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Château de Fère-en-Tardenois

Le château de Fère-en-Tardenois est un ancien château fort, bâti à partir du début du XIIIe siècle[2], dont les ruines se dressent sur la commune de Fère-en-Tardenois dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France.

Château de Fère-en-Tardenois
Image illustrative de l’article Château de Fère-en-Tardenois
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction Vers 1206
Propriétaire actuel Département de l'Aisne
Société privée
Destination actuelle Ouvert au public
Protection Logo monument historique Classé MH (1862)
Logo monument historique Inscrit MH (1994, partiellement)[1]
Coordonnées 49° 13′ 20″ nord, 3° 31′ 55″ est
Pays Drapeau de la France France
Province Champagne
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Commune Fère-en-Tardenois
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Fère-en-Tardenois
Géolocalisation sur la carte : Aisne
(Voir situation sur carte : Aisne)
Château de Fère-en-Tardenois

Au titre des monuments historiques, les vestiges du château font l’objet d’un classement par la liste de 1862 ; la basse-cour du château, les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments, les pavillons et tour de l'avant-cour et de la basse-cour, y compris l'hôtellerie, à l'exception des adjonctions du XXe siècle, l'ancienne porte de l'avant-cour, côté sud-est, l'ensemble des murs de clôture et de soutènement de l'avant-cour et de la basse-cour, l'ensemble des sols archéologiques de l'avant-cour et de la basse-cour font l’objet d’une inscription par arrêté du [1].

Localisation

Les vestiges du château de Fère-en-Tardenois[3] sont situés dans le département français de l'Aisne sur la commune de Fère-en-Tardenois, à 3 kilomètres au nord-nord-est du bourg, sur une haute motte artificielle.

Historique

Vers 958, Flodoard indique qu'il existe une place forte à Fère[4].

La terre de Fère est acquise, à la fin du XIIe siècle[2], des archevêques de Reims par Robert Ier de Dreux, frère du roi de France Louis VII. Son fils, Robert II, comte de Dreux et de Braine commence à élever la forteresse à partir de 1206[2] ; la construction durera jusqu'en 1260.

Il appartint à la première maison Valois-Orléans, Valois-Angoulême. En 1528, La mère de François Ier l'offre au connétable Anne de Montmorency pour son mariage. Celui-ci le fait transformer, ajoutant le grand pont couvert, attribué à l'architecte Jean Bullant.

La Couronne le confisque après le supplice d'Henri II de Montmorency. Il est rendu peu après à Charlotte de Montmorency, épouse du Prince de Condé. Il passe ainsi à la branche cadette des Condé, les princes de Conti, et par la suite au duc d'Orléans, père de Philippe Égalité. Ce dernier le démolit en partie en 1779 et en vend les matériaux et les meubles. Ses créanciers s'emparent du reste et le vendent aux enchères, à Paris en 1793.

Description

Fortifications en pierres grises et blanches.
Vue panoramique du château fort, de la motte, du fossé, du glacis et du pont couvert.

Au XXIe siècle, le château de Fère-en-Tardenois se présente sous la forme d'une enceinte heptagonale irrégulière que flanquent des tours cylindriques.

Pont couvert Renaissance menant au château médiéval.

Le château de Fère-en-Tardenois se caractérise par la présence d'un pont couvert monumental, enjambant le fossé. Ce pont de style Renaissance préfigure les dispositions du château de Chenonceau : il comporte une galerie de service et un étage supérieur aménagé en une longue salle consacrée au jeu et à la vie mondaine. Ce pont, long de 60 mètres, constitué de cinq arches, jeté vers 1560[2] par le connétable de Montmorency, entre la motte et la basse-cour, supporte une « galerie » large de 5 mètres.

On accède à l'enceinte par un châtelet d'entrée encadré de deux tours pentagonales à éperon du XIIIe siècle[2] - [note 1], ouverte au sud, qui donne sur la cour du château dépourvu de donjon[note 2] et juché sur une immense motte semi-artificielle, haute de 18 mètres, au glacis entièrement maçonné par des pavés de grès. La courtine est flanquée aux angles de sept grosses tours rondes aujourd'hui très ruinées, disposées autour d'une cour heptagonale irrégulière[5]. Ces tours empattées ont leurs assises constituées de trois, quatre ou cinq lits, formant comme des dents d'engrenage ; aucun autre exemple n'étant connu. Percées d'archères, elles ont au XIIIe siècle[2] leurs étages séparés par des planchers, disposition qui fut remaniée à la Renaissance. Les logis et les communs s'appuyaient tout autour de la courtine, et ont tous été reconstruits ou modifiés à la Renaissance. Un puits est creusé au milieu de la cour. Au pied de la chemise, des fausses braies flanquées de tours semi-circulaires ménagent un chemin de circulation.

  • Plan du rez-de-chaussée.
    Plan du rez-de-chaussée.
  • Plan du premier étage.
    Plan du premier étage.
  • Aspect ancien.
    Aspect ancien.

Le domaine de chasse de près de 250 hectares du château constitue l'actuelle forêt de Fère-en-Tardenois. Le dernier propriétaire des ruines du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au conseil général de l'Aisne. Un hôtel de luxe est installé dans les anciennes écuries, à proximité du château.

Notes et références

Notes

  1. Ce dispositif ressemble à celui de la forteresse de Château-Thierry.
  2. Elle inspirera bon nombre de forteresses sur plan polygonaux de conception voisine, dont celle de Boulogne, dressée vingt ans plus tard.

Références

  1. « Vestiges du château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 471.
  3. « château fort », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Château de Fère-en-Tardenois sur la base Mérimée.
  5. Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale : De la défense à la résidence, t. 1. Les organes de la défense, Paris, Éditions Picard, , 2e éd. (1re éd. 1991), 376 p. (ISBN 978-2-7084-0961-3), p. 53-54.

Voir aussi

Bibliographie

  • Eugène Lefèvre-Pontalis, « Fère-en-Tardenois », dans Congrès archéologique de France. 78e session. Reims. 1911, t. 1. Guide du Congrès, Paris/Caen, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 263-267
  • Eugène Moreau-Nélaton, Histoire de Fère-en-Tardenois, Paris, H. Champion, 1911, 3 vol. (450p., 460p., 448p.)
  • [Mesqui 1988] Jean Mesqui, « Fère-en-Tardenois », dans Île-de-France Gothique 2 : Les demeures seigneuriales, Paris, Picard, , 404 p. (ISBN 2-7084-0374-5), p. 197-203

Articles connexes

Liens externes

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