Chaudeau de Wespes
Le Chaudeau de Wespes (en wallon : Ăl TchĂŽdia) est une fĂȘte folklorique annuelle organisĂ©e dans le hameau de Wespes faisant partie de la ville et commune belge de Fontaine-l'ĂvĂȘque en province de Hainaut. Son nom provient de la boisson Ă base de lait concoctĂ©e lors de cette fĂȘte.
Il compte parmi les chefs-dâĆuvre du Patrimoine oral et immatĂ©riel de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles depuis 2014.
Origine
Lâorigine exacte du Chaudeau de Wespes nâest pas connue mais le chaudeau est une tradition multisĂ©culaire voire peut-ĂȘtre millĂ©naire, ce terme apparaissant dĂ©jĂ dans des Ă©crits du XIIe siĂšcle. Il plonge ses racines dans un lointain culte de la fĂ©conditĂ© et est liĂ© au solstice dâĂ©tĂ©. Le bĂ©nĂ©dicitĂ© chantĂ© pendant le chaudeau est l'Ćuvre de Jean-François Deltenre, nĂ© Ă Wespes en 1780. Comme l'annĂ©e d'origine du Chaudeau n'est pas dĂ©finie, l'adjectif ordinal correspondant Ă chaque Ă©dition se base sur l'annĂ©e de naissance de Jean-François Deltenre soit, en 2020, son 240e anniversaire.
DĂ©roulement de la fĂȘte
Le chaudeau se dĂ©roule le premier dimanche de juillet. Cette fĂȘte en l'honneur des saints Pierre et Paul met la jeunesse de Wespes en exergue.
DÚs le jeudi les Guirlandeux ornent le hameau de guirlandes confectionnées avec des branches de bouleau et des fougÚres.
Le dimanche, deux groupes sillonnent Wespes et ses alentours. Les premiers sont les plus jeunes. Ils partent Ă 10h et sont appelĂ©s les PourcacheĂ»s dĂšl djonne Binde (les quĂȘteurs de la jeune bande). VĂȘtus d'une chemise blanche et d'un pantalon blanc et coiffĂ©s dâun chapeau de paille, ils font le tour du hameau pour ramasser les ingrĂ©dients nĂ©cessaires Ă la prĂ©paration du chaudeau soit du lait, du beurre, du sucre et des Ćufs qu'ils ramĂšnent Ă l'Ă©cole pour ĂȘtre cuisinĂ©s suivant une recette gardĂ©e secrĂšte de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration par quelques femmes du hameau. Les seconds, un peu plus ĂągĂ©s, partent Ă 11h et sont appelĂ©s les TrinnĂąrds (les traĂźnards). Ils rĂ©coltent principalement de l'argent et boivent et mangent (tout) ce qu'on leur propose sur le parcours.
La jeunesse accompagnée de la fanfare se rend à la ferme Marc située prÚs de la Pisselotte (ruisseau de Wespes) pour y recevoir la canne major (ou canne de la jeunesse) ainsi que de l'argent puis se rend devant la plaque à la mémoire de Jean-François Deltenre, auteur du Bénédicité qui sera chanté un peu plus tard avant de rejoindre la place de Wespes.
Un premier service de chaudeau est servi dans des scaldias, des baquets en bois oĂč traditionnellement le beurre est lavĂ©. Ceux-ci sont dĂ©posĂ©s par terre sur la place et les participants viennent se servir au moyen d'une cuillĂšre en bois.
AprÚs le Bénédicité chanté par la jeunesse depuis le kiosque au milieu de la place, un second service de chaudeau est servi cette fois à table, dans des soupiÚres et consommé dans des assiettes. Des jeunes filles du hameau vendent des floches (faveurs) aux participants dans une ambiance festive et musicale pour le reste de la soirée.
Le chaudeau est un lait de poule non alcoolisé dans lequel sont trempés des mastelles, des petits pains ronds et sucrés.
Bénédicité
Les premiÚres lignes du Bénédicité du Chaudeau sont :
Voyez cette belle jeunesse
Qui est ici présentement
Pour cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte
Que l'on observe depuis si longtemps.
Nous nâen connaissons pas lâorigine
Mais de tout temps nous lâavons vu faire
RĂ©pĂ©tons dâune voix unanime
Vive, vive notre jeunesse.
Ce mets que vous voyez sur la table
Qui est si joliment préparé
Câest un ancien usage
Qui, tous les ans, est répété[1].
...
Notes et références
- Paroles du Chaudeau de Wespes sur http://users.altairnet.net/image/chaudeau/chaudeau.htm
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Michel Mairiaux, El TchĂŽdia - Les FĂȘtes Traditionnelles du Chaudeau de Wespes (Leernes)