Chansons gaillardes
Les Chansons gaillardes sont un cycle de huit mélodies composées par Francis Poulenc en 1925-1926 « dans l'euphorie et l'après-guerre »[2] sur des textes anonymes du XVIIe siècle.
Chansons gaillardes FP.042 | |
Genre | cycle de mélodie française |
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Nb. de mouvements | 8 |
Musique | Francis Poulenc |
Texte | Anonyme, XVIIe siècle |
Langue originale | français |
Durée approximative | 10 minutes[1] |
Dates de composition | 1925-1926 |
Création | salle des Agriculteurs, Paris |
Interprètes | Pierre Bernac (baryton) Francis Poulenc (piano) |
Ce cycle fut créé en concert le , salle des Agriculteurs[3] à Paris[4], par Pierre Bernac, un baryton de 26 ans encore inconnu à cette époque[2], et Francis Poulenc, 27 ans, au piano. C'est le souvenir de cette première collaboration qui réunira quelques années plus tard Poulenc et Bernac pour plusieurs tournées internationales, de 1934 à 1959.
Composition du cycle
Les titres des huit pièces, dont les tempi alternent mouvements vifs et lents :
- La Maîtresse volage – Rondement
- Chanson à boire – Adagio
- Madrigal – Très décidé
- Invocation aux Parques – Grave
- Couplets bachiques – Très animé
- L'Offrande – Modéré
- La Belle Jeunesse – Très animé
- Sérénade – Modéré
Analyse de l’œuvre
Tout juste sorti de l'expérience surréaliste du « groupe des Six », Poulenc ose faire entrer la chanson paillarde dans les salles de concerts. D'un côté, le texte des Chansons gaillardes est issu de textes anonymes du XVIIe siècle, écrit sur un ton de fête et d'alcool : « des textes assez scabreux »[5], selon Francis Poulenc lui-même. De l'autre, dans Journal de mes mélodies, Poulenc explique à leur sujet : « Je tiens à ce recueil où j'ai tâché de démontrer, que l'obscénité peut s'accommoder de la musique. Je déteste la grivoiserie. »
La plupart des textes donnent à entendre un jeu de mots particulier, une légèreté, sous une forme à peine voilée, et la musique de Poulenc est une mosaïque de caractères, non pas un étalage de mots crus, c'est très loin d'une ode à la grossièreté, et davantage une ode aux double-sens, si aimés après la guerre 14-18. Par exemple, dans la Chanson à boire, les paroles célèbrent « les rois d'Égypte et de Syrie » parce qu'ils « voulaient qu'on embaumât leur corps, pour durer, plus longtemps, morts », et de conclure : « Buvons donc selon notre envie ! [...] Embaumons-nous ! » C'est le double-sens du mot embaumer (tantôt pour la préservation des défunts, tantôt pour la jouissance de la boisson) que Poulenc choisit de mettre en avant, et non pas le double-sens du mot durer.
Notes et références
- L'enregistrement du duo Bernac-Poulenc dure une dizaine de minutes.
- Guide de la mélodie et du lied, p. 497
- 8, rue d'Athènes (9e)
- Correspondance 1910-1963, p. 269
- Correspondance 1910-1963, p. 266
Voir aussi
Bibliographie
- Francis Poulenc, Journal de mes mélodies, éditions Grasset, 1964 ; réédité en 1993, texte intégral établi et annoté par Renaud Machart, éditions Cicéro et Salabert, Paris, 1993 (ISBN 978-2908369106) ;
- Francis Poulenc, J'écris ce qui me chante, textes et entretiens présentés et annotés par Nicolas Southon, 2011, (ISBN 9782213636702), 982 p. ;
- Francis Poulenc, Correspondance 1910-1963, réunie, choisie, présentée et annotée par Myriam Chimènes, 1994, Fayard, (ISBN 9782213030203), 1128 p. ;
- Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Fayard, 1994, (ISBN 9782213592107), 918 p. ;
- Chansons gaillardes, partition édités par Heugel & Cie, 1926 (ISMN M-047-29356-5)
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :