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Charlie Schlingo

Charlie Schlingo, nom de plume de Jean-Charles Ninduab, est un auteur de bande dessinée français né le dans le seizième arrondissement de Paris et mort le [1] dans le 17e arrondissement de Paris[2]. Il est également rédacteur en chef, scénariste, poète, chanteur, musicien.

Charlie Schlingo
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Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Jean-Charles Ninduab
Nationalité
Activités

Biographie et Ĺ“uvre

Il est nĂ© d'une mère d'origine italienne et d'un père, expert comptable, dont l'origine du nom proviendrait d'une erreur de recopie par l'Ă©tat civil du nom Baudoin sur un buvard avec un « O Â» mal dessinĂ©[3]. Il contracte, jeune enfant, le virus de la poliomyĂ©lite ; il en rĂ©sulte une atrophie et une dĂ©formation de la jambe droite qui, malgrĂ© des opĂ©rations successives pour allonger ce membre, lui laisse des sĂ©quelles toute sa vie durant[4], entrainant des chutes occasionnelles, dont celle qui vraisemblablement a occasionnĂ© sa mort[3] - [5]. Sa grand-mère Goro-Goro lui fournit les illustrĂ©s diffusĂ©s dans les annĂ©es 1960 - 1970[4].

Charlie Schlingo débute dans la bande dessinée en 1975. Il co-fonde fanzine Le Havane primesautier avec ses amis d'école d'art : Marcel Bédax, P. Denis, Pubax, C. Toutain et publie ensuite dans les journaux des Éditions du Square, Charlie Mensuel et Hara-Kiri. Ses travaux paraissent aussi dans Métal Hurlant[5].

Charlie Schlingo défriche certains terrains dans la bande dessinée : importance des odeurs (« bonjour ça pue ! »), invention du vocabulaire (« gaspation, sobure et pommedeterration »), onomatopées (« klabur, koder »)[5]. Son style est truffé de références graphiques (issues des univers de Tintin à Mickey Mouse en passant par Popeye ou Pépito)[5]. Se réclamant de l’humour idiot, il laisse une œuvre complexe : il « écrit et dessine des planches délirantes et cinglées, maniant la crétinerie et la scatologie avec génie »[4]. D'après Frédéric Potet, l'artiste « a porté à son sommet un genre commercialement suicidaire qu’aucun rayonnage de librairie ne proposera jamais : la crétinerie poétique »[5]. Personnalité extravagante et souvent excessive[4], Charlie Schlingo marque le milieu de la bande dessinée française, mais ses albums ne rencontrent pas un grand succès commercial[3] - [5].

En 1986, il accompagne de quelques dessins originaux le premier roman ouvertement sponsorisĂ©, Les Baskets d'Euripide, « le premier roman par actions dont les actionnaires sont devenus les hĂ©ros »[6], Ă©crit par ses amis Mario Morisi et Guy Franquet. AgacĂ© par la prĂ©tention du mouvement des nouveaux philosophes, Charlie crĂ©e vers cette Ă©poque Ă  Montmartre, au cafĂ©-concert le Musical Box, le mouvement « nouvelle poĂ©sie Â», avec Guy et Mario et auquel une dizaine d'amis participent, et dont le principe premier est d'Ă©crire les poèmes les plus mauvais qui soient, en gĂ©nĂ©ral sur des nappes-papier de restaurants, voire des sous-bocks, qui, tirĂ©s au sort, sont lus Ă  haute voix au milieu des clients[6] En 1987, avec le mĂŞme Mario, il fonde le groupe rock Les Silver d'Argent dont il est l'un des deux batteurs et l'un des trois chanteurs[5]. Le groupe dont quatre membres sont des anciens de la formation bisontine Dee Dee's comprend ses amis Bottom (chant), Jean-Marc GuĂ©guen (accordĂ©on), Post (guitare basse), Joko dit Dirty Henry (saxophone et chant), Blanco (second batteur)[7] et Christophe Tronchet (guitare).

Dans les années 1990, il anime avec le Professeur Choron le journal pour enfants Grodada[5], publié de 1991 à 1995[8]. Il collabore également à Picsou Magazine, pour lequel il rédige des gags et s'occupe du supplément illustré Coin-Coin, où il publie la bande dessinée Canetor. Il meurt accidentellement en 2005, d'une chute dans son appartement[3]. Il est inhumé dans le cimetière du Val Notre-dame, à Argenteuil, dans le Val-d'Oise[9].
Il a signé dix-sept albums de bande dessinée au cours de sa carrière[4].

Hommages

En 2006 à Bordeaux a lieu une exposition en hommage à Schlingo : Vertige Vision[10]. En 2007, une exposition-hommage lui est consacrée à la librairie Goscinny. En mars 2009, L'Association réédite ses albums Gaspation ! (Éditions du square, 1979) et Josette de rechange (Albin Michel, 1981), dans des versions augmentées.

En 2009, Florence Cestac et Jean Teulé publient une bande dessinée biographique sur Schlingo : Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps — ce que répondait l'artiste lorsqu'on lui demandait dans quelle humeur il se trouvait[4].

Depuis 2009, le prix Schlingo est décerné au festival international de la bande dessinée d'Angoulême, en marge du palmarès officiel. Il a été créé à l'initiative de Florence Cestac et Yves Poinot. Il récompense un album et/ou un auteur ayant une communauté d'esprit avec l’œuvre de Charlie Schlingo.

À la demande d'Yves Poinot auprès des organisateurs du Off du Off pendant le festival d'Angoulême, une demande est déposée et acceptée, auprès du conseil municipal de la ville, pour rebaptiser une impasse appelée Renolleau en Impasse Charlie Schlingo. Elle donne sur la rue du Sauvage[11]. Elle est inaugurée en février 2013 et Cestac y réalise un mur peint[12].

En 2016, le festival parisien Formula Bula lui consacre une exposition au Point EphĂ©mère : « Charlie Schlingo for Ever Â»[5].

Publications

PĂ©riodiques

Charlie Schlingo a publié dans divers magazines :

Albums

  • Gaspation ![13] Éditions du Square, 1979.
  • Havanies primresautières, Artefact, 1980.
  • Josette de Rechange, Albin Michel, 1981.
  • DĂ©sirĂ© Gogueneau est un vilain, Futuropolis, 1982.
  • Charlie Schlingo 30 x 40, Futuropolis, 1983.
  • Trip Slip, Les HumanoĂŻdes associĂ©s, 1984.
  • Les Saucisses de l’exploit, Les HumanoĂŻdes AssociĂ©s, 1985.
  • Onulf le marin, Futuropolis, 1986.
  • N comme cornichon, avec StĂ©phane Rosse, Les HumanoĂŻdes AssociĂ©s, 1989.
  • Vivement ce soir qu’on se couche, Albin Michel, 1990.
  • Pyon & Schlingo partent Ă  la conquĂŞte du monde, avec Pyon, Sortez la Chienne, 1991, rĂ©ed. Les Requins Marteaux, 2003, sous le titre : A la conquĂŞte du monde.
  • Les Conneries de Charlie Schlingo, Magic Strip, 1991.
  • Monsieur Madame, Seuil Jeunesse, 1995.
  • Le Pantalon, poĂ©sies, Fish & Chips, 1996.
  • Patron, une cuite s'il vous plaĂ®t !, Albin Michel, 1999[14]
  • Fromage Color, chez Sketch Studio, 1999.
  • Onulf, le CybernĂ©ticien, Grosse Bittre et Cracra-Cracra, dessins de Rosse pour Grosse Bittre et Cracra-Cracra, Les Requins Marteaux, 2001.
  • Canetor, avec Michel Pirus, Les Requins Marteaux, 2006.
  • NĂ©nette Star, (Ă©dition provisoire SCUP en attente d'une Ă©dition dĂ©finitive), 2007.

Animations

  • Garçon, une cuite, S'il-vous-plait!, l'Oeil du Cyclone, diff. Canal+, 1994
  • Il Ă©tait une fois…, adaptation de L'Empereur et l'Oiseau, scĂ©nario de Jean-Luc Fromental, d'après Andersen, Goldvision, diff. Canal+, 1995.

Notes et références

  1. « Décès de Charlie Schlingo - ActuaBD », sur www.actuabd.com (consulté le )
  2. https://deces.matchid.io/search?q=Ninduab+Jean-Charles
  3. Jean Teulé (scénario) et Florence Cestac, Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps, Paris/Barcelone/Bruxelles etc., Dargaud, , 98 p. (ISBN 978-2-205-06174-1).
  4. Document utilisé pour la rédaction de l’article Yves-Marie Labé, « La BD vraie de Charlie Schlingo », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. Frédéric Potet, « BD : éloge de Charlie Schlingo et de sa ligne "crade" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. Christine Taunay, Charlie Schlingo Charlie Schlingall, auto-édité chez Pumbo.fr, 2020, p. 106
  7. Christine Taunay, Charlie Schlingo Charlie Schlingall, Auto-édité chez Pumnbo.fr, 2020, p. 107-108
  8. GRODADA - 1991 Ă  1995
  9. Philippe Landru, « ARGENTEUIL (95) : cimetière du Val notre-Dame », sur landrucimetieres.fr,
  10. Patrick Scarzello, « Une centaine de visions vertigineuses... », Sud Ouest,‎ .
  11. La rédaction, « Charlie Schlingo. Une impasse au nom du dessinateur », Charente Libre,‎
  12. La rédaction, « Schlingo a son impasse », Charente Libre,‎
  13. On trouvera un morceau du même nom sur le disque sept variations sur Lennie Tristano des pianistes de jazz Stephan Oliva et François Rollin (Sketch, 2002).
  14. Philippe Audoin, « Point-bar », BoDoï, no 18,‎ , p. 10.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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