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Chapelle de Magrigne

La chapelle de Magrigne, est une chapelle romane templière située dans la commune de Saint-Laurent-d'Arce, dans le département français de la Gironde. Elle est classée au titre des Monuments Historiques, le [1].

Chapelle de Magrigne
Image illustrative de l’article Chapelle de Magrigne
Présentation
Culte Catholique romain
Type chapelle
Début de la construction XIIIe siècle
Style dominant Architecture romane
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1921)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Gironde
Ville Saint-Laurent-d'Arce
CoordonnĂ©es 45° 03′ 13″ nord, 0° 28′ 48″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle de Magrigne
GĂ©olocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Chapelle de Magrigne

Présentation

À proximité du Port de Magrigne, autrefois nommé « Port Malo », la chapelle est notamment décrite dans l’œuvre de Léo Drouyn et d'Henri de Marquessac. Cette chapelle est la plus complète et la mieux conservée des édifices hospitaliers de Gironde[1].

Propriété communale, elle accueille aujourd'hui des manifestations culturelles. L'Association Historique et Archéologique de Saint-Laurent d'Arce (ARHAL) étudie son histoire.

Dédiée à Sainte Quitterie

La chapelle de Magrigne est dédiée à Sainte Quitterie, fille du proconsul romain de Galice, Catilius. Son père voulant la marier à un jeune seigneur wisigoth arien, elle s’enfuit en Gaule rejoindre la communauté chrétienne de Limoges. Alors qu’elle se trouve dans la vallée de l'Adour, elle est arrêtée par les soldats de son père à Atura (Aire-sur-Adour). Ils lui offrirent le choix entre l’obéissance envers son père et le mariage, ou de perdre la vie. Quitterie préféra la mort et fut décapitée le d’un coup de sabre. Elle fut enterrée à Aire-sur-l'Adour, dans la crypte gallo-romaine de l’église où repose son sarcophage, datant du IVe siècle. On invoque Sainte Quitterie contre la rage, pour rappeler la férocité de ses poursuivants.

Description architecturale de la chapelle

La chapelle en 1842[2]

La chapelle est bâtie sur le mĂŞme plan que tous les Ă©difices fondĂ©s par les Templiers. Le plan est rectangulaire, Ă  peu près exactement orientĂ©, renforcĂ© aux angles et sur le milieu de chaque face longue par des contreforts. La largeur intĂ©rieure Ă©gale 6,83 m ; l’épaisseur des murs, 1,66 m, soit près du quart de la largeur dans l’œuvre.

Chapelle templière de Saint-Laurent d'Arce, en Gironde, France. Façade nord.

Au nord, dans l’épaisseur des murs, on a logĂ© un escalier conduisant Ă  la chaire. Pas de fenĂŞtres latĂ©rales, Ă  cause des constructions qui Ă©taient Ă©levĂ©es sur l’un et l’autre flanc, ainsi qu’en tĂ©moignent le solin et les files de corbeaux qui sont destinĂ©s Ă  recevoir les faĂ®tes des appentis. Solin et corbeaux se prolongent sur la face ouest, afin de faciliter l’établissement d’un porche. ExtĂ©rieurement, le chevet est plat, terminĂ© en pignon et ornĂ©e de trois fenĂŞtres, plein-cintre Ă  l’intĂ©rieur et ogivale Ă  l’extĂ©rieur. La construction est très soignĂ©e, d’un moyen appareil superbe ; les assises, bien rĂ©glĂ©es, ont 31 cm de hauteur. Un banc court Ă  l’intĂ©rieur, le long des murs, jusqu’au sanctuaire.

A l’extérieur, des corniches sont strictement cantonnées sur les faces latérales : à l’est et à l’ouest, le raccord de la corniche avec l’assise correspondante donne lieu à une combinaison intéressante : la queue de la corniche est chargée d’un bloc mince, qui rachète la différence entre la hauteur de ladite corniche et la hauteur de l’assise. C’est une dérogation aux pratiques du Moyen Age. Une autre disposition exceptionnelle peut s’observer dans les arcs des fenêtres : les sommiers ne sont pas des claveaux, normalement extradossées : ils font partie de l’assise.

Le clocher-arcade, très simple, est relevé d’une archivolte d’extrados moulurée. À l’origine, deux cloches ornées les arcades. La seule cloche subsistance actuellement date de 1896.

La porte est en plein cintre, surmontĂ©e de trois archivoltes en retrait, du mĂŞme style. Mais les voussures (un maçon a enlevĂ©, vers 1894, un boudin profilĂ© sur l’angle est de la voussure du plus petit rayon) dĂ©cèle la pĂ©riode gothique. Quant Ă  la dĂ©coration sculptĂ©e de cette porte, elle reprĂ©sente le mĂ©lange le plus dĂ©concertant de motifs et de styles : les chapiteaux, fort jolis, et certains feuillages dans la manière gothique voisinent avec des entrelacs perlĂ©s. Ces arcatures sont couvertes de tores dans leurs parties saillantes, retombant par leur point d’assemblage sur les pieds droits. La corniche, qui contourne la porte, est Ă  30 cm de la première arcature et se trouve ornĂ©e d’entrelacs perlĂ©s entrelacĂ©s et de branches Ă  feuilles rabattues et perlĂ©es aussi. La corniche, que supportent les chapiteaux de la porte, sont formĂ©es de guirlandes de feuilles, s’enroulant autour de leur tige, et les grappes qui en sortent sont semblables au raisin.

Mur du chevet de la chapelle templière de Saint-Laurent d'Arce, Gironde, France. Chevet percé de trois baies.

À l’intérieur, on pouvait apercevoir au début du XXe siècle, des traces de peintures : quelques personnages et surtout un appareil simulé, dont les joints étaient figurés par deux traits rouges. De même étaient apparentes, au faîte du berceau et à la rencontre de ce berceau avec les deux murs de tête, des bandes peintes chargées d’enroulements. C’était l’une des meilleures décorations picturales que le Moyen Age nous avait laissées. Il n’en reste actuellement que quelques traces éparses. De plus sont visibles douze croix de Malte de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, peintes et cerclées en rouge, en plus des traces de décorations sur les deux autels.

Ă€ l'extĂ©rieur, sur la façade sud de l'Ă©glise, près de la façade occidentale, Ă  environ 1,80 m du sol, se trouvent les vestiges de deux cadrans canoniaux gravĂ©s dans la pierre.

  • Une croix de Malte
    Une croix de Malte
  • Cadran canonial a
    Cadran canonial a
  • Cadran canonial b
    Cadran canonial b

Lieu de pèlerinage sur la route de Compostelle

Faute de trace archĂ©ologique, il est impossible de dĂ©terminer la date de construction ou de destruction du bâtiment jouxtant la chapelle. Ce bâtiment aurait Ă©tĂ© dĂ©truit entre les XVIe et XVIIe siècles. La rivière du Moron, situĂ©e Ă  moins de 100 mètres de la chapelle, Ă©tait une voie navigable et des pèlerins empruntaient cette voie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ces pèlerins ont Ă©tĂ© nombreux au cours des siècles, surtout tout au long du Moyen Age. Le culte de Saint Jacques Ă©tait très populaire et l’est encore de nos jours. Un balisage des chemins de Compostelle a Ă©tĂ© effectuĂ© par le Conseil gĂ©nĂ©ral de la Gironde avec l'aide de quelques associations, dont l’Association des Chemins de Compostelle de la Gironde et l'Association Historique et ArchĂ©ologique de Saint-Laurent d'Arce.

Notes et références

  1. « Classement de l'Eglise de Magrigne », notice no PA00083755, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 27 mars 2013
  2. Alexandre Ducourneau, La Guienne historique et monumentale, vol. 1, Bordeaux, P. Coudert, , 511 p. (disponible sur Internet Archive), pages 58-59.

Voir aussi

Bibliographie

  • Arhal, Saint-Laurent d'Arce par ses cartes postales, Arhal Ă©diteur, 2008.
  • Michelle Gaborit, "notice Saint-Laurent d'Arce - chapelle de Magrigne", dans LĂ©o Drouyn et la Haute-Gironde, Les albums de dessin, vol. 12, Éditions de l'Entre-deux-Mers, 2005, (ISBN 2-913568-33-5), p. 82

Liens externes

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