Accueil🇫🇷Chercher

Chatrang

Le Chatrang ou Shatranj (persan : شَطْرَنْج ou چَترَنگ) est considéré comme l'ancêtre du jeu d'échecs. Il est la version perse du jeu indien Chaturanga ; à moins que ce ne soit le contraire car, à ce jour, les plus anciennes traces que l'on ait des échecs sont les mentions dans trois textes épiques perses[1], notamment le Wizârišn î chatrang ud nihišm î nêw-ardaxšîr (« l'explication des Échecs et l'invention du Nard », texte appelé aussi Mâdayân î chatrang ou encore Chatrang nâmag, « Le livre des échecs ») écrit probablement au VIe siècle[2].

Chatrang
Jeu de société
Description de cette image, également commentée ci-après
Jeu de Chatrang iranien en verre fritté du XIIe siècle. New York Metropolitan Museum of Art.
Données clés
Format plateau
Mécanisme stratégie combinatoire abstrait
Joueur(s) 2
Durée annoncée 10 minutes ou plus

Règles

a b c d e f g h
8 a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8 8
7 a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7 7
6 a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6 6
5 a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5 5
4 a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4 4
3 a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3 3
2 a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2 2
1 a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1 1
a b c d e f g h
Chatrang: Position de départ des pièces
Pièces de Shatranj
Chah (Roi)
Farzin (Conseiller)
Roukh (Char ou Tour)
Pīl (Eléphant)
Faras (Cavalier)
Baidaq (Pion)

Les règles du Chatrang sont très similaires aux échecs modernes. Le jeu se joue sur un plateau monochrome. La position initiale des pièces est la même qu'aujourd'hui, à l'exception près que la position du roi n'est pas fixée en fonction de sa couleur mais par les joueurs.

Le jeu se joue avec les pièces suivantes :

  • le roi (en persan Châh, c'est lui qui donne son nom au jeu) se déplace d’un pas dans toutes les directions ;
  • le conseiller (en persan Farzin ou Vizir) dont le mouvement est limité à une seule case en diagonale ;
  • l’éléphant (en persan Pil ou Fil, cf. sanskrit pīlu qui donnera "fou") avec un déplacement correspondant à un saut de deux cases en diagonale ;
  • le cheval (en persan Asp), identique au cavalier moderne ;
  • le char ou la tour (en persan Rokh : la tour), identique à la tour actuelle.
  • le soldat (en persan Piâdak : piéton, cf. sanskrit padāti : piéton, fantassin ; on le nomme également Sarbâz : soldat), l’équivalent du pion, mais dépourvu du double pas initial. Le soldat est promu en conseiller lorsqu'il arrive sur la 8e rangée de son adversaire.
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du roi
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du conseiller
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du cavalier
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement de l'éléphant
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du char
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du soldat noir
a5 b5 c5 d5 e5
a4 b4 c4 d4 e4
a3 b3 c3 d3 e3
a2 b2 c2 d2 e2
a1 b1 c1 d1 e1
Déplacement du soldat blanc

Tabbiyyaat

Tabbiyya Mujannah–Mashaikhi
abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Fou noir sur case blanche c8
Roi noir sur case blanche e8
Fou noir sur case noire f8
Tour noire sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Cavalier noir sur case blanche d7
Cavalier noir sur case noire e7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case noire b6
Pion noir sur case blanche c6
Reine noire sur case noire d6
Pion noir sur case noire f6
Pion noir sur case noire h6
Pion noir sur case blanche d5
Pion noir sur case noire e5
Pion blanc sur case blanche c4
Pion blanc sur case noire f4
Pion blanc sur case blanche b3
Cavalier blanc sur case noire c3
Pion blanc sur case blanche d3
Pion blanc sur case noire e3
Cavalier blanc sur case blanche f3
Pion blanc sur case noire g3
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire h2
Tour blanche sur case blanche b1
Fou blanc sur case noire c1
Reine blanche sur case blanche d1
Roi blanc sur case noire e1
Fou blanc sur case blanche f1
Tour blanche sur case noire g1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh

Les ouvertures au chatrang, appelées tabbiyya (en arabe : تَعبِّيّة) (pluriel : tabbiyyat). Le déplacement de la plupart des pièces du chatrang étant lent, l'ordre des premiers coups est peu important. Les joueurs jouaient donc directement à partir de certaines tabbiyyat.

Les œuvres de Al-Adli et As-Suli comprennent une compilation de tabbiyyat, habituellement présentées sur un demi-échiquier, sans que ne soient proposées de séquence de coup y menant. En revanche certaines configurations ont été analysées en détail, comme par exemple la Mujannah–Mashaikhi.

Notes et références

  1. Petite histoire des échecs Collection Jeux & Stratégie
  2. (it) Antonio Panaino, La novella degli Scacchi e della Tavola Reale. Un'antica fonte orientale sui due giochi da tavoliere più diffusi nel mondo eurasiatico tra Tardoantico e Medioevo e sulla loro simbologia militare e astrale, Mimesis, , 268 p.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.