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Château du Haut-Barr

Le château du Haut-Barr (en allemand Hohbarr) est un château médiéval en ruines situé sur la commune française de Saverne, dans le département du Bas-Rhin.

Château du Haut-Barr
Château du Hohbarr
Image illustrative de l’article Château du Haut-Barr
Vue des ruines du château.
Nom local Hohbarr
Période ou style Médiéval
Type Château-fort
Début construction XIe siècle
Fin construction XIVe siècle
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1874, ruines du château, chapelle)
CoordonnĂ©es 48° 43′ 30″ nord, 7° 20′ 19″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Basse-Alsace
RĂ©gion Alsace
DĂ©partement Bas-Rhin
Commune Saverne
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château du Haut-BarrChâteau du Hohbarr
GĂ©olocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château du Haut-BarrChâteau du Hohbarr

Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis [2].

Toponymie

Le nom d’origine, tel que mentionné en 1112, est Borre, ou sa variante orthographique Borra, qui se retrouve dans un document de 1168. Ce nom a probablement pour origine le mot bor, ou bar, signifiant « sommet » ou « hauteur », provenant peut-être de la langue celtique plutôt que germanique. À partir du XVIe siècle, sous l’influence de la normalisation de l’allemand, le nom Borr devient peu à peu Bar, parfois aussi orthographié Barr, bien que la forme d’origine apparaisse encore dans les documents jusqu’au XVIIe siècle. L’évêque Charles de Lorraine est le premier à utiliser à la fin du XVIe siècle la forme Hohenbarr, peut-être pour distinguer le château des localités du même nom se trouvant sur ses terres. Ce terme devient par la suite Hohbarr en allemand et traduit Haut-Barr en français[3].

De nombreuses variantes orthographiques de ces noms ont été utilisées, notamment à la fin de l’époque moderne, pendant laquelle le nom est parfois écrit Bach, Haubar, Haut Baar, Aubart, etc.[3]

Localisation

Le château du Haut-Barr se trouve Ă  2,5 km sud de la ville de Saverne, Ă  cheval sur les bans de cette ville et du village de Haegen, sur un Ă©troit Ă©peron s’étendant vers le nord Ă  partir de la montagne du Brotschberg, entre la plaine d’Alsace Ă  l’est et la Zorn Ă  l’ouest. Sur le mĂŞme Ă©peron se situent Ă©galement, au sud du Haut-Barr, les château du Petit Geroldseck et du Grand Geroldseck, tandis que sur le sommet opposĂ©, de l’autre cĂ´tĂ© de la Zorn, se trouve celui du Greifenstein. Cette densitĂ© castrale s’explique par l’importance stratĂ©gique de la position, qui permet de contrĂ´ler le passage Ă  travers les Vosges entre la Lorraine et l’Alsace par la vallĂ©e de la Zorn ou le col de Saverne. Cet emplacement, qui offre une vue dĂ©gagĂ©e dans toutes les directions, a valu dès le Moyen Ă‚ge au Haut-Barr le surnom de Oculus Alsatie, « l’œil de l’Alsace »[3].

Le château en lui-mĂŞme se trouve Ă  450 m d’altitude, sur une barre de grès, orientĂ©e nord-ouest, de 250 m de long et environ 15 m de haut, de laquelle Ă©mergent trois grands rochers de plus de vingt mètres de haut. Parmi ceux-ci, celui situĂ© au centre est le plus grand, avec 80 m de long, bien que sa surface utile soit rĂ©duite du fait d’un rĂ©trĂ©cissement en son centre. Il est reliĂ© au sud par un pont au plus petit rocher, dit Markfels, qui mesure 25 m de long pour une dizaine de mètres de large. Enfin, au nord et Ă  55 m du bloc mĂ©dian dont il est sĂ©parĂ©, se trouve un troisième rocher de 65 m de long pour m de large[3].

Historique

Édifié en 1170, il est transformé et restauré au XIVe siècle. La première partie du château est construite au début du XIIe siècle, en grès, à 458 mètres d'altitude.

Il est érigé pour surveiller la vallée de la Zorn et la plaine d'Alsace par les évêques de Strasbourg. C'est ainsi qu'il est surnommé « l'œil de l'Alsace » par les Strasbourgeois.

Le prince-électeur de Westphalie ordonne la destruction de plusieurs châteaux dont il fait partie, mais durant la guerre de succession d'Espagne, les soldats décident de réintégrer la forteresse.

Le château est abandonné vers 1770, mais il continue à être occupé jusqu'à la Révolution française.

Description

Matériaux

Le rocher sur lequel est bâti le château est constitué de grès, qui s’est formé par le dépôt successifs de sédiments. Ces derniers ayant été de composition différente en fonction de leur époque de dépôt, ils ont plus ou moins bien résisté à l’érosion, donnant naissance à ces buttes rocheuses caractéristiques des Vosges du Nord. Ainsi, au Haut-Barr, les couches inférieures sont formées d’un grès à grains fins, tandis que les couches supérieures sont un poudingue comprenant une grande quantité de galets de quartz blanc, dit « poudingue savernien ». Le second résistant mieux à l’érosion, ses couches tendent à former des encorbellements, tandis que celles constituées du premier s’usent plus rapidement, générant des retraits[3].

La pierre destinée à la construction a été prélevée directement sur place. Toutefois, le poudingue étant un matériau de construction assez médiocre, les bâtisseurs ont privilégié l’emploi du grès vosgien, une pierre ayant l’avantage d’être facile à tailler. La qualité de la taille est très variable selon les époques : les constructions de l’époque romane sont dans un grand appareil très soigné, tandis qu’à l’époque gothique il est fait usage d’un moyen appareil bien moins qualitatif ; le grand appareil se retrouve pendant quelque temps à la Renaissance, mais à partir du XVIIIe siècle les pierres employées des plus médiocres, étant de petites dimensions et à la taille irrégulière, bien qu’il y ait quelques blocs de qualité provenant de réemplois[3].

Artéfacts

Sur le site fut retrouvé notamment des trompes ou cornes d'appel[4].

  • Chapelle castrale (bâtiment indĂ©pendant).

Une tour servant au télégraphe Chappe pour la ligne Paris-Metz-Strasbourg a été implantée en 1798 dans l'enceinte même du château, près du pont du diable (qui relie deux éperons rocheux), en raison de son positionnement idéal sur un point haut.

Elle est déplacée en 1810 vers son emplacement actuel au lieu-dit Honber (commune de Haegen) à quelques centaines de mètres du château, en raison de son accès trop dangereux à l'époque.

Ruinée, la tour est aujourd'hui une reconstitution visitable avec une exposition en son sein.

La confrérie du Haut-Barr

Le , l'évêque de Strasbourg Jean de Manderscheid fonde au château du Haut-Barr une confrérie de buveurs qu'il nomme la Confrérie de la Corne voulant faire du château « le capitole des francs-buveurs de son évêché »[5].

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. « Château du Hohbarr », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Zumstein et Heitz 1979, p. 5.
  4. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 191.
  5. Charles GĂ©rard, L'ancienne Alsace Ă  table, Paris, Berger-Levrault et Cie, (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Saverne, Barr (Haut) ou Hohbarr, p. 1121
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et rĂ©alisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Barr (Haut) : pp. 33 à 36, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La NuĂ©e Bleue, , 662 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Saverne : Ruines du château Haut-Barr avec chapelle, pp. 403-404
  • Hans Zumstein et Henri Heitz, « Le Haut-Barr, prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale », Pays d’Alsace, no 107,‎ , p. 5 (ISSN 0245-8411, lire en ligne)
  • Haut-Barr, sur chateauxalsaciens.free.fr/
  • Parc naturel rĂ©gional des Vosges du Nord. Les châteaux forts, Clermont-Ferrand, A.R.P.E.G.E, , 223 p.
    Itinéraires 20 : L’ouvrage fait partie de la collection des guides naturels de France et présente 33 châteaux-forts (sur les 35 du parc) qui vous accueillent, avec en introduction : L’histoire, L’architecture, La vie quotidienne, Jardins et plantes cultivées, Le démantèlement des châteaux, Le château fort dans notre environnement : Haut-Barr, pp.81 à 88

Articles connexes

Liens externes

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