Accueil🇫🇷Chercher

Charles-Adzir Trouillot

Charles-Adzir Trouillot, né le à Burey-en-Vaux, mort le à Montmorency, est un sculpteur, modeleur et faïencier français.

Charles-Adzir Trouillot
Photographie vers 1912, collection P.Monier
Naissance
Décès
Nationalité
français
Activité
sculpteur, faĂŻencier
signature de Charles-Adzir Trouillot
Signature
Carte de la Société française des céramiques artistiques et industrielles à Saint-Denis, vers 1930, collection P.Monier
Signature de Charles-Adzir Trouillot. Collection P.Monier

Biographie

Charles-Adzir Trouillot est le fils de Jules-Nicolas Trouillot, tailleur d'habits, et de Françoise-Euphrasie Thouvenin. Il est apparenté par sa grand-mère paternelle à une famille de sculpteurs lorrains : les Toussaint. Le village de Mauvages, dans la Meuse, est le creuset de la famille Trouillot, tout au moins à partir du XVIIe siècle. L'étude généalogique révèle également une filiation avec la famille de Vouthon, patronyme de la mère de Jeanne d'Arc, en la personne d'Anne de Vouthon (1634-1724).

Le , Charles-Adzir Trouillot épouse Marie-Clarisse Stennevin, une jeune veuve de 26 ans, ouvrière en robes, rencontrée alors qu'il effectue son service militaire à Châlons-sur-Marne, sous l'uniforme du 106e régiment d'infanterie.

Le jeune couple s'installe à Châlons-sur-Marne. Charles-Adzir Trouillot exerce alors la profession de manouvrier, mais est passionné depuis toujours par le dessin et attiré par la sculpture.

C'est entre 1885 et 1890 que se manifeste la vocation artistique de Charles-Adzir Trouillot. En juillet 1890, la commission des beaux-arts de la ville se rend à l'atelier de l'artiste, 43 rue de l'Arquebuse à Châlons-sur-Marne. Le rapporteur de la Commission rédige un rapport enthousiaste[Note 1]. À la suite de cette visite et à la demande de la commission des beaux-arts, Trouillot écrit une lettre de présentation où il définit son approche artistique :

« L'idée de l'art a toujours été chez moi depuis mon plus jeune âge et n'ayant jamais eu les ressources nécessaires pour les poursuivre par des études, ce n'est qu'au commencement de l'année 1889 que je me suis hasardé à entreprendre sérieusement la sculpture après avoir fait quelques dessins de moi-même, toujours dans l'ombre, seul à moi-même sans maître ni principe. Ce n'est donc que par le travail et la passion de l'art que je suis parvenu à me perfectionner et à exécuter quelques bustes à Châlons… »

La médaille d'or décernée en 1890 par la commission des beaux-arts de Châlons-sur-Marne est la première d'une longue série. C'est le début de la notoriété de l'artiste. Les notables de la région, le « Comité du souvenir français » et l'État lui passent de nombreuses commandes.

Vers 1895, la famille s'installe Ă  Dijon et l'artiste ouvre un atelier au 46 rue Monge. Cette mĂŞme annĂ©e, il expose au Salon de la SociĂ©tĂ© des artistes français, Ă  Paris, et se voit dĂ©cerner la « Grande MĂ©daille » de la SociĂ©tĂ© pour une sculpture intitulĂ©e : Vas-y des dix !, suivie par une mĂ©daille d'or au Salon de la SociĂ©tĂ© des Amis des Arts de Dijon, en 1897. Le tournant du siècle marque aussi un tournant dans la vie de l'artiste : Ă  la suite de dĂ©boires conjugaux, Charles-Adzir Trouillot quitte la Bourgogne et s'Ă©tablit en 1899 Ă  LunĂ©ville, oĂą il apprend le mĂ©tier de modeleur aux faĂŻenceries Keller et GuĂ©rin. RemariĂ© en 1910, Charles-Adzir Trouillot quitte LunĂ©ville en 1911, Ă  la suite du dĂ©cès de sa nouvelle Ă©pouse.

Après un séjour à Amiens, où il tente une brève expérience de cabaretier vers 1912, c'est à Rouen que l'on retrouve l'artiste lorrain, en 1920, année où il dépose un brevet d'invention pour un procédé de «graphite cérame», un mélange original dans le domaine de la céramique. Il devient directeur technique et administrateur des « Établissements céramiques de Rouen », une entreprise dont il est également le cofondateur. La même année, il remporte une médaille d'or au Salon artistique de Rouen. Un nouveau brevet d'invention est déposé en 1923, relatif à un nouveau mélange pour produits céramiques.

Vers la fin de sa vie, Charles-Adzir Trouillot est toujours membre de la SociĂ©tĂ© des Artistes Français. Il crĂ©e et dirige la « SociĂ©tĂ© française des CĂ©ramiques Artistiques et Industrielles » Ă  Saint-Denis. Il s'installe ensuite Ă  Montmagny avec sa dernière compagne, mais les affaires pĂ©riclitent et il meurt, ruinĂ©, d'une crise d'urĂ©mie Ă  l'hĂ´pital de Montmorency le . Le lieu de sa sĂ©pulture reste un mystère.

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Charles-Adzir Trouillot vers la fin de sa vie. Collection P.Monier
  • MusĂ©e des beaux-arts et d'archĂ©ologie de Châlons-en-Champagne
    • L'AbbĂ© Champenois, 1890, terre cuite
    • Dr Charles Mohen, 1891, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral Lochet, 1893, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral Camus, 1893, terre cuite
    • La Marseillaise, vers 1893, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral de Liniers, 1893, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral Le Fol, 1894, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral Tirlet, 1894, terre cuite
    • DĂ©part d'Ogier d'Anglure pour la croisade (bas-relief), 1894, terre cuite
    • GĂ©nĂ©ral Mayran de Chamisso, 1894, terre cuite
    • Vas-y des dix, groupe, vers 1895, terre cuite
    • Charles Picot, 1895, terre cuite
    • Dr Dorin, 1895, terre cuite
    • Jules Garinet, 1895, terre cuite

Notes et références

Notes

  1. « la commission s'est trouvée en présence d'œuvres véritablement remarquables… Les onze bustes soumis à notre examen se recommandent par des qualités artistiques incontestables… Un portrait de femme a particulièrement attiré l'attention des membres de la Commission, non seulement par l'expression vraie de la physionomie, mais aussi par les détails accessoires dont l'agencement et le fini révèlent le goût et le talent de l'artiste… Nous reconnaissons que sous la main habile du modeleur, l'argile s'est en quelque sorte animée et nous offre un groupe de personnes, les unes en costume militaire, les autres revêtues de la toge ou de la robe sacerdotale, avec lesquelles on serait tenté de lier conversation, tant la ressemblance est grande et l'illusion complète… À côté de ces bustes-portraits se trouvent installées d'autres œuvres parmi lesquelles nous distinguons une baigneuse, un « rêve de printemps », un jeune saltimbanque et une statue représentant le Temps, allégorisé sous la figure d'un vieillard sec et décharné, ayant deux grandes ailes au dos, une faux à la main, appuyé sur le zodiaque décoré de ses douze signes. Le sujet est fort bien traité, tant au point de vue de la composition que des détails techniques, et nous avons constaté que l'artiste s'était particulièrement attaché à rendre avec vérité les veines, les articulations et tous les reliefs anatomiques des membres du vieillard. Cette pièce maîtresse fait le plus grand honneur à son auteur… Mais de l'œuvre, il paraît indispensable de remonter à l'artiste et le faire connaître malgré sa modestie… En effet, nous ne sommes point ici en présence de l'un de ces élèves dont l'apprentissage s'est fait assez joyeusement à l'École des Beaux-Arts ou dans l'atelier d'un maître déjà en possession de la célébrité. M. Trouillot, malgré la passion de l'art et le goût inné pour la sculpture, a été de bonne heure aux prises avec les nécessités de la vie matérielle, et ce n'est qu'à un âge déjà avancé que devaient enfin se manifester, après une longue incubation, des tendances et des aptitudes longtemps contenues et refoulées. Ajouterai-je que M. Trouillot, ce fils de ses œuvres, dans toute l'acception du mot, ne peut, avec le modique salaire que lui procurent ses travaux, se créer des ressources suffisantes pour élever ses sept jeunes enfants, et qu'il se trouve dans une situation aussi précaire que digne d'intérêt. Dans ces circonstances, je n'hésite pas à vous proposer d'accorder à M. Trouillot, à titre de récompense et d'encouragement, une médaille d'or de 200F dont la valeur pourra être convertie en numéraire et concourir ainsi au soulagement d'une infortune imméritée. »

Références

Autres sources

  • Archives DĂ©partementales de la Marne
  • MusĂ©e des Beaux-Arts et d'Architecture de Châlons-en-Champagne
  • Archives DĂ©partementales de la Meuse
  • Pierre Monier, Charles-Adzir Trouillot, fils de ses Ĺ“uvres, publiĂ© Ă  compte d'auteur par Liv'Editions, 2012.

Voir aussi

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.