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Château de Doué-la-Fontaine

Le château de Doué-la-Fontaine est un ancien château à motte, élevé sur les bases d'un édifice carolingien au début du Xe siècle et plusieurs fois remanié, qui se dresse sur la commune déléguée de Doué-la-Fontaine au sein de la commune nouvelle de Doué-en-Anjou, dans le département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire.

Motte castrale de Doué-la-Fontaine
Présentation
Type
Fondation
Xe siècle
Style
Propriétaire
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Adresse
Bd Dr Lionet/Imp de la Motte
Doué-la-Fontaine, Maine-et-Loire
France
Coordonnées
47° 11′ 16″ N, 0° 16′ 50″ O
Carte

La motte féodale et les restes du donjon font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques, par arrêté du [1].

Localisation

Les vestiges du château de Doué-la-Fontaine sont situés dans le département français de Maine-et-Loire, sur la commune de Doué-la-Fontaine, à l'angle du boulevard du docteur Lionet et de l'impasse de la Motte, à moins de 100 mètres de la route départementale 69, d'Argenton aux Verchers-sur-Layon.

Historique

Au début du Xe siècle, le bâtiment rectangulaire carolingien construit en pierre a été surélevé et emmotté afin d'empêcher la sape[2].

Sa date de construction, vers 950, en fait le plus vieux château Français connu.

Description

Le premier bâtiment construit sur le site castral est une grande salle d'un seul niveau, (une aula), de la fin de l'époque carolingienne[3], aux murs épais de 1,80 mètre, résidence d'un comte d'Anjou, bâtie et dallée en pierre au IXe siècle[4], voire au début du Xe siècle[4]. Vers 950[5] après un incendie, ses ouvertures sont murées et on la surélève pour créer un étage, tandis que le rez-de-chaussée devient un vaste cellier aveugle. L’accès se faisant dorénavant par l'étage, à 5 mètres au-dessus du sol, via un perron en charpente[6] l'aula se trouve ainsi transformée en tour maîtresse fortifiée, ce qui fait de Doué-la-Fontaine un des plus vieux châteaux-forts en pierre connus.

La partie basse du bâtiment est « emmottée » au début du XIe siècle[4] par des amas de terre rapportée qui masquent désormais les parois extérieures de son rez-de-chaussée. Celui-ci sert alors de cave au nouvel édifice[7]. Transformée en motte castrale, l'aula, enterrée sur une hauteur de 5 mètres permet de renforcer la motte, sur laquelle est érigée une fortification en bois. Le système défensif est complété par un fossé autour de la motte, profond de 5-mètres et large d'une quinzaine de mètres[8].

Il existe sous « l'aula-donjon » de Doué-la-Fontaine une petite carrière souterraine d'une superficie d'environ 150 m2 et dont l'existence est antérieure à l'aula carolingienne puisqu'elle fut initialement creusée pour extraire des sarcophages (des fragments de sarcophages sont encore visibles dans cette carrière). Cette carrière servit ensuite de carrière de pierre à bâtir pour la construction de l'aula puis sa surélévation durant la seconde moitié du Xe siècle. Lorsque l'aula fut ainsi transformée en un des premiers châteaux forts connus, une liaison fut creusée (couloir descendant et escalier) entre le cellier situé au rez-de-chaussée du bâtiment et cette carrière souterraine, transformant celle-ci en cave annexe.

Doué, de par sa transformation d'une aula carolingienne en un donjon médiéval, est l'un des premiers château de pierre[1], avec Langeais.

Il ne subsiste, aujourd'hui, de la tour qui a été détruite au XIe siècle, que la partie qui a été emmottée et qui, de fait, se trouve être l'aula carolingienne initiale. Seuls demeurent sur le sommet de ses murs les premières arases de la surélévation des années 950.

Le site fut fouillé à la fin des années 1960 par Michel de Boüard, opération considérée comme fondatrice de l'archéologie médiévale[9]. Les fouilles ont notamment permis de mettre au jour la cuisine dont les murs ont été crépis lors de la restauration du château à la suite de son incendie au milieu du Xe siècle. On a retrouvé sur cet enduit des graffitis figurants des personnages, des animaux et des scènes religieuses : Vierge à l'Enfant, Crucifixion. La pièce qui servait de cuisine avant l'incendie a de toute évidence changé de destination[10].

Notes et références

  1. « Motte féodale et donjon (restes) », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. André Châtelain, Châteaux forts - Images de pierre des guerres médiévales, Paris, Rempart, 2003, (ISBN 2-904-365-001),p. 16.
  3. Panouillé 2007, p. 29.
  4. Panouillé 2007.
  5. Dominique Allios, Architecture des châteaux forts, Architecture et patrimoine, Ouest-France, 2014, (ISBN 978-2-7373-6250-7), p. 21.
  6. André Chatelain, ibid., p. 19.
  7. « Châteaux forts en France entre fantasmes et réalités », Dossiers d'Archéologie, no 349, , p. 23.
  8. Valérie Serdon, « Villes et forteresses au Moyen Âge », Moyen Âge, no 125, mai-juin-juillet 2021, p. 12 (ISSN 1276-4159).
  9. Emmanuel Litoux, « Les résidences seigneuriales angevines à la lumière de l'archéologie du bâti », Dossiers d'archéologie, no 404, , p. 51 (ISSN 1141-7137).
  10. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 235.

Voir aussi

Bibliographie

Jean-Pierre Panouillé, Les châteaux forts dans la France du Moyen Âge, Ouest France, (ISBN 978-2-7373-4424-4)

Articles connexes

Liens externes

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