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Chantal Aumeran

Chantal Aumeran, née le à Skikda et morte le à Marseille, est une syndicaliste française, secrétaire Générale du Syndicat national unifié des impôts (SNUI) de juin 1994 à décembre 1998. Elle a été également déléguée fédérale de la FDSU, membre fondateur de l'organisation altermondialiste ATTAC et vice-présidente d'ATTAC à sa fondation, participant au renouveau syndical en France.

Chantal Aumeran
Chantal Aumeran en 1998, alors secrétaire générale du Syndicat national unifié des impôts.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Chantal Luce Anne Aumeran
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de

Elle fut inspectrice principale des finances publiques.

Biographie

Avant l'engagement syndical

Née le 15 juin 1959 à Philippeville (aujourd'hui Skikda), en Algérie, petite-fille du général Aumeran, Chantal Aumeran grandit en France, à partir de 1962, dans l'agglomération lyonnaise.

En 1977, à 18 ans, elle rentre dans l'administration des impôts, à Nantua, dans l'Ain[1]. Tout en travaillant dans cette administration, au cadastre, dès l'obtention de son bac scientifique, Chantal Aumeran entreprend parallèlement des études universitaires (administration économique et sociale). Elle adhère par ailleurs rapidement au SNUI, le syndicat majoritaire de l'administration des impôts, qui compte alors 22 000 adhérents[1].

Le Syndicat national unifié des impôts

Chantal Aumeran milite dans les sections du SNUI au fil de son évolution géographique et professionnelle (sections de province, puis région Île-de-France) et s'implique progressivement dans la vie de l'organisation (conseil syndical), avant d'entrer au bureau national. Elle s'implique aussi bien-sûr dans les actions menées par le syndicat, notamment lors de la grève générale des impôts de 1989. Elle devient secrétaire générale du Syndicat national unifié des impôts lors du congrès d'Antibes du SNUI de 1994, mandat renouvelé en 1996 lors du congrès d'Arcachon[2].

Devenue la première femme secrétaire générale de ce syndicat (et la seule, le SNUI ayant été refondé en Solidaires Finances publiques en 2012), Chantal Aumeran est par ailleurs Déléguée fédérale de la FDSU, fédération constituée de différents syndicats du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie (DGCCRF, Douanes, Impôts, Trésor...). Elle proteste par ailleurs sur les restrictions apportées aux nouveaux syndicats par rapport aux confédérations plus anciennes bénéficiant d'une présomption de représentativité, affirmant « on privilégie les syndicats en perte de vitesse aux dépens de ceux qui recueillent les voix sur le terrain »[3]. La constitution du groupement interprofessionnel G10 (le Groupe des Dix, futur Solidaires) prend forme durant les années où elle est à la tête de l'un des principaux syndicats de cette ébauche de confédération syndicale[4] - [5].

Concernant la fiscalité, Chantal Aumeran défend le fait que la fiscalité doit être un outil de redistribution des richesses[6]. Au nom de son syndicat, elle dénonce la prédominance de la TVA sur l'impôt sur le revenu, dont la progressivité devrait permettre une meilleure redistribution[7]. Elle insiste aussi sur la nécessité de réformer l'impôt sur le revenu afin de le rendre plus juste par une imposition plus importante des revenus des valeurs mobilières et par une réduction des avantages fiscaux accordés aux revenus de la propriété mobilière et immobilière[8] - [9].

Chantal Aumeran participe activement à la rédaction du journal interne du SNUI (l'Unité), elle est à la source d'articles dans la presse généraliste (par exemple, le Monde[10], le Figaro[7]...). Elle participe aussi à des émissions radio et télévisées sur le thème de la fiscalité (Marche du Siècle, Geopolis, journaux télévisés...)[11]. Elle a également été auditionnée en 1996 par la commission des finances de l'Assemblée nationale, y exprimant là encore son souhait d'« un rééquilibrage entre la fiscalité indirecte et la fiscalité directe », au profit de cette dernière, et progressivité plus significative de l'effort fiscal dans un système qui en comporte de moins en moins. « Il faut préférer la progressivité à la proportionnalité » résume-t-elle[12].

L'interprofessionnel

En tant que Secrétaire Générale du SNUI, Chantal Aumeran implique aussi son syndicat dans des organisations interprofessionnelles dans lesquelles elle joue un rôle actif. Ainsi, Chantal Aumeran sera membre fondateur de l'organisation altermondialiste ATTAC[13] et vice-présidente d'ATTAC à sa fondation [14]. Chantal Aumeran co-rédige ainsi le rapport d'activité d'ATTAC en 1999[15].

Très sensible à la montée de l'extrême droite, Chantal Aumeran implique par ailleurs son organisation syndicale dans l'action intersyndicale contre le Front national en participant aux publications et actions de l'association Isa (Information syndicale antifasciste, liée à l'association Ras l'front)[16].

Mais la volonté de ne pas devenir une permanente « blasée » du syndicalisme la pousse, à la fin de son deuxième mandat, à retourner à son activité professionnelle, après un congrès où l'activité qu'elle présente est très largement approuvée. Chantal Aumeran est ensuite retournée dans les services pour être inspectrice principale des finances publiques.

Chantal Aumeran meurt le dans le 13e arrondissement de Marseille, Ă  l'âge de 62 ans[17] - [18].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc-Henry Soulet, Agir en sociĂ©tĂ© : engagement et mobilisation aujourd'hui, Editions Saint-Paul, .
  • Ivan Sainsaulieu, La contestation pragmatique dans le syndicalisme autonome, Editions L'Harmattan, .
  • RĂ©daction Le Monde Diplomatique, « ATTAC, c'est parti ! », Le Monde Diplomatique,‎ (lire en ligne).
  • Marie-Laettitia Bonavita, « TVA : la proposition du SNUI », le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Sophie Roquelle, « Vigoureuse critique du SNUI contre la rĂ©forme fiscale », le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • C. G., « Nouvelles règles syndicales », Le Point,‎ (lire en ligne).
  • RenĂ© Mouriaux, « Le nouveau syndicalisme », Politis,‎ (lire en ligne).
  • D. D.M., « Ce que veut le syndicat national unifiĂ© des impĂ´ts », La DĂ©pĂŞche du Bassin,‎ .
  • Christophe Kantcheff, « Chantal Aumeran, fonctionnaire des impĂ´ts et dĂ©fenseur acharnĂ© de la justice sociale. “On dĂ©range ? Tant mieux !” », Politis,‎ (lire en ligne).
  • GĂ©rard Desmedt, « Les mesures fiscales de JuppĂ©. Ça baisse pour les riches », La Vie,‎ .
  • Alain Beuve-MĂ©ry, « La CGT a rassemblĂ© nouveaux syndicats et associations pour le 1er mai », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Laurent Mauduit (1), « Les dĂ©putĂ©s engagent des auditions pour la prochaine rĂ©forme fiscale », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Laurent Mauduit (2), « « GĂ©opolis » dans le maquis de la fiscalitĂ© française », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • « Chantal Aumeran : l’harmonisation europĂ©enne doit se faire Ă  la hausse », Le Figaro,‎ .
  • RĂ©mi Broute, « ImpĂ´ts: l'actionnaire se rĂ©gale, le salariĂ© trinque », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne).
  • Georges Potriquet, « ImpĂ´ts: sept ans sans vĂ©ritables changements », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • ValĂ©rie Devillechabrolle, « Les effets pervers d'un système coĂ»teux pour les finances publiques; L'indemnisation du chĂ´mage des agents non fonctionnaires accroĂ®t la prĂ©caritĂ© de l'emploi », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Sources sur le web

Émissions de télés

  • Émission France 2 "La Marche du Siècle, extraits sur Dailymotion de la Marche du siècle du 18/09/1996 sur le thème "Faut-il payer autant d'impĂ´ts ?""
  • GĂ©opolis, animĂ© par Claude SĂ©rillon, invitĂ©e Chantal Aumeran, extrait 1996 Youtube.
  • Journal TV 20 H TF1 du 15 octobre 1989 (interview Chantal Aumeran, au sujet de la grève gĂ©nĂ©rale aux impĂ´ts)
  • Journal TV France2 20h du 24 fĂ©vrier 1995 (interview de Chantal Aumeran au sujet du rapport entre les chĂ´meurs et le fisc)
  • Journal TV Soir3 du 7 fĂ©vrier 1995 (interview de Chantal Aumeran au sujet de l'impĂ´t sur la fortune, ISF)
  • Journal TV Soir3 du 20 novembre 1995 (interview de Chantal Aumeran au sujet de l'abattement fiscal 20%)
  • Journal TV Soir3 du 4 mars 1996 (interview de Chantal Aumeran au sujet des dĂ©ductions fiscales des contribuables)
  • Journal TV France2 20H du 27 fĂ©vrier 1997 (interview de Chantal Aumeran au sujet des exonĂ©rations d'impĂ´ts des "gros revenus")
  • Journal TV France2 20H du 3 dĂ©cembre 1997 (interview de Chantal Aumeran après la publication d'un article du journal satirique "Le Canard EnchaĂ®nĂ©" qui rĂ©vĂ©lait, que l'un des plus grands industriels du moment, François PINAULT, propriĂ©taire du Printemps et de La Redoute, n'avait pas acquittĂ© d'impĂ´t sur la fortune cette annĂ©e-lĂ )
  • Journal TV France2 20H du 9 mars 1998 (interview de Chantal Aumeran au sujet des contrĂ´les fiscaux)
  • Journal TV France2 midi du 26 mars 1998 (invitĂ©e plateau Chantal Aumeran consulter en ligne)

Liens externes

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