Château de la Cheyrelle
Le château de la Cheyrelle, situé sur la commune de Dienne (Cantal) à 1.100 m d’altitude, est un manoir construit au XIXe siècle (la première pierre a été posée en 1858) sur les bases d'une ancienne grange médiévale où l'activité agricole a perduré jusque dans les années 1990.
Château de Cheyrelle | |
Le château de la Cheyrelle | |
Période ou style | Moderne |
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Type | Manoir |
Début construction | XIXe siècle |
Fin construction | XXe siècle |
Propriétaire initial | Auguste Felgères |
Destination initiale | Villégiature |
Destination actuelle | propriété privée |
Protection | Classé MH (2006) |
Coordonnées | 45° 09′ 12″ nord, 2° 47′ 48″ est |
Pays | France |
Région historique | Auvergne |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Cantal |
Commune | Dienne |
Site web | http:\\chateau-cheyrelle.com |
Mais c’est au début du XXe siècle, entre 1903 et 1905, que le château acquiert sa forme définitive et sa singularité, avec les travaux de transformations qu’entreprend Pierre Felgères, son propriétaire, alors maire de Dienne et coulissier à Paris. Celui-ci confie en effet l’agrandissement et le réaménagement complet de la propriété à son beau-frère, l’architecte parisien René Dulong, ainsi qu’à son associé Gustave Serrurier-Bovy, le célèbre architecte et décorateur liégeois, l’un des maîtres de l’art nouveau.
René Dulong et Gustave Serrurrier-Bovy mettront ainsi en application au château de la Cheyrelle, avec une grande liberté, les principes avant-gardistes et visionnaires en faveur desquels ils militaient à l’époque (cf le mouvement Arts & Crafts né en Angleterre vers 1860) et qui, pour partie, sont encore à la base de l’architecture contemporaine.
Cet ensemble exceptionnel, demeuré à ce jour pratiquement intact, est actuellement en cours de restauration.
Architecture
Il se compose d'un premier bâtiment, dit "Le château", construit de 1858 à 1868 par Auguste Felgères, maître des postes à Murat, dans le but de posséder un petit castel de campagne. Un second bâtiment, accolé au château dit "la nouvelle maison", est construit en 1904. Il comprend les communs (écurie, remise, sellerie, cuisine, cave, etc.) et chambres de service. Un pavillon de gardien est bâti en 1905, à l'entrée de la propriété. Une maison de ferme complète l'ensemble. Le parc mesure environ 1 hectare 700, planté de beaux sujets. De sa terrasse, on découvre une belle vue sur le village de Dienne, la vallée de la Santoire et le plateau du Limon.
Histoire
L'ensemble bâti était initialement la propriété de la famille Felgères (originaire de Chaudes-Aigues) de 1847 à 1989. L'activité agricole y a été maintenue durant le XXe siècle ; Jacqueline Felgères-Trillat, fille de Pierre Felgères, a reçu le Prix du Mérite agricole en 1967 pour y avoir relancé l'élevage de la race Salers. En 1940, son époux l'éminent physicien Jean-Jacques Trillat - mandaté par le ministère de La Défense - a participé à l'évacuation de l'eau lourde (deutérium, élément essentiel intervenant dans la fabrication de la bombe atomique) et des éléments du radium du laboratoire de Joliot-Curie (avec lequel il travaillait à cette époque) de la banque de France à Clermont jusqu'à la prison de Riom..
À la suite des décès de Jacqueline en 1986 et de son époux Jean-Jacques en 1987, les terres puis les meubles et enfin le château (avec ses annexes et le parc) sont vendus au fur et à mesure. La propriété a été rachetée, en 1990, par deux particuliers parisiens, qui ont fait procéder à l'inscription (en 1994), puis au classement de l'ensemble ainsi que de son décor intérieur[1] () comme monument historique. L'ensemble "présente du point de vue de l'histoire de l'art, un intérêt public en raison de l'importance exceptionnelle de cette œuvre singulière réalisée entre 1903 et 1905, unique exemple complet subsistant au monde des principes novateurs de Gustave Serrurier-Bovy" (extrait de l'arrêté de classement).
L'activité agricole a définitivement cessé au début des années 1990, la grange subsistante a été abattue.
En 2014, le château est revendu une seconde fois. Les travaux de restauration entrepris depuis l'automne 2017 ne permettent actuellement plus les visites.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Jacques-Grégoire Watelet, Gustave Serrurier-Bovy, éditions de Maredsous, Belgique, éd., 1987, 134p., pages 75–81.
- Françoise Bigot du Mesnil du Buisson, Étienne du Mesnil du Buisson, "Histoire d'une maison au XIXe siècle", 'Revue de la Haute-Auvergne, avril-, 327-348..
- Françoise Bigot du Mesnil du Buisson, Étienne du Mesnil du Buisson, "Le château de La Cheyrelle, manifeste d'un créateur Art Nouveau, Gustave Serrurier-Bovy", L'Objet d'Art, l'Estampille, no 326, juillet-, 59-75, Faton, Dijon, éd.
- Françoise Bigot du Mesnil du Buisson, Étienne du Mesnil du Buisson, "Origine et destin de la firme Serrurier-Bovy", Bulletin de l'institut archéologique liégeois, Tome 90 (1999) 271-383, Maison Curtius, Liège, éd. 1999.
- Françoise Bigot du Mesnil du Buisson, "Gustave Serrurier-Bovy, Parcours d'un architecte à l'aube du XXe siècle, rationalisme, art social, symbolisation", Thèse de Doctorat en Histoire de l'Art, Versailles Saint Quentin, 2004, A.N.R.T. Lille, éditeur, 2004, 1500 p., 542-556 et fig.171-190.
- Étienne du Mesnil du Buisson, "L'œuvre de Gustave Serrurier-Bovy", Thèse de Doctorat en Histoire de l'Art, Versailles-Saint Quentin, 2006, A.N.R.T. Lille, éditeur, 2006, 1450 p., 474-590 et planches 80.1 à 94.10.
- Françoise Bigot du Mesnil du Buisson, Étienne du Mesnil du Buisson", "Serrurier-Bovy, Un créateur précurseur 1858-1910", 300 p., Faton éd., Dijon, 2008, 254-271.
- Luc Engen, Conservateur des musées d'archéologie et des arts décoratifs de la ville de Liège, "Gustave Serrurier-Bovy, acteur du futur", Exposition, Liège Mamac, 2008.
- Jeanne Faton, "La Cheyrelle, propriété avec vue cherche amateur averti", L'Estampille-L'objet d'art no 469, .