Charles Michelson
Charles Michelson est un homme d'affaires français nĂ© Ă FÄlticeni (Roumanie) le et mort le dans le 8e arrondissement de Paris[1] - [2]. Il est le fondateur et dirigeant de plusieurs stations de radio et tĂ©lĂ©visions comme TĂ©lĂ© Monte-Carlo et Europe 1.
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(Ă 69 ans) 8e arrondissement de Paris |
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Téméraire pionnier des ondes
Il dĂ©bute comme homme Ă tout faire d'Aristide Briand[3] puis de Georges Mandel[4] . En 1936, il saisit l'occasion de racheter une modeste station de radio privĂ©e Ă Tanger, qui bĂ©nĂ©ficie d'un vide juridique en termes de rĂšglementation pour la radiodiffusion. En augmentant la puissance d'Ă©mission et en modernisant la station en plein cĆur d'une zone internationale, Michelson est vite contraint Ă se voire refuser de trop Ă©tendre la couverture de Radio Tanger Ă la suite d'une loi votĂ©e spĂ©cialement par le gouvernement de l'Ă©poque puisqu'il redoute une influence extra-mĂ©tropolitaine qu'il ne pourra pas contrĂŽler. La guerre Ă©clate, et il est forcĂ© de cĂ©der sa sociĂ©tĂ© au gouvernement de Vichy[5].
Expansion à la Libération
Il est fait prisonnier sous Vichy Ă Riom[6] et s'Ă©vade pour rejoindre les Ătats-Unis. AprĂšs la LibĂ©ration, LĂ©on Blum dĂ©cide que l'Ătat doit lui verser une trĂšs importante indemnitĂ©[7]. En dĂ©dommagement de Radio Tanger, il veut obtenir Radio Andorre, mais l'opĂ©ration, qui dĂ©chaĂźne les passions du monde journalistique et politique, n'aboutit pas. Il obtient alors 98 millions de francs et la frĂ©quence en ondes courtes de Radio Monte-Carlo pour une durĂ©e de cinq ans, majoritairement dĂ©tenue par la Sofirad et de fait par l'Ătat français[8]. Cependant, Michelson parvient Ă Ă©changer cette concession pour celle de TĂ©lĂ© Monte-Carlo que le ministre François Mitterrand lui accorde juste avant de quitter son poste, le [9].
Là encore, les politiques s'emparent de l'affaire, notamment pour atteindre Mitterrand[10]. La chaßne Télé Monte-Carlo est lancée le [11]. Michelson devient conseiller en communication du prince Rainier et son associé dans la Société monégasque de banques et de métaux précieux[12], mais il prépare, également en secret, le lancement de Télé Sarre et de la radio Europe N°1. Tout comme TMC, implantée à Monaco, ces deux antennes pourront exploiter un site d'émission en dehors de la France, plus exactement en Allemagne, dans la Sarre. Cette extraterritorialité permettra une certaine liberté de ton, publicitaire et de programmation.
En contrepartie de la mise en Ćuvre de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision destinĂ©e au public germanophone TĂ©lĂ© Sarre[13], l'Allemagne accorde une frĂ©quence et un site de diffusion pour les Ă©metteurs de la radio Europe No 1[14]. Michelson rĂ©ussit Ă convaincre l'un des crĂ©ateurs de Radio Luxembourg (future RTL), Louis Merlin, de le rejoindre. AprĂšs avoir lancĂ© et fait progresser avec succĂšs la station de radio, Michelson est contraint de vendre ses parts de la sociĂ©tĂ© Ă Sylvain Floirat[15] - [6], le contre la somme considĂ©rable pour l'Ă©poque, de 245 millions de francs, qu'il tentera en 1962 de renĂ©gocier Ă la hausse mais en vain auprĂšs des Tribunaux, aprĂšs la considĂ©rable croissance de la station dirigĂ©e par Floirat. L'affaire rejaillit alors jusqu'au sommet des Ătats français et monĂ©gasque que la presse s'empresse de relater avec notamment, un article en couverture du quotidien Le Monde datĂ© du et Le Figaro, le lendemain.
Avec l'argent qu'il a touchĂ© de l'Ătat aprĂšs la LibĂ©ration, il s'associe Ă des plaignants pour faire des procĂšs et partager le bĂ©nĂ©fice des indemnitĂ©s ou dommages-intĂ©rĂȘts obtenus[16].
Il meurt le 23 mai 1970 Ă Paris des suites d'une crise cardiaque[17].
Références
- Acte de décÚs (avec date et lieu de naissance) à Paris 8e, no 222, vue 29/31.
- Luc Bernard, Europe 1 : la grande histoire dans une grande radio, Paris, Ăd. Centurion, Collection « Document, tĂ©moignage, 1990, (ISBN 978-2227061019), p. 307.
- Yves CourriÚre, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p. 472 : "Charles Michelson, qui était et se voulait apatride, avait été, trÚs jeune un des hommes à tout faire d'Aristide Briand. Il avait beaucoup d'argent."
- Radios du Monde, « Maroc: Avant Europe 1 et TMC.. Charles Michelson au Maroc », sur www.media-radio.info (consulté le )
- Henri Amouroux, La vie des Français sous l'occupation, , 577 p. (lire en ligne).
- Jacques Parrot, La Guerre des ondes: De Goebbels à Kadhafi, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-23813-7, lire en ligne)
- Yves CourriÚre, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualité. Gallimard, "Biographies", 1995, p. 472 : "Ayant des droits sur Radio-Tanger, que voulait récupérer le gouvernement français, il avait obtenu qu'un arbitrage soit rendu par Léon Blum. Celui-ci avait tranché en faisant attribuer Michelson une somme dépassant cent millions."
- Lâaffaire "Images et Son", Page 1 : Charles Michelson
- Lâaffaire "Images et Son", Page 2 : Le "cadeau" de François Mitterrand Ă Charles Michelson
- [Intervention de F. Mitterrand lors du Projet de loi relatif aux dépenses pour 1955 du budget annexe de la Radiodiffusion-télévision française ]
- Inauguration de Télé Monte-Carlo par le Prince Rainier III, TMC 50 ans - TMC Monte Carlo novembre 2004
- Lâaffaire "Images et Son", Page 3 : Rainier sâassocie Ă Michelson
- Lâaffaire "Images et Son", Page 5 : Les combines de Michelson
- Lâaffaire "Images et Son", Page 4 : Michelson fonde Europe no 1
- « René Duval : Histoire de la radio en France », sur cohira.fr (consulté le )
- Yves CourriĂšre, Pierre Lazareff ou le vagabond de l'actualitĂ©. Gallimard, "Biographies", 1995, p. 472 : "Michelson avait alors fait fructifier cet argent d'une maniĂšre assez spĂ©ciale. Il repĂ©rait les bons procĂšs possibles mais qui, faute d'argent, ne pouvaient pas ĂȘtre engagĂ©s. Il proposait de les financer, Ă condition d'en ĂȘtre le maĂźtre d'Ćuvre avec ses avocats et de partager ensuite les rĂ©sultats."
- Paris-Presse, L'Intransigeant, 27 mai 1970, p. 7 : "L'ancien animateur de la Société "Image et Son" et actionnaire de sociétés privées de radio et de télévision, M. Charles Michelson, est mort samedi à Paris des suites d'une crise cardiaque"
Bibliographie
- Luc Bernard, Europe 1 : La grande histoire dans une grande radio, Paris, éditions Centurion, , 755 p. (ISBN 978-2-227-06101-9)Collection « Document Témoignage » illustré d'une série de photographies en noir et blanc.