teutonique de Livonie à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle ont été retrouvés sur le site de Cēsis[2].

Dans les années 1930, les autorités soviétiques souhaitent développer l'élevage du cheval de trait en Lettonie, la race locale étant trop petite et légère pour le labour[3].

La Fédération équestre lettone est affiliée à la Fédération équestre internationale depuis 1992[4].

Depuis la chute du communisme, la Lettonie a bénéficié de programmes européens pour préserver et restaurer sa biodiversité, tout en développant l'écotourisme : des chevaux Konik ont été introduits dans la zone humide du lac de Pape[5] durant l'été 1999[6].

Pratiques et usages

Traction hippomobile sur une route du novad de Gulbene.

Les données manquent pour caractériser précisément le secteur équestre letton, notamment en matière d'emploi[7]. Il existe aussi un manque notable de réglementations officielles, éleveurs et utilisateurs de chevaux s'appuyant sur les règlements européens par exemple en matière de protection animale[7].

Les pratiques incluent l'usage de la traction hippomobile, mais aussi les sports et loisirs équestres[8]. La traction agricole hippomobile de labour est toujours pratiquée dans la région rurale de Latgale, malgré la progression de la motorisation[9].

Le tourisme équestre est possible, la randonnée étant proposée à Līgatne[9]. Des professionnels du tourisme ont émis un souhait que le secteur s'organise en ce sens, notamment pour assurer la promotion de la race de chevaux lettone auprès des touristes[7].

L'équithérapie et l'équitation adaptée pour personnes handicapées se sont développées, notamment à Jurmala[9].

Élevage

Cheval letton de type carrossier.

En 2008, d'après la FAO, la Lettonie compte 13 600 chevaux répertoriés, représentant un taux assez bas de 5,9 chevaux pour 1 000 habitants[10]. D'après Élise Rousseau, La population chevaline lettone est d'environ 30 000 têtes (en 2016)[8]. L'élevage se conduit en fonction des objectifs définis par les programmes propres à chaque race[7].

Cet élevage est surtout représenté par la race locale, le Letton, mais la demande en chevaux de sport a augmenté, profitant aux races Hanovrien et Holsteiner[8]. Une population de Pur-sangs est présente, mais ses effectifs sont inconnus[11]. Le Letton est un solide cheval d'attelage, comptant 303 juments et 42 étalons enregistrés en 2005[12].

La Lettonie est l'un des territoires d'importation du cheval Ardennais, qui a donné l'Ardennais baltique, lui même à l'origine du Letton[13]. La race du trotteur latgale, désormais absorbée par le Letton, a été sélectionnée en Lettonie à partir du trotteur Orlov et du Standardbred américain[14].

Culture

Sculpture de poulain à Riga.

Avant la christianisation, le cheval est un important symbole letton[15]. Le folklore et les chants populaires lettons lui accordent une grande place[8] :

« Pourquoi selles-tu le cheval,
Est-ce une lointaine chevauchée ?
— Ma mère, je chevaucherai
Vers des noces sanglantes. »

— Origines et histoire de la Lettonie, trad. Henry de Chambon[16].

Un autre exemple est le conte populaire du « Cheval qui chante durant la nuit »[17].

Notes et références

  1. (en) Audronė Bliujienė et Donatas Butkus, « Burials with horses and equestrian equipment on the Lithuanian and Latvian littorals and hinterlands (from the fifth to the eighth centuries) », Archaeologia Baltica, vol. 11, , p. 149–163 (ISSN 1392-5520, lire en ligne, consulté le ).
  2. Aleks Pluskowski, Krish Seetah, Mark Maltby et Rowena Banerjea, « Late-Medieval Horse Remains at Cēsis Castle, Latvia, and the Teutonic Order’s Equestrian Resources in Livonia », Medieval Archaeology, vol. 62, no 2, , p. 351–379 (ISSN 0076-6097, DOI 10.1080/00766097.2018.1535385, lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) International Review of Agriculture, Volume 27, International Institute of Agriculture, 1936, p. 300.
  4. (en) « Latvian equestrian federation », sur https://data.fei.org, Fédération équestre internationale.
  5. (en) Katrina Z. S. Schwartz, « Wild horses in a ‘European wilderness’: imagining sustainable development in the post-Communist countryside », cultural geographies, vol. 12, no 3, , p. 292–320 (ISSN 1474-4740, DOI 10.1191/1474474005eu331oa, lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Arvids Prieditis, « Impact of Wild Horses Herd on Vegetation at Lake Pape, Latvia », Acta Zoologica Lituanica, vol. 12, no 4, , p. 392–396 (ISSN 1392-1657, DOI 10.1080/13921657.2002.10512529, lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Christina Lunner Kolstrup, Stefan Pinzke, Lotta Löfqvist et Maija Järvinen, « Current Status of the Equine Sector in the Central Baltic Region (Finland, Latvia and Sweden) », Landskap trädgård jordbruk : rapportserie (1654-5427), (lire en ligne, consulté le ).
  8. Rousseau 2016, p. 235.
  9. Howard Jarvis, John Oates, Tim Ochser et Neil Taylor, Estonia, Latvia & Lithuania (ISBN 978-0-241-23971-1 et 0-241-23971-0, OCLC 1004508925, lire en ligne), p. 358.
  10. Khadka 2010, p. 9.
  11. Khadka 2010, p. 69.
  12. (lv) G. Rozītis, I. Kļaviņa et V. Juršāne, « Latvijas šķirnes zirgu ģenētiskie resursi » [« Ressources génétiques des chevaux lettons »], Agronomijas Vēstis, vol. 10, , p. 277-281 (lire en ligne).
  13. Porter et al. 2016, p. 441.
  14. Porter et al. 2016, p. 482.
  15. Canada. Ministère des affaires indiennes et du Nord canadien, Nord, vol. 28 à 31, Affaires indiennes et du Nord Canada, , p. 53.
  16. Henry de Chambon, Origines et histoire de la Lettonie, vol. 6 de Collection "La Nouvelle Europe", Mercure universel, , 221 p., p. 159
  17. (en) Silvija Tretjakova (trad. du letton par Ban̦uta Rubess et Mark Case), A Horse that Sings at Night: Children's Literature in Latvia, Latvian Literature Centre, , 38 p..

Annexes

Bibliographie

  • [Khadka 2010] (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics,
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Lettonie », p. 235
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