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Château de Carel

Le château de Carel est une demeure, du XVIIIe siècle, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Saint-Pierre-sur-Dives dans le département du Calvados, en région Normandie.

Château de Carel
La façade principale depuis le pont sur le saut de loup.
Présentation
Type
Fondation
XVIe siècle-XVIIIe siècle
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Coordonnées
49° 00′ 36″ N, 0° 02′ 44″ O
Carte

Le château est partiellement protégé aux monuments historiques.

Localisation

Le château de Carel est situé au bord de la Dives, fleuve côtier, au sud de la commune de Saint-Pierre-sur-Dives, sur le territoire de l'ancienne commune de Carel, dans le département français du Calvados.

Historique

Le vieux manoir

Le château de Carel a remplacé une construction plus ancienne protégée par des douves de 10 mètres de large dont il ne reste que des vestiges. Il devait former un carré avec une cour intérieure, ses murs plongeant dans les douves et la Dives. Ce manoir était sur le fief de Saint-Sulpice de Carel, sur la paroisse de Carel, puis commune de Carel rattachée à celle de Saint-Pierre-sur-Dives en 1835. Il est connu depuis 1468 avec Jehan de Hérouvel, héritier de demoiselle de Carel, 1469, Jehanne de Carel, veuve de Guillaume de Clercy, 1505, Nicolas de Carel, 1507, Jacquemyne Faouq, Dame de Carel, femme de François de Lesnérac, 1650, Jacques de Lesnérac, seigneur de Carel.

La revue "Normandie Illustrée mentionne en 1852 les origines anciennes de la seigneurie de Carel : « Carel, dont le grand et beau château s’élève majestueusement au bord de la Dive, et qui compte, à une époque reculée, entre ses seigneurs, un Richard, allié aux Tancrède de Hauteville, avec lesquels il contribua à la conquête des Deux-Siciles, où il reçut pour sa part la principauté de Capoue ». À ce jour aucun titre de propriété ou arbre généalogique ne permet encore de confirmer formellement cette information.

Le château

Noël Le Jeune a acquis le fief de Carel de dame Magdeleine de La Haye, veuve de Jacques de Lesnerac, par contrat passé devant Jacques Aubin et Robert Gallet, tabellions royaux au siège de Saint-Pierre-sur-Dives le , devenant ainsi seigneur de Carel.

Au terme d'un acte reçu le par maĂ®tres Laurent et Raymond notaires au Châtelet de Paris (Archives Nationales, Minutier central XC, 240) il revend le fief, « Terre et seigneurie de Carrel » pour 64 000 livres Ă  Louis de Bailleul pour le compte de Jacques Charpentier, commissaire des guerres, Ă©poux de Marie Morisset. La description est succincte : un « manoir seigneurial oĂą il y a plusieurs bâtiments et eddifices… fermĂ©s en partie de murailles, partey de fossez et de la rivière qui donne dans les dits fossĂ©s dudit manoir avec deux ponts-levis ». Toutefois, l'acte prĂ©cise que le vendeur de 1670 Ă©tait l'acquĂ©reur de 1646.

Mais les créanciers de Noël Le Jeune font annuler la vente ; et par jugement du le parlement de Paris adjuge, conjointement et chacun pour moitié aux deux principaux créanciers, Georges de Motteville, premier Président de la chambre des comptes de Normandie et à Jean du Resnel, Maître des requêtes à Rouen.

En , Bruno Emmanuel de Motteville et Charles Gabriel du Resnel, fils des précédents, vendirent : d'une part, le 29, le fief de Carel à Cécile Adélaïde de Seneterre épouse de César, Louis de Rabodanges ; et, d'autre part, le 30, le domaine non fieffé de Carel à Charles Étienne Maynard, seigneur de la Vaupalière.

Le , la comtesse de Rabodanges reprit les rotures Ă  La Vaupalière. Mais Louis Bruno Emmanuel de Motteville, chevalier, conseiller du Roi en ses conseils, prĂ©sident en sa cour et parlement de Rouen, fils de Bruno de Mottevile et Marie du Resnel, sĹ“ur de Charles Gabriel intentèrent une action de retrait lignager qui conduisit le Comte de Rabodange, devenu veuf entre-temps, Ă  leur rĂ©trocĂ©der le domaine fieffĂ© et les rotures de Carel pour un prix de 66 000 livres.

Le [1], ils dĂ©laissent le demi-fief de haubert Ă  François Laillier et vendent les rotures et le domaine non fieffĂ© pour 116 000 livres Ă  Madeleine Jacob, veuve de NoĂ«l Laillier, Jean et Nicolas Laillier qui amĂ©nagent et mettent au goĂ»t du jour le château sur le modèle d'un château Louis XIII et Louis XIV, sur une Ă®le formĂ©e par des douves et la Dives.

On trouve des marchés de travaux de parquet en 1743, et de la rampe de l'escalier en 1746. L'aile gauche du château a été construite en 1753 par François Laillier pour en faire son cabinet de travail. Les communs sud sont construits à la même époque.

Le corps de logis avec deux ailes donnant sur la cour d'honneur avec des communs de chaque côté de l'avant-cour, une ferme et un colombier forment ainsi l'ensemble classique que nous connaissons aujourd'hui.

Les propriétaires

Louis Alphonse de Brébisson.

François Laillier est avocat au parlement de Paris, procureur fiscal et lieutenant civil et criminel Ă  Saint-Pierre-sur-Dives, fermier gĂ©nĂ©ral de l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives et chargĂ© des affaires de l’épouse du marĂ©chal de Montesquiou, nĂ©e L'Hermitte de HiĂ©ville qui rĂ©side dans son château du Robillard. Au dĂ©cès de François Laillier en 1770, la terre de Carel est estimĂ©e Ă  320 000 livres. M. de Beauval, procureur du roi Ă  Saint-Pierre-sur-Dives en hĂ©rite en 1783 après un long procès entre les hĂ©ritiers. Le domaine passe Ă  127 hectares. Il meurt sans enfant et sa fortune se transmet par sa sĹ“ur au cĂ©lèbre botaniste Louis Alphonse de BrĂ©bisson. Son fils vend le domaine Ă  un marchand de biens en 1880. Il le dĂ©taille et vend le château au baron Brunet, officier de marine et aide de camp de NapolĂ©on-JĂ©rĂ´me Bonaparte, cousin germain de l'empereur NapolĂ©on III qui le fait restaurer[2]. Le château est toujours dans la famille de ses descendants.

Description

Le château de Carel, bâti au XVIIe siècle, fut remanié entre 1724 et 1753 par François et Jean Laillier. S'étant brouillé, ils firent murer les portes de communications entre leurs appartements respectifs[3].

Le château, qui arbore de hautes fenêtres ainsi que des grands toits à la Mansart, a conservé ses douves. Son parc planté d'arbres lui confère un certain cachet.

Protection aux monuments historiques

Au titre des monuments historiques[4] :

  • les façades et les toitures du château, les douves qui l'entourent, le jardin en avant de la cour d'entrĂ©e, le potager, le colombier et l'allĂ©e de grands arbres reliant le château Ă  la route de Saint-Pierre-sur-Dives sont classĂ©s par arrĂŞtĂ© du ;
  • les façades et les toitures des bâtiments de communs situĂ©s au nord et au sud de l'avenue, les façades et les toitures des bâtiments de la ferme, les latrines situĂ©es Ă  l'angle sud-ouest du château, les piliers d'angle de la cour d'honneur, l'escalier intĂ©rieur du château et les trois cheminĂ©es Ă  l'Ă©tage sont inscrits par arrĂŞtĂ© du .

Site

La perspective du château est classée au titre de l’environnement (DREAL de basse Normandie) depuis 1967[5], de la ligne de crête à l'est jusqu'à l'ancien lit de la Dives à l'ouest. Deux doubles rangées de tilleuls forment une perspective grandiose accentuée par la longue pente qui descend jusqu'au château. La tempête du a détruit une centaine d'arbres remplacés par des plantations nouvelles en 2003 et 2005.

L'allée d'honneur gravillonnée conduit jusqu'au saut de loup (appelé ha-ha au XVIIIe siècle) que franchit un pont de pierre. Des murets ferment l'avant-cour où de chaque côté s'élèvent de beaux communs et un ancien colombier. Un petit pont de bois (ancien pont-levis) traverse les douves pour accéder à la cour d'honneur[6].

  • La façade principale.
    La façade principale.
  • Le colombier.
    Le colombier.
  • L'intĂ©rieur du colombier.
    L'intérieur du colombier.

Voir aussi

Bibliographie

  • R. de BrĂ©bisson, Le château de Carel, dans: Annuaire des cinq dĂ©partements de la Normandie, 1908, p. 353.
  • La Normandie illustrĂ©e : sites et costumes, deuxième volume - Calvados, Orne, Manche - publiĂ© par Charpentier Père, Fils et Cie, imprimeurs-Ă©diteurs Ă  Nantes M. DCC. LII., textes par MM Charma, Le HĂ©richer, de la Sicotière et Travers, p. 71.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Dubost: DĂ©tail, vente, arrĂŞt, jurisprudence du Conseil, tome: III, page: 108.
  2. R. de Brébisson, Le château de Carel, dans Annuaire des cinq départements de la Normandie, 1908, pages: 353 à 375.
  3. Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 196.
  4. « Château de Carel », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Arrêté du , no 14013.
  6. DREAL, Basse-Normandie, , .
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