Château Grodziec
Le château Grodziec (en allemand: Gröditzburg) est un château gothique se trouvant près du village de Grodziec en Pologne (commune de Zagrodno, district de Złotoryja, voïvodie de Basse-Silésie), au sommet de la colline du même nom.
Il a été construit sur une colline volcanique à 389 mètres d’altitude. Le 11 mai 1951, le château a été enregistré à l’Institut National du Patrimoine sous le numéro A/3515/279. Le sentier des châteaux de Piast passe à côté du château Grodziec.
Historique
Les premières mentions du château médiéval remontent à 1155 et à 1175[1]. Il est renommé pour être le château fort du peuple Bobrzanie. En 1175, le village Grodziec avec le château était la propriété du duc Boleslas Ier le Long[1]. Son propriétaire suivant était Bolko Ier le Sévère, duc de Świdnica et de Jawor, qui a agrandi sa résidence entre 1296 et 1301, et ensuite consécutivement Boleslas III le Prodigue, le chevalier Budziwój de Niedźwiedzice et de Chojnów, Frédéric Ier de Legnica et Frédéric II de Legnica[1]. En ce temps-là, on a reconstruit le château encore une fois, en utilisant principalement de la pierre. Le bâtiment a été érigé sur un plan d’hexagone, avec les tours aux coins et le donjon quadrangulaire. À l’époque des croisades contre les hussites, le château a été pris et pillé par les troupes hussites. Au début du XVIe siècle, au nord-ouest du château, on a construit un nouveau bâtiment, appelé le palais. Sous la gestion de Frédéric Ier, le château est devenu une grande forteresse, construite à l’exemple du château de Legnica[1]. Entre 1522 et 1524, on a fait la reconstruction suivante du château, dans un style renaissance, au cours de laquelle on a érigé les deux tours, du nord et du sud du château[1]. C’était Wendelin Rosskopf de Zgorzelec qui a dirigé les travaux[1]. Au milieu du XVIe siècle, Leonard von Skopp a pris le château en location, et ensuite, le bâtiment est devenu le siège d’Henri XI de Głogów[2].
Pendant la guerre de Trente Ans, en septembre 1633, la grande partie du château a été détruite dans un incendie et au cours de quelques années, la forteresse tombait en ruine[1]. Entre 1633 et 1672, on a fait la reconstruction partielle. En 1675, le château est devenu la propriété de l’empereur Léopold Ier de Habsbourg, et cinq ans plus tard, il a été mis en gage au comte Walter von Gallas. Les propriétaires suivants du château, c’étaient : le baron Hans von Frankenberg (dès 700), le field marshal Frédéric Léopold von Gessler (dès 1749) et le comte Hans Heinrich VI von Hochberh de Książ et de Mieroszów (dès 1800). Au temps de ce dernier, on a commencé la reconstruction du château. On a rebâti entre autres la partie du palais ; quelques chambres ont été remplies de pièces historiques et ouvertes à la visite. À cette époque-là, le château a été considéré comme le premier monument historique en Europe adapté aux touristes[1]. En 1823, le château est devenu la propriété de Wilhelm Chrystian Benecke de Berlin.
En 1899, c’était Willibald von Dirksen qui a acheté le château. Après son anoblissement, le propriétaire a décidé de reconstruire le château, et alors en 1906, il a ordonné de faire les analyses et de créer le projet à un célèbre architecte, Bodo Ebhardt, qui l’a ensuite réalisé pendant deux ans. Après les analyses, on a décidé de ne pas reconstruire le bâtiment entier. On a conservé le donjon, la faҫade sud-est et les restes de château du bas en forme de ruine permanente. Au début, on a conservé le palais par la construction de la toiture nouvelle. Bien qu’à l’origine, il y ait eu le toit à deux versants, Bodo Ebhardt a décidé de construire le toit en croupe. On a aussi construit les nouvelles portes et les murs d’enceinte avec les portiques[3].
Le dernier propriétaire du château, c’était Herbert von Dirksen, politicien nazi et le proche collaborateur d’Hitler. Entre 1939 et 1945, il a souvent visité Grodziec, même pendant les derniers mois de la guerre. Capturé, il a été interrogé par les Soviétiques et ensuite, à l’aide des officiers allemands, il a franchi la ligne de front, d’où il s’est dirigé vers l’intérieur du Reich[4]. En 1945, dans le château, on rassemblait les objets des musées de Wrocław et de la Bibliothèque d’État de Berlin[1]. Dans les années 1960, le château était la propriété des autorités administratives de Złotoryja. En 1978, il appartenait à la commune de Złotoryja, et aujourd’hui, il est pris en location par Zenon Bernacki[2]. Entre 2004 et 2005, on y a tourné les films suisses, français, belges et russes[5].
De plus, il y a quelques événements régionaux et internationaux qui se passent dans le château.
Architecture
Aujourd’hui, le complexe se compose du château du haut et de l’avant-cour de 270 mètres sur 140 mètres. La forme du château du haut rappelle l’hexagone irrégulier. Les éléments qui dominent, ce sont le palais, la tour nord et le grand donjon de la côté sud. Le mur du palais se plie sous l’angle de 30°. Ce bâtiment constitue l’un de derniers palais existants jusqu’à aujourd’hui en Silésie. Son trait caractéristique, c’est l’épaisseur irrégulier des murs : le château mésure 5 mètres à la base et 2 mètres au premier étage. Le donjon, construit sur un plan de carré de 16 mètres de côté, a plus de 26 mètres d’hauteur et six étages. La deuxième tour, dite « vieille » est plus petite. Elle a le toit en croupe et le hourd avec le créneau et les meurtrières. La communication entre les tours et le palais était possible grâce aux terrasses en bois et aux portiques. Les tours et les caponnières renforcent la possibilité de la défense, de même que l’avant-cour flanqué des tours.
Quant au château principal, c’est la construction de deux étages. En bas, il y a un réservoir d’eau potable et les sous-sols. Autrefois, il y avait la brasserie, le cellier et la salle à manger pour les domestiques. Avant la reconstruction, au rez-de-chaussée, il y avait les chambres d’amis et après, il y avait l’auberge pour les voyageurs, et la cuisine. En plus, il s’y trouve deux pièces : l’un plus grand, apellé « la grande salle » et l’un plus petit, avec le foyer gothique, décoré de figures ressemblantes aux lions.
Le premier et le deuxième étage fonctionnaient comme les résidences, ce que l’indiquent les fenêtres, avec les vitraux en ce temps-là. Dans la partie nord du deuxième étage, il y a la chapelle, adjacente à « la salle de chevalier » (la chambre la plus représentative du château). Les portails gothiques conduisent de la salle de chevalier aux autres chambres (les anciennes chambres de la duchesse et de sa cour). En haut du château, il y a le hourd crénelé[4].
Références
- Romuald M. Łuczyński, Zamki, dwory i pałace w Sudetach, Stowarzyszenie Współnota Akademicka, (ISBN 978-83-89102-63-8 et 83-89102-63-3, OCLC 612761974, lire en ligne)
- Marek Gaworski, Najpiękniejsze zamki, pałace Śląska i pogranicza polsko-czeskiego, Wydawnictwo Matiang, (ISBN 978-83-932293-6-9 et 83-932293-6-7, OCLC 829897560, lire en ligne)
- (pl) « http://www.oficyna.pwr.edu.pl/wp-content/media/%C5%81u%C5%BCyniecka-E-red-Dziedzictwo-architektoniczne-Restauracje.pdf »
- Krzysztof Urban et Przemysław Popławski, Tajemnice zamku Grodziec i pałacu ambasadora III Rzeszy : skarby - tajne archiwum - ukryte depozyty, (ISBN 978-83-7339-163-5 et 83-7339-163-0, OCLC 994263137, lire en ligne)
- (pl) « Klub podróżników - zamek Grodziec. »
Bibliographie
- Wrzesiński Szymon, Krzysztof Urban, Tajemnice zamku Grodziec i pałacu ambasadora III Rzeszy: Skarby - Tajne archiwum - Ukryte depozyty, Agencja Wydawnicza CB, Warszawa 2016 (ISBN 978-83-7339-163-5), s. 8-229.
- Romuald Łuczyński, Zamki, dwory i pałace w Sudetach. Legnica: Stowarzyszenie „Wspólnota Akademicka”, 2008, (ISBN 978-83-89102-63-8).
- Ebhardt B., Groditzberg, „Deutsche Burgen” 1906–1907, Bd. 9, s. 384–421