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Chapelle Saint-Vincent de Saint-Laurent-d'Agny

La chapelle Saint-Vincent est un édifice religieux affecté au culte catholique situé sur la commune de Saint-Laurent-d'Agny, dans le département du Rhône.

Chapelle Saint-Vincent
Image illustrative de l’article Chapelle Saint-Vincent de Saint-Laurent-d'Agny
Présentation
Culte Catholique
Type Chapelle
Début de la construction XIe siècle
Style dominant style roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1945)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Rhône
Ville Saint-Laurent-d'Agny
Coordonnées 45° 38′ 50″ nord, 4° 40′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Rhône
(Voir situation sur carte : Rhône)
Chapelle Saint-Vincent
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Saint-Vincent

Cette chapelle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Situation et origine du site

La colline de Saint Vincent, dominant le village de Saint-Laurent-d'Agny à une altitude de 480m, est un ancien lieu de culte primitif qui remonte au Néolithique, attesté par la présence de mégalithes à l'Est et à l'Ouest. Certains comportent des cupules et des bassins, d'autres sont parfaitement orientés vers l'Est.

Les tribus celtes ségusiaves prirent ensuite possession des lieux, suivies par les Romains. Les chrétiens s'installèrent sous Charlemagne. On peut imaginer qu'une église carolingienne fut construite pendant cette période, ce qui n'est pour l'heure confirmé par aucun écrit. On dispose seulement de quelques traces architecturales. L'église actuelle n'est finalement construite qu'au XIème siècle.

A l'Ouest, un tilleul centenaire classé par la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature complète le site.

Historique

Elle date dans ses parties les plus anciennes du XIe siècle. La chapelle, assise sur d’énormes blocs de granit, est dédiée à Vincent de Saragosse, dit saint Vincent, patron des vignerons. La paroisse de Saint Vincent d'Agny est citée dès le IXe siècle, elle précède la création de la paroisse de Saint Laurent d'Agny qui apparaît au XIIIe siècle.

Pendant la Guerre de Cent Ans, la région était sous la coupe des grandes Grandes compagnies. On les surnommait localement les "Tard-Venus". Après le traité de Brétigny, ces mercenaires s'organisèrent pour massacrer et piller les populations des villages environnants sous la direction du sinistre Seguin de Badefol. Ils attaquèrent Saint Vincent en 1364. La population se réfugia dans la chapelle, ce qui n'arrêta pas leurs agresseurs qui parvinrent presque à les anéantir. Après un pareil acte, on ne pouvait plus pratiquer le culte dans l'église, qui avait été profanée.

Le pape Urbain V ordonna à l'évêque de Lyon de venir réconcilier la chapelle. Celui-ci ne put se déplacer et délégua le curé de Saint-Genis-Laval qui vint en 1365 bénir et réconcilier la chapelle. On peut avancer l'hypothèse que l'autel qui se trouve devant l'entrée Sud en seuil de porte a été placé ainsi à la suite de cet événement tragique. En effet, il avait également été profané et ne pouvait donc être laissé dans l'église. Il fallait alors le déplacer sans l'éloigner de son lieu de consécration. Le rôle d'annexe de la chapelle dans la paroisse de Saint Laurent d'Agny fut encore diminué.

Pendant la Révolution française, en 1793, la chapelle fut mise en vente comme bien national. Elle fut rachetée par un collectif de paroissiens et rendue au culte sous certaines conditions.

La chapelle fut classée monument historique en 1945. En 1956, elle fut restaurée. La porte Ouest, qui avait été murée, fut réouverte.

Aujourd'hui, le site attire de nombreux géobiologues désireux de comprendre les phénomènes ondulatoires, puissants si l'on en croit leurs analyses.

Quelques films ont également été tournés sur les lieux : un épisode de Ils partiront dans l'ivresse, un téléfilm pour France 3, un épisode de Louis la Brocante...

Architecture

Extérieur

Cette chapelle est typique d'un style roman très primitif. On remarquera les multiples pierres noires, peu communes dans la région mais néanmoins issues de carrières à proximité, ainsi que les deux croix celtiques taillées dans la pierre. À proximité, en contrebas, on trouvera aussi la « pierre qui guérit Â».

La porte Sud, surmontée d'un linteau en bâtière antérieur au XIe siècle et d'un tympan réticulé en pierre locale ouvre sur l'ancien cimetière où se trouvent encore environ 200 sépultures. Ce cimetière était clos par des murs et une grille d'entrée. A l'Ouest, le mur a été ouvert lors de la restauration. Il avait été auparavant grossièrement cassé pour permettre aux personnes âgées qui assistaient aux célébrations d'éviter les escaliers. A l'extrémité contre la chapelle, on peut observer qu'un contrefort a été détruit à une date inconnue.

Une gargouille est visible sur la face Sud, elle n'est utile que pour aérer la charpente.

Intérieur

La nef rectangulaire est surmontée par une voûte en berceau plein cintre qui repose de chaque côté sur trois arcatures aveugles. Le transept non saillant (on est dans un plan basilical) supporte une coupole sur trompes, ces trompes sont soulignées par des petites tablettes en pierre typiques du style roman auvergnat. Enfin, l'abside en cul-de-four, percée d'une fenêtre Est, est parfaitement orientée.

La chapelle est éclairée par sept fenêtres, les vitraux ont été réalisés par la méthode d'Auguste Labouret, maître verrier. Une petite énigme est posée par la porte Ouest, décentrée par rapport à l'oculus.

Statuaire

On trouve à l'intérieur de la chapelle les statues des saints Abdon et Sennen, saints patrons des tonneliers. A noter également une vierge du XVe siècle classée, Notre Dame de Bonne Garde. La position de l'enfant Jésus est étonnante et inhabituelle. Une statue reliquaire du XVIIe siècle (très endommagée) de Vincent de Saragosse nous rappelle la dédicace de la chapelle. Enfin, un Christ janséniste du XVIIe siècle est accroché sur l'arc triomphal (il devrait se trouver sur la poutre de gloire, qui n'existe plus). De nombreuses statues ont été volées, notamment celle de Catherine d'Alexandrie.

Traditions

A Saint Vincent, les yeux des jeunes filles qui désiraient connaître le nombre d'années les séparant de leur mariage étaient bandés. On les plaçait face à la statue de Saint Abdon, munies d'une aiguille qu'elles devaient planter dans le pied du saint. Le nombre de tentatives donnaient ainsi le nombre d'années recherché. On peut alors s'étonner de la présence de la statue de Sainte Catherine, patronne des "catherinettes", c'est-à-dire les jeunes filles de plus de 25 ans célibataires. Ceci laisse à penser que ce lieu est lié au mariage et à la fécondité depuis des millénaires.

Chaque année, à l'occasion de la fête de Saint Vincent le 22 janvier, une messe est célébrée dans la chapelle le samedi le plus proche de cette date.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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