Chancre du hĂȘtre
Le chancre du hĂȘtre est une maladie fongique qui attaque les hĂȘtres (genre Fagus) en Europe et en AmĂ©rique du Nord, causant de la mortalitĂ© chez les arbres et des dĂ©fauts[1] - [2] - [3].
Chancre du hĂȘtre | |
PérithÚces (fructification sexuée) | |
Type | Maladie fongique |
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Noms communs | Chancre du hĂȘtre, dĂ©pĂ©rissement du hĂȘtre |
Agents | Neonectria ditissima Neonectria faginata Nectria coccinea |
HĂŽtes | genre Fagus spp. |
Vecteurs | Cryptococcus fagisuga |
Répartition | Europe, Amérique du Nord |
En AmĂ©rique du Nord, la maladie apparaĂźt lorsque la cochenille du hĂȘtre, Cryptococcus fagisuga, attaque l'Ă©corce de l'arbre, crĂ©ant une lĂ©sion. Par la suite, deux espĂšces diffĂ©rentes de champignons, Neonectria faginata (syn Nectria coccinea var. faginata) et Neonectria ditissima (syn. Nectria galligena), communes en AmĂ©rique du Nord peuvent pĂ©nĂ©trer dans l'arbre par la blessure et l'envahir, provoquant la formation d'un chancre. les annĂ©es suivantes, de nouveaux chancres continueront de se former, menant finalement Ă la mort de l'arbre. En Europe, Nectria coccinea est la principale espĂšce de champignons causant l'infection[3] L'infection des arbres se produit de la mĂȘme maniĂšre qu'en AmĂ©rique du Nord. Toutefois, bien que la maladie soit toujours prĂ©sente en Europe, elle est moins grave qu'elle ne le fut par le passĂ©[2].
Histoire et distribution
Le chancre du hĂȘtre a Ă©tĂ© signalĂ© pour la premiĂšre fois en Europe en 1849. Au dĂ©but, on croyait que l'insecte Ă©tait la cause principale de la maladie. Ce n'est qu'en 1914 que le champignon a Ă©tĂ© associĂ©e Ă la maladie[1] - [2]. La premiĂšre apparition de la maladie du chancre du hĂȘtre en AmĂ©rique du Nord s'est produite chez le hĂȘtre amĂ©ricain (Fagus grandifolia) en Nouvelle-Ăcosse vers 1920. La maladie s'est ensuite propagĂ©e vers le sud et l'ouest. En 1929, le premier cas de chancre du hĂȘtre a Ă©tĂ© signalĂ© aux Ătats-Unis dans le Massachusetts. En 2004, la maladie s'Ă©tait propagĂ©e Ă l'ouest jusqu'au Michigan et au sud jusque dans l'ouest de la Caroline du Nord[2] - [3]
Le duo destructeur
Le dĂ©veloppement du chancre du hĂȘtre requiert deux Ă©lĂ©ments, un insecte et un champignon.
L'insecte
La cochenille du hĂȘtre peut ĂȘtre observĂ©e sur le tronc et les branches de l'arbre sous forme de touffes blanches, laineuses, qui se dĂ©veloppent ensuite en larges bandes. Il s'agit de colonies de cochenilles qui se forment dans de minuscules fissures le long de l'Ă©corce[3].
La cochenille du hĂȘtre adulte a un corps mou, de forme elliptique, de couleur jaune, dont la longueur varie de 0,5 Ă 1,0 millimĂštre de long. La cochenille du hĂȘtre a aussi un stylet dont elle se sert pour pĂ©nĂ©trer l'Ă©corce de l'arbre et s'alimenter. Il n'existe pas de mĂąles dans cette espĂšce et les femelles se reproduisent par parthĂ©nogenĂšse. Du milieu Ă la fin de l'Ă©tĂ©, la cochenille du hĂȘtre pond ses Ćufs et meurt.
Les Ćufs, de couleur jaune pĂąle, sont pondus sur l'Ă©corce en chaĂźnes de quatre Ă huit Ćufs. Les nymphes du premier stade commencent Ă Ă©clore Ă la fin de l'Ă©tĂ© et cela continue jusqu'au dĂ©but de l'hiver. Elles ont de courtes antennes et des pattes, et se dĂ©placent jusqu'Ă ce qu'elles trouvent un endroit appropriĂ© et sĂ»r pour se fixer, insĂ©rer leur stylet dans l'Ă©corce et commencer Ă se nourrir. A ce stade, elles commencent Ă sĂ©crĂ©ter le couvercle de cire laineuse qui leur sert de protection. C'est la deuxiĂšme Ă©tape de leur cycle de vie et lorsque arrive la saison du printemps, elles muent Ă nouveau et se transforment en femelles adultes[1] - [3].
Le champignon
En AmĂ©rique du Nord, deux espĂšces communes de champignons jouent un rĂŽle importants dans le processus du chancre du hĂȘtre. Il s'agit de Neonectria faginata et Neonectria ditissima. Le champignon le plus important est Neonectria faginata, mĂȘme si Neonectria ditissima est trĂšs important dans certaines rĂ©gions[1].
Ces champignons infectent l'arbre Ă partir des blessures causĂ©es par la cochenille du hĂȘtre, puis commencent Ă produire des spores. Un type de spore produite est la pĂ©rithĂšce. Les pĂ©rithĂšces sont des fructifications rouges, en forme de citron, qui se forment en grappes sur l'Ă©corce. Ces pĂ©rithĂšces mĂ»rissent Ă l'automne, et une fois qu'elles sont devenues suffisamment humides, elles libĂšrent chacune huit spores qui sont transportĂ©es par le vent vers d'autres hĂȘtres[1] - [3]. MĂȘme si les pĂ©rithĂšces apparaissent sur l'Ă©corce morte, elles sont encore capables de produire des spores viables l'annĂ©e suivante[1].
Signes et symptĂŽmes
Le premier signe visible est une couche laineuse, blanche, cireuse que secrĂšte la cochenille du hĂȘtre. Ce signe peut ĂȘtre observĂ© sur des zones restreintes ou plus Ă©tendues de l'arbre. La quantitĂ© de matiĂšre cireuse observĂ©e dĂ©pend de l'importance de la population de la cochenille du hĂȘtre sur l'arbre.
Les champignons du genre Neonectria montrent également des signes de leur présence. Un signe précoce est ce qui ressemble à une tache de saignement sur l'arbre. Un liquide brun rougeùtre suinte à partir du site de la plaie, ce qui lui donne cette apparence. Ensuite, des périthÚces se forment autour de la zone morte, ce qui est un autre signe de la maladie[1] - [2].
Les symptĂŽmes du chancre du hĂȘtre peut ĂȘtre observĂ©s sur le feuillage et sur le fĂ»t de l'arbre. Les symptĂŽmes affectant le feuillage sont le jaunissement, devenant petites et rares, et le reste sur l'arbre pendant la pĂ©riode estivale. Les arbres qui montre une couronne mince, affaiblie, peuvent persister pendant plusieurs annĂ©es, mais peuvent aussi mourir sans montrer d'autres symptĂŽmes[2]. les symptĂŽmes qui sont visibles sur le tronc sont la fissuration de l'Ă©corce, la formation de chancres et la cassure et la chute du hĂȘtre. la chute du hĂȘtre est le rĂ©sultat de l'affaiblissement du bois par les champignons et les insectes, ce qui le rend susceptible d'ĂȘtre balayĂ© par un coup de vent.
Moyens de lutte
Il existe peu de moyens de lutter contre le chancre du hĂȘtre. Un moyen prĂ©ventif important est l'interdiction de la circulation de plants issus de pĂ©piniĂšres ou d'autres matĂ©riaux pouvant abriter la cochenille du hĂȘtre[2].
Les insecticides, qui ne s'utilisent généralement pas dans les conditions de la sylviculture, sont principalement utilisés sur des arbres d'ornement ayant une grande valeur[1].
L'utilisation d'organismes auxiliaires est aussi une possibilitĂ©. La coccinelle est un colĂ©optĂšre qui se nourrit de la cochenille du hĂȘtre. Un champignon parasite des Neonectria pourrait Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©. L'efficacitĂ© de l'utilisation de ces organismes pour lutter contre le chancre du hĂȘtre n'a pas Ă©tĂ© Ă©valuĂ© en profondeur.
En sylviculture, la lutte contre le chancre du hĂȘtre serait trop coĂ»teuse. Une coupe de rĂ©cupĂ©ration faite Ă temps est la meilleure maniĂšre de rĂ©duire les pertes de hĂȘtres dans le cadre d'une exploitation forestiĂšre[1] - [3]. En France oĂč des attaques contre des hĂȘtres cultivĂ©s en monoculture en Normandie ont inquiĂ©tĂ© l'ONF, il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© par exemple par Michel Hubert qu'une gestion forestiĂšre hĂ©tĂ©rogĂšne et mĂ©langĂ©e (de type Prosilva) pourrait limiter ce type de risque[4].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Beech bark disease » (voir la liste des auteurs).
- (en) David R. Houston et James T. O'Brien, « Beech Bark Disease. », Forest Insect and Disease Leaflet, vol. 75,â , p. 1-7 (lire en ligne).
- (en) Tainter, Frank H., and Fred A. Baker . Principles of Forest Pathology. New York, John Wiley & Sons, 1996.
- (en) Sinclair, Wayne A. , and Howard H. Lyon. Diseases of Trees and Shrubs. 2e Ă©d. Ithaca, Cornell University Press, 2005.
- Hubert, M. (1991). Pro silva en France: pourquoi et comment ? | rev. For. Fr. XLIII 3-1991 |PDF |3pages,|Inist-CNRS
Liens externes
- (en) Beech Bark Disease, Forest Insect and Disease Leaflet 75 - Forest Service (USDA).
- (en) Forest Health Protection â Beech Bark Disease, - Forest Service Northeastern Area (USDA).
- (en) Beech Bark Disease - Nectria coccinea var. faginata Lohman, Don't Move Firewood.org.