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Château de Haut-Eguisheim

Le château de Haut-Eguisheim est un site castral situé sur le territoire des communes d’Eguisheim et de Husseren-les-Châteaux. Le premier château, construit au début du XIe siècle, a été progressivement subdivisé, donnant naissance aux châteaux de Dagsbourg, de Wahlenbourg et de Weckmund, d’où le nom de « Trois Châteaux » souvent donné au site.

Château de Haut-Eguisheim
Image illustrative de l’article Château de Haut-Eguisheim
Litographie de Rothmuller représentant le Haut-Eguisheim en 1860.
Nom local Hoheguisheim
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIe siècle
Fin construction XIIIe siècle
Propriétaire initial Hugues IV de Nordgau
Destination initiale Habitation fortifiée
Propriétaire actuel Commune
Destination actuelle Ruine
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1840, ruines)
CoordonnĂ©es 48° 02′ 20″ nord, 7° 16′ 23″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
Collectivité territoriale Alsace
Commune Eguisheim, Husseren-les-Châteaux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Haut-Eguisheim
GĂ©olocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château de Haut-Eguisheim

Localisation

Le site se trouve à cheval sur les territoires de deux communes de l’arrondissement de Colmar, dans le département du Haut-Rhin : l’emprise de l’actuel Dagsbourg, au nord, se trouve sur celui de la commune d’Eguisheim, tandis que la partie sud, sur laquelle se trouvent le Wahlenbourg et le Weckmund, fait partie de celui de la commune de Husseren-les-Châteaux[2].

Les châteaux sont Ă©tablis Ă  500 m d’altitude, sur un plateau de grès se trouvant Ă  l’extrĂ©mitĂ© orientale de la montagne du Schlossberg, dĂ©limitĂ©e par les vallons du Bechtal au nord et du Bischmatt au sud, position d’oĂą ils dominent la plaine d’Alsace. Le rocher servant de socle aux constructions est de forme longiligne orientĂ©e nord-sud, le cĂ´tĂ© nord Ă©tant toutefois plus large et s’affinant vers le sud[2].

Histoire

Avant le Moyen Ă‚ge

Les découvertes archéologiques indiquent que le site est occupé depuis au moins l’âge du Bronze moyen, bien que la nature de l’occupation antérieure au Moyen Âge soit mal connue[3]. Charles-Laurent Salch considère, sur la base de l’attribution réalisée par Hans Zumstein d’une petite construction se trouvant dans l’angle nord-ouest à l’époque du Bas-Empire, le site aurait été occupé plus tard par une forteresse romaine. La datation de Zumstein, réalisée dans les années 1960 et qui s’appuie uniquement sur deux monnaies du IVe siècle, est toutefois fortement remise en cause par les études plus récentes, la technique de construction employée remontant au plus tôt au IXe siècle, tandis que l’étude de la couche archéologique a montré qu’elle était très perturbée et contenait un mobilier de périodes disparates[4].

Moyen Ă‚ge

La date de construction du premier château n’est pas non plus connue, mais pourrait être antérieure au XIe siècle, le site fortifié étant mentionné pour la première fois dans la vita de Léon IX, dans un passage faisant référence à des événements s’étant déroulés vers 1016. Il s’agit alors probablement d’une forteresse de grande taille, occupant l’ensemble du site, qui est entre les mains du comte de Nordgau, Hugues et dans laquelle grandit son fils Bruno, futur Léon IX. Dans le même ouvrage, l’auteur fait également référence à la fondation du couvent de Woffenheim, qu’il dit se trouver sur les terres dépendant du château d’Eguisheim ; la date n’est pas mentionnée, mais le couvent est supposé avoir été fondé peu après l’an mil[5] - [6]. C’est également vers 1015 qu’est fondée par Léon IX la chapelle Saint-Pancrace sur le site[7].

À la suite du mariage entre Helwige d’Eguisheim, arrière petite-fille de Hugues IV, et Gérard de Vaudémont vers 1080, le château est divisé en deux, la partie sud allant aux Vaudémont-Eguisheim, tandis que la partie nord reste entre les mains des Eguisheim-Dabo. Cette situation perdure jusqu’à l’extinction des Vaudémont entre 1143 et 1187, la moitié sud étant alors transmise par alliance aux comtes de Ferrette[8]. Percevant peut-être ce changement comme une menace, les Dabo construisent pendant cette même période un grand donjon carré, auquel les Ferrette répliquent peu de temps après en construisant leur propre donjon[6].

Vers le début du XIIIe siècle, la partie sud est à son tour divisée en deux lots, un troisième château étant érigé dans sa moitié sud. Ce dernier est alors appelé Weckmund, tandis que l’autre est connu sous les noms de Wahlenbourg ou Mittelburg (« château du milieu ») en raison de sa position entre le Weckmund et le château du nord, qui lui a pris le nom de Dagsbourg[6]. À l’extinction de la lignée des Dabo en 1225, ce dernier fait l’objet d’une guerre entre Frédéric II de Ferrette et l’évêque de Strasbourg Berthold de Teck. À la suite de la victoire de ce dernier à la bataille de Blodelsheim en 1230, le Dagsburg devient propriété épiscopale[8]. Peu de temps après, en 1251, le successeur de Berthold, Henri de Stahleck, parvient à également mettre la main sur les deux autres château, reconstituant ainsi la parcelle d’origine[9].

L’ensemble du château est détruit en 1466 par les troupes de la République de Mulhouse et leurs alliés lors de la guerre des Six Deniers et n’est pas reconstruit[9].

Après le Moyen Âge

Le site fait l’objet d’une grande campagne de restauration dans les années 1960, accompagnée d’observations archéologiques, dite « opération Taupe »[10].

Architecture

Le site médiéval s’est formé en trois phases. La phase A correspond au château du XIe siècle, dont l’emprise n’est pas précisément connue, mais était probablement plus étendue que celle des châteaux de la fin du Moyen Âge et en forme de poire dont la pointe se serait trouvée au sud. Pendant la phase B, le site primitif est divisé en deux par la construction du Wahlenbourg, puis, pendant la phase C, la moitié sud est à son tour divisée en deux par l’édification du Weckmund[3].

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Koch 2015, p. 165.
  3. Koch 2015, p. 166.
  4. Koch 2015, p. 169.
  5. Biller et Metz 2018, p. 342.
  6. Mengus et Rudrauf 2013, p. 137.
  7. Biller et Metz 2018, p. 342, 346.
  8. Koch 2015, p. 207.
  9. Mengus et Rudrauf 2013, p. 138.
  10. Koch 2015, p. 166, 169.

Annexes

Bibliographie

  • (de) Thomas Biller et Berhard Metz, « Hoh-Egisheim », dans Die Burgen des ElsaĂź : Die Anfänge des Burgenbaues im Elsass (bis 1200), vol. I, Munich, Deutscher Kunstverlag, (ISBN 9783422074392), p. 342-357
  • Jean-Marie Gall, « RĂ©sultats des fouilles archĂ©ologiques effectuĂ©es aux Trois Châteaux d’Eguisheim (1964-1965) », Annuaire de la SociĂ©tĂ© historique et littĂ©raire de Colmar, no 17,‎ , p. 12-15 (ISSN 0766-5911, lire en ligne)
  • Jacky Koch, L’art de bâtir dans les châteaux forts en Alsace (Xe-XIIIe siècles), Nancy, Éditions universitaires de Lorraine, , 561 p. (ISBN 978-2814302556).
  • Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf, Châteaux forts et fortifications mĂ©diĂ©vales d’Alsace, Strasbourg, La NuĂ©e bleue, , 376 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5).
  • Christian Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguihseim jusqu’en 1251 (regestes) », Revue d’Alsace, no 106,‎ , p. 21-36 (ISSN 0181-0448, lire en ligne)
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et rĂ©alisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Eguisheim ; Eguisheim (Haut), pp. 73 à 77, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La NuĂ©e Bleue, , 662 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Eguisheim : Ruines du château de Dagsbourg : châteaux d'Eguisim (sic), p. 123, Husseren-les-Châteaux : Ruines des châteaux de Wahlenbourg et de Weckmund : châteaux d'Eguishim (sic), pp. 178-179
  • Charles-Laurent Salch, Haut-Eguisheim. Les trois châteaux revisitĂ©s, Strasbourg, Association histoire de Husseren-les-châteaux, , 61 p. (ISBN 978-2-900574-02-7)
    Documents et illustrations Chantiers d'Etudes Médiévales. A la mémoire de Christian Wilsdorf et Hans Zumstein. Relecture Françoise Lhomme, Annette Saemann. Les photos illustrant ce Cahier ont été réalisées de 1964 à 2022. Elles sont de Hans Zumstein, Lucien Albert, André Lerch, Jérôme Michel, Annette Saemann, Charles-Daniel Salch, Charles-Laurent Salch, Jean Wirtt

Articles connexes

Liens externes

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