Châteaux japonais authentiques
Les châteaux japonais authentiques sont des châteaux dont la tour principale (tenshu) a été conservée telle quelle fut construite au cours de l'époque d’Edo ou antèrieurement. Il existe trois autres catégories de châteaux japonais : les châteaux reconstruits, les châteaux recréés et les châteaux créés.
Aperçu
Pour qu'une tour principale soit considérée authentique, il n’est pas nécessaire qu'elle soit exactement dans le même état que lors de sa construction originelle. On observe divers degrés de préservation :
- Rénovées à de nombreuses reprises, les tours principales de Himeji et de Hikone sont conservées quasiment intactes depuis leur première construction
- les tours principales d'Inuyama, de Matsumoto, de Matsue et de Kōchi ont été conservées quasiment intactes depuis qu'elles ont été modifiées/reconstruites à l'époque où les châteaux étaient encore actifs.
- certains bâtiments annexes du château d'Uwajima ont été détruits par le feu ou rénovés
- Laissés pendant plusieurs années à l'abandon après la restauration de Meiji, certains batiments des châteaux de Bitchu Matsuyama, de Matsuyama, de Hirosaki et de Marugame, ont été démantelés ou ont disparu, ne préservant quasiment que la tour principale
- la tour principale du château de Maruoka s'est écroulée lors du séisme de Fukui de 1948, puis a été reconstruite dans ses matériaux d'origine
Contexte
Devenu le symbole par excellence du château japonais, le premier tenshu aurait été bati par Oda Nobunaga. À l'époque de la bataille de Sekigahara (1600), la construction des châteaux connu son apogée, avant que la fin de l'époque d'Edo et l'abolition du système féodal n'entrainent la démolition d'un grand nombre d'entre eux, acccompagnée de l'interdiction d'en bâtir de nouveaux et de rénover ceux existants. De plus, certains tenshu détruits dans des catastrophes naturelles au cours de l'époque d'Edo ne furent pas reconstruits (château d'Edo, château d'Osaka), ce qui contribua encore à diminuer le nombre de châteaux authentiques. D'autres tenshu furent perdus dans les conflits de la fin d'Edo et de l'époque de Meiji, dans des catastrophes naturelles ou encore lors de raids aériens de la Seconde Guerre Mondiale.
Jusque dans les années 1940, on comptait vingt châteaux authentiques, qui étaient désignés comme biens culturels tels que trésors nationaux en vertu de la loi sur la préservation des trésors nationaux avant et après la guerre. Les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale virent disparaître sept châteaux : le château de Nagoya (détruit le 14 mai 1945), le château d’Okayama (le 29 juin 1945), le château de Wakayama (le 9 juillet 1945), le château de Ōgaki (le 29 juillet 1945), le château de Mito (le 2 août 1945), le château de Hiroshima (le 6 août 1945, à la suite du bombardement atomique), le château de Fukuyama (le 8 août 1945). Enfin, le château de Matsumae fut perdu dans un incendie le 5 juin 1949.
Depuis cette dernière disparition, les châteaux authentiques sont au nombre de douze.
Les douze châteaux authentiques
Les douze châteaux authentiques qui subsistent aujourd’hui sont tous désignés biens culturels importants. Parmi eux, les châteaux de Matsumoto, d’ Inuyama, de Hikone, de Himeji et de Matsue sont également des trésors nationaux. De par leur haute valeur historique, le moindre des travaux de maintenance qu’ils nécessitent est effectué sous la direction de l'Agence pour les Affaires Culturelles et mobilise des moyens financiers conséquents.
Au Japon, on les qualifie souvent de « vrai château », en opposition aux châteaux dont le tenshu a été rebâti après l'époque féodale. Étant exactement douze, ils sont souvent utilisés pour illustrer les mois du calendrier.
* Vous trouverez ci-dessous un aperçu de chaque tenshu authentique. Pour plus de détails, veuillez vous référer aux articles spécifiques à chaque château. Les tenshu sont listées dans l'ordre dans lequel elles apparaissent sur le classement des 100 châteaux japonais remarquables. L'année de construction indiquée concerne le tenshu dans sa forme actuelle. Il peut avoir eu des architectures différentes par le passé (plus de détails dans les articles des châteaux).
Château de Hirosaki
- Ville de Hirosaki , préfecture d'Aomori
- Construit en 1611 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu : 1810
- Bâtisseurs : Tsugaru Tamenobu, Tsugaru Nobuhira
- Principal rénovateur : Tsugaru Yasuchika
- Emblème représentatif : Pivoine de Tsugaru
- Patrimoine : site historique, bien culturel important (9 éléments)
- Autres distinctions : listé parmi les 100 plus beaux paysages de cerisiers en fleurs du Japon, les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 4 de la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Matsumoto
- Ville de Matsumoto , Préfecture de Nagano
- Construit de 1593 à 1594 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu : le petit tenshu aurait été construit en 1591, le grand en 1615
- Bâtisseurs : Ishikawa Kazumasa , Ishikawa Yasunaga
- Principal rénovateur : Matsudaira Naomasa
- Emblème représentatif : « Sasarindō »
- Patrimoine : site historique, trésor national (5 éléments)
- Autres distinctions : listé parmi les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 29 de la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Maruoka
- Ville de Sakai, Préfecture de Fukui
- Construit en 1576 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu : époque de Kan'ei (1624-1644)
- Bâtisseur : Shibata Katsutoyo
- Rénovateur principal : Inconnu
- Patrimoine : bien culturel important (1 élément)
- Autres distinctions: listé parmi les 100 plus beaux paysages de cerisiers en fleurs du Japon, les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 36 de la liste)
Château d'Inuyama
- Ville d'Inuyama , préfecture d'Aichi
- Construit en 1469 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu : 1601
- Bâtisseur : Oda Hirochika
- Rénovateur principal : Oda Nobuyasu
- Patrimoine : site historique, trésor national (1 élément)
- Autres désignations : listé parmi les 100 châteaux japonais remarquables (n° 43 de la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Hikone
- Ville de Hikone, Préfecture de Shiga
- Construit en 1622 - Abandonné en 1874
- Année de construction du tenshu : 1606
- Bâtisseur : Naotsugu Ii
- Rénovateur principal : aucun
- Patrimoine : lieu historique spécial,trésor national (2 éléments), bien culturel important (5 éléments)
- Autres désignations : listé parmi les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 50 sur la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Himeji
- Ville de Himeji, préfecture de Hyōgo
- Construit en 1346 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu: 1601
- Construit par : Akamatsu Sadanori
- Principaux réparateurs : Kuroda Takataka , Ikeda Terumasa
- Patrimoine : lieu historique spécial, trésor national (8 éléments), bien culturel important (74 éléments)
- Autres désignations : classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO, listé parmi les 100 plus beaux paysages de cerisiers en fleurs du Japon, les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 59 sur la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Matsue
- Ville de Matsue , préfecture de Shimane
- Construit en 1611 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu : 1607
- Bâtisseur : Horio Yoshiharu
- Réparateur principal : Kyogoku Tadataka
- Patrimoine : site historique, 1 trésor national
- Autres désignations : listé parmi les 100 plus beaux paysages de cerisiers en fleurs du Japon, les 100 des parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 64 sur la liste), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Bitchū Matsuyama
- Ville de Takahashi, Préfecture d'Okayama
- Construit en 1240 - Abandonné en 1874
- Année de construction du tenshu : 1681
- Bâtisseur : Akiba Shigenobu
- Principaux réparateurs : Mimura Motochika, Mizunoya Katsumune
- Patrimoine : site historique, bien culturel important (3 éléments)
- Autres désignations : listé parmi les 100 châteaux japonais remarquables (n° 68), les 100 plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château de Marugame
- Ville de Marugame , préfecture de Kagawa
- Construit en 1597 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu: 1660
- Bâtisseur : (Nara Motoyasu) Ikoma Chikamasa
- Principaux réparateurs :Yamazaki Ieharu , Kyogoku Takakazu
- Désignation de bien culturel : site historique, bien culturel important (3 éléments)
- Autres distinctions : listé parmi les 100 parcs historiques du Japon et les 100 châteaux japonais remarquables (n°78 sur la liste)
Château de Matsuyama
- Ville de Matsuyama , préfecture d'Ehime
- Construit en 1602 - Abandonné en 1873
- Année de construction du tenshu : 1852
- Bâtisseur : Katō Yoshiaki
- Principal rénovateur : Matsudaira Katsuyoshi
- Patrimoine : site historique, bien culturel important (21 éléments)
- Autres distinctions : listé parmi les 100 plus beaux paysages de cerisiers en fleurs du Japon, les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n° 81), les 100 des plus beaux lieux d'Histoire du Japon
Château d'Uwajima
- Ville d'Uwajima, préfecture d'Ehime
- Construit en 941 - Abandonné en 1871
- Année de construction du tenshu: 1666
- Bâtisseur : Tachibanano Tōyasu
- Principaux rénovateurs : Tōdō Takatora , Date Munetoshi
- Patrimoine : site historique, bien culturel important (1 élément)
- Autres désignations : listé parmi les 100 parcs historiques du Japon (sélection secondaire), les 100 châteaux japonais remarquables (n° 83 de la liste)
Château de Kōchi
- Ville de Kōchi, Préfecture de Kōchi
- Construit en 1603 (8e année de Keicho) - abandonné en 1871 (4e année de Meiji)
- Année de construction tenshu : 1747
- Construit par : Yamauchi Kazutoyo
- Rénovateur principal : Yamauchi Toyoshiki
- Patrimoine : Site historique, bien culturel important (15 éléments)
- Autres distinctions : les 100 parcs historiques du Japon, les 100 châteaux japonais remarquables (n°84 de la liste)
Notes et références
- (jp) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en japonais intitulé « 現存天守 » (voir la liste des auteurs).