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Château de Messilhac

Le château de Messilhac est un château situé sur la commune de Raulhac (Cantal), dans le Carladès.

Château de Messilhac
Image illustrative de l’article Château de Messilhac
Vue aérienne du château
Période ou style Médiéval, renaissance
Type Château
Début construction XIIe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Bernard de Bénavent
Destination initiale Habitat seigneurial
Propriétaire actuel Privé
Destination actuelle Résidence privée, visites
Protection Logo monument historique Classé MH (1921)
Coordonnées 44° 52′ 27″ nord, 2° 38′ 00″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Carladès
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Cantal
Commune Raulhac
Géolocalisation sur la carte : Cantal
(Voir situation sur carte : Cantal)
Château de Messilhac
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-Rhône-Alpes)
Château de Messilhac
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Messilhac

Il a été établi aux environs du XIIe siècle sur un promontoire surplombant la vallée du Goul. Il est apporté en dot par Marguerite de Bénavent-Rodez à Jean de Montamat.

Il est modifié en 1537 par Jean de Montamat, coseigneur de Polminhac, ce qui en fait un des rares vestiges intacts de la Renaissance dans le département.

Description

Le château de Messilhac représente un exemple de demeure seigneuriale du XIIIe siècle modifiée au XVIe siècle. Il est entouré d'une enceinte à contours irréguliers dont le relief est obtenu par la taille de la plateforme allongée de rocher sur laquelle il a été construit. Les communs sont adossés à l'enceinte du côté nord. De l'ancienne enceinte qui protégeait autrefois le château, il subsiste la tour dite de « l'oubliette » actuellement reliée au château par une petite aile du XVIIIe siècle. Le pont-levis devait se trouver à l'est. Des vestiges d'autres constructions anciennes montrent l'importance de l'ancien château.

Le superbe corps de logis Renaissance construit en 1531 par Jean de Montamat est encadré de deux tours carrées, plus anciennes, dont l'une est du XIIIe siècle. Leurs sommets et celui de la façade sont surmontés d'un chemin de ronde couvert, avec mâchicoulis et échauguettes d'angles.

Le corps de logis présente trois étages, chacun divisé en quatre pièces. Elles ont conservé leurs plafonds à la française et leurs cheminées monumentales. Fenêtres à meneaux, escalier avec ses voûtes à liernes et tiercerons, cheminées et portes moulurées attestent la fortune des propriétaires qui construisirent ou aménagèrent le château de Messilhac. La porte est cantonnée de colonnes fusiformes de style Renaissance alors que les autres ornementations seraient plus de transition.

Il a été classé monument historique le [1].

Histoire

Construit directement sur un promontoire aux confins du Carladès auvergnat et du Rouergue, il se composait d'un donjon d'architecture romane classique du Moyen Âge (le donjon Ouest actuel), entouré d'une enceinte elle-même formée d'une muraille flanquée de cinq à sept tours de défense dont il ne reste aujourd'hui qu'une tour carrée d'origine au sud-est et une tour modifiée et surélevée au nord-ouest (dite tour de l'oubliette).

À l'intérieur de l'enceinte, une douve sèche entourait donc le donjon et quelques bâtiments communs de faible hauteur destinés à l'hébergement des domestiques et des gens d'armes. Ce donjon ancien comportait sans doute trois niveaux dont l'un pour le seigneur et le plus élevé pour la surveillance de la vallée du Goul. L'emplacement de Messilhac était en effet stratégique car la vallée du Goul, l'une des huit vallées qui trouvent leur origine au Plomb du Cantal, était une voie de pénétration aisée de la Haute Auvergne par le sud. Sur les deux versants de cette vallée, quelques autres châteaux coexistèrent avec Messilhac dont il ne reste plus de nos jours que le château de Cropières et la tour de Puechmouriez situés en amont sur la rive gauche du Goul.

Un village aurait existé aux pieds du château, sur le bord de la rivière, dont il ne reste plus de traces aujourd'hui.

Le château aurait été construit par un membre de la famille de Bénavent qui aurait passé la Truyère et serait venu se fixer à Messilhac pour une raison encore inconnue. La famille de Bénavent est une famille rouergate, branche de la maison de Rodez qui détenait la vicomté de Carlat. Un rameau de la famille de Bénavent aurait plus tard traversé le Goul et construit, face à Messilhac sur la rive droite à Cros-de-Ronesque, un autre château, Montamat[2], dont il ne reste plus même les ruines.

Montamat et Messilhac auraient ensuite appartenu au même seigneur, vassal du seigneur de Carlat.

En 1414, Renaud de Murat qui luttait contre Bernard VII d'Armagnac auquel il refusait de rendre hommage comme vicomte de Carlat, ravagea le Carladez et prit les châteaux de Messilhac, de Polminhac, de Montamat et attaqua celui de Carlat. Ces châteaux furent rendus lorsqu'il mourut à Paris à l'entrée des Bourguignons le 29 mais 1418.

Des transformations importantes furent réalisées au XVe siècle avec la construction de la tour Est de style gothique avec ses pièces voûtées à la différence de celles du donjon Ouest qui comportent des plafonds plats. Le bâtiment central fut sans doute construit à cette époque également. Mais sa façade, exposée au sud était percée seulement de meurtrières pour la défense du château. L'entrée du château située au Nord, à mi-étage était sans doute protégée par un pont-levis en bois. L'escalier central à vis permettait de desservir l'ensemble du château ; il montait vers la droite pour permettre aux habitants du château de se défendre quand ils étaient attaqués par des assaillants montant vers eux. Les pièces du rez-de-chaussée étaient les écuries (la salle à manger actuelle), la sellerie (dans le donjon Ouest), et les cuisines dans la partie Est.

On peut encore remarquer aujourd'hui sur cette façade Nord l'entourage en pierres taillées de l'ancienne porte d'entrée ainsi que celui d'une ancienne ouverture juste au-dessus. C'est sans doute également aux alentours du XIVe siècle que le donjon Ouest, dans un souci de symétrie et d'efficacité militaire fut surélevé d'un ou deux niveaux et muni des mêmes mâchicoulis que la tour Est. L'ancien oratoire, situé en son cinquième niveau, voûté et de style gothique en témoigne. Un chemin de ronde existait alors de part et d'autre du corps central, sur les façades sud et nord ; seuls en restent aujourd'hui une petite partie au Nord et les corbeaux qui le soutenaient au Sud.

Les transformations les plus remarquables furent ensuite réalisées au début du XVIe siècle (la date de 1531 se trouve gravée sur une des pierres de la façade) quand le calme revint dans la région après les nombreuses guerres qui marquèrent la France jusqu'à François Ier.

Jean de Montamat fit ouvrir la façade sud de nombreuses fenêtres à meneaux, la fit orner de sculptures du style de la Renaissance sur toute la hauteur du bâtiment autour et au-dessus de ce qui devint alors la porte d'entrée du château et remplaça l'ancien escalier à vis par un escalier droit en pierre de style italien qui dessert aujourd'hui les deux premiers étages de l'édifice. La construction de ce nouvel escalier s'accompagna de la création d'un vestibule de style gothique flamboyant avec de nombreuses ogives reposant sur des culs-de-lampe richement sculptés.

Un dernier ajout fut réalisé à la fin du XVIIIe siècle par la construction de l'aile dite moderne au Nord qui s'appuie sur l'ancienne enceinte de défense qui constitue de nos jours le mur extérieur du château au Nord.

Une partie de l'enceinte en ruine, fut rasée à la fin du XIXe siècle ; ses pierres furent utilisées pour la construction du mur de soutènement de la terrasse est. Au début du vingtième siècle, le reste de l'enceinte fut mis à niveau et la terrasse actuelle dégagée du bâtiment qui avait été construit sur sa partie Ouest.

Histoire de ses familles

Messilhac demeura dans la même famille qui se transmit le château par successions de ses origines jusqu'en 1942, date à laquelle il fut vendu pour la première fois de sa longue histoire.

Les premiers possesseurs de la seigneurie de Messilhac sont les Bénavent, branche puînée rouergate de la maison de Rodez-Carlat. Les Bénavent, coseigneurs de Montamat, substituèrent à leur nom celui de Montamat.

C'est à la suite d'un mariage avec une descendante des Montamat que la célèbre famille Chapt de Rastignac entra à Messilhac. Famille dont les maîtres firent leurs preuves aussi bien en qualité de gouverneur de la Haute-Auvergne qu'en qualité de chef de guerre (contre les ligueurs et contre les Huguenots), enfin de paterfamilias prolifiques (l'un d'eux n'eut pas moins de cinq concubines et des enfants naturels tous reconnus et mariés dans des familles notables du pays). Le dernier Rastinhac s'éteignit en 1766 et institua comme héritier son neveu Bertrand du Greil de la Volpilière.

La famille du Greil conserva le château de Messilhac jusqu'en 1943, date à laquelle il fut vendu à Richard d'Aulnay dont les descendants le revendront en 1998 aux actuels propriétaires.

Aujourd'hui

Il est possible de visiter le château de Messilhac pendant la belle saison.

Cinéma

Le château de Messilhac sert également à des tournages : il apparaît dans le film de Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier[3]. Il est alors la demeure du prince et de la princesse de Montpensier. Certaines pièces visitables du château sont reconnaissables dans le film. On peut citer, entre autres, la cuisine, le grand salon ou la chambre de la reine, pièce dans laquelle il reste encore quelques éléments décoratifs du tournage.

Sources

Bibliographie

  • Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet, Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal.
  • Bernard Poulhès, L'Ancien Raulhac.
  • Inventaire topographique du canton de Vic-sur-Cère.

Notes et références

  1. « Château de Messilhac », notice no PA00093582, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Il existe un autre château de Montamat, près de Saint-Flour
  3. « Tavernier et Lambert Wilson en tournage à Messilhac », La Dépêche du Midi,‎ (ISSN 0181-7981, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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