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Chapelle Sainte-Anne de Bourgnouvel

La chapelle Sainte-Anne de Bourgnouvel ou chapelle Sainte-Anne de la Herperie se situe à Belgeard. Elle est édifiée dans une région où une tradition, fidèlement conservée, attribue à sainte Anne, la protection de la commune contre les ravages de la grêle. La Herperie est le premier lieu choisi pour fonder une abbaye, qui sera transférée ailleurs, et deviendra par la suite l'Abbaye de Fontaine-Daniel.

Chapelle Sainte-Anne
Présentation
Culte Catholique romain
Type Chapelle
Rattachement Diocèse de Laval
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Belgeard
Coordonnées 48° 15′ 07″ nord, 0° 34′ 52″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Chapelle Sainte-Anne
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Chapelle Sainte-Anne

Histoire

Le sanctuaire est très ancien. La tradition rapporte qu'une reine de France avait fait construire la chapelle Sainte-Anne, pour servir d'oratoire à un ermite[1]. On prétend qu'après l'ermite le petit sanctuaire fut desservi par des chapelains. Quoi qu'il en soit, le revenu de la chapelle était touché, au cours du XVIIIe siècle et XIXe siècle, par les prieurs-curés de Belgeard, comme si elle eût été paroissiale. Ils en rendaient aveu, avec les autres biens de la cure qui dépendaient de la seigneurie de Bourgnouvel[2].

Outre les aumônes que recevait le tronc de Sainte-Anne, la chapelle avait pour revenu un trait de dîmes en orge, avoine et froment, qui s'étendait sur un tiers environ de la paroisse de Belgeard[3].

La grange dîmeresse, qui avait été édifiée près de la chapelle Sainte-Anne, était ruinée dès le XVIIe siècle ; elle fut détruite, ainsi que l'ermitage, au XVIIIe siècle[4].

En l'année 1740, le prieur-curé de Belgeard, Michel Rivière, avec l'agrément de la majorité de ses paroissiens et l'appui du seigneur de Bourgon et de Bourgnouvel, obtint de l'évêché du Mans que la plupart des messes fondées à Sainte-Anne fussent célébrées dans la chapelle Saint-Julien de Bourgnouvel. Le changement avait son utilité, car cette chapelle était plus au centre de la paroisse : elle avait dû être fermée et interdite par l'autorité épiscopale, parce que l'on manquait de fonds pour son entretien. L'évêque en ordonna la réouverture et elle fut de nouveau bénie le .

La fête Sainte-Anne continua d'être célébrée à la chapelle de ce nom. On y disait la messe de temps à autre avant la Révolution française.

À l'époque du transfert à la chapelle Saint-Julien des messes de Sainte-Anne, le propriétaire de la Lorerie et de la Herperie, François Lambleux, protesta contre cette innovation, commença même un procès pour l'empêcher, mais n'eut aucun succès : l'intérêt public était opposé à ses prétentions. Au XXe siècle, l'ancienne chapelle Saint-Julien de Bourgnouvel est devenue église paroissiale, à la place de l'église de Belgeard.

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Ce qui a pu accréditer cette version, c'est qu'il existait jadis, au bas de la chapelle, une chambre avec cheminée, qui fut détruite vers 1739.
  2. Leurs obligations consistaient :
    • 1° à faire, le jour de la fête Sainte-Anne, une procession à la chapelle, à y célébrer une messe et des secondes vêpres solennelles ;
    • 2° à entretenir trois messes par semaine, dont deux à dire à la chapelle à la troisième en l'église de Belgeard : les deux messes étaient célébrées, l'une de Sainte-Anne, le mardi, et l'autre, de la Sainte-Vierge, le samedi. Ces offices attiraient les habitants du voisinage et de nombreux pèlerins. De toute la contrée environnante, on se rendait en procession à la chapelle, soit par dévotion particulière, soit pour demander l'apaisement de quelque calamité.
  3. Il comprenait les terres circonscrites par les deux lignes suivantes : l'une partait du village de la Chaîne et descendait le long du bois de Bourgon par le ruisseau de la Rouairie jusqu'à l'étang de Belgeard, peut-être jusqu'au hameau de Brives ; l'autre suivait les limites des paroisses de la Bazoge-Montpinçon, de Moulay et de Commer. Dans un mémoire de 1740, on lit, à propos de la délimitation de ce trait de dîmes : «... Et quelques-uns l'étendent (ce trait) jusqu'au village de Brives, en expliquant néanmoins que le sieur prieur de Belgeard partage les grains avec Mr le prieur de Berne, quoique les rentes se paient d'ailleurs à Mr le prieur de Géhard... ». A cette époque, Michel Rivière, chanoine régulier génovéfain de Beaulieu, prieur-curé de Belgeard, était en procès avec Charles de Monhuchon, doyen d'Orbec, prieur commendataire du prieuré de Saint-Jean de Berne, près de Mayenne. Celui-ci réclamait deux tiers des dîmes du lieu de Brives et des landes des Brosses, paroisse de Belgeard. Pendant le débat, le prieur de Géhard était vraisemblablement séquestre.
  4. Urbain de Laval et Madeleine de Montecler vendirent, à charge de rachat perpétuel (ils étaient soumis eux-mêmes au droit de réméré), moyennant cent trente-trois écus et demi (400#) de prix, et en outre un denier de cens et devoir au terme de Toussaint, les biens ci-après :1° Une lande, nommée le Plessis-à-garenne, vulgairement appelée la Lande de Ste-Anne, contenant environ 8 journaux de terre, en lande et rochers, située près et joignant la chapelle Ste-Anne de la Herperie, en la paroisse de Belgeard, joignant d'un bout le chemin qui tend du lieu de la Hamardière a la lande du Bois-Bouchard, avec obligation « de relaisser par les acquéreurs le chemin et emplacement commode et suffisant autour et arrière de ladite chapelle Ste-Anne et jusques à demi-journau de terre vaque pour servir a l'arrivée des processions, qui ont de coutume aller ès chacuns ans à ladite chapelle ». — Ce terrain qui entoure la chapelle a été souvent nommé le Placite Ste-Anne. 2° Les pailles de la dimerie des avoines, orges et froments de la grange Ste-Anne, dépendant de la cure et bénéfice de Belgeard. Ce sont les termes d'un contrat de vente que les acquéreurs, Etienne Brocier et Pierre Trippier, marchands, allèrent signer chez Pierre Besigue, notaire à Précigné, le 19 mai 1588. Les pailles de la dimerie de Ste-Anne, comme on disait alors, ne restèrent pas à Brocier et à Trippier. Les Lenormant de la Cousinière, seigneurs propriétaires de la Lorerie et de la Herperie, s'en rendirent acquéreurs ; mais le mari de l'une de leurs descendantes se ruina et dut vendre ses biens en 1726. Jacquine-Marie-Renée d'Andigné, épouse d'Ambroise Philippe d'Andigné, chevalier, seigneur des Ecottais et de Montjougé vendit la Herperie et la Lorerie à François Lambleux, procureur aux sièges de l'Election et du Grenier à sel de Mayenne.
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