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Centre des femmes

Le Centre des femmes est une organisation fĂ©ministe quĂ©bĂ©coise active entre 1971 et 1974[1]. Il procĂšde Ă  la fois du mouvement de libĂ©ration des femmes perceptible dans l’ensemble de l’occident durant la deuxiĂšme portion du XXe siĂšcle et du mouvement de libĂ©ration nationale du peuple quĂ©bĂ©cois des dĂ©cennies 1960 et 1970[2]. Cette organisation relaie directement le Front de libĂ©ration des femmes du QuĂ©bec (FLF) dĂ©mantelĂ© durant l’automne 1971[3]. À la diffĂ©rence de ce dernier, le Centre des femmes tend cependant a relĂ©guer la question nationale au second plan. Il articule sa conception du fĂ©minisme d'abord autour de l'Ă©lĂ©ment prolĂ©taire des sociĂ©tĂ©s et privilĂ©gie, par le fait mĂȘme, la grille de lecture de la lutte des classes[4].

Le Centre des femmes
Situation
Création 1971

Rue Mentana, Montréal, Qc

Dissolution 1974
Organisation
Membres VĂ©ronique O'Leary

Louise Toupin

Organisations affiliées Mouvement de libération des femmes

Féminisme radical québécois

De sa création à sa dissolution

La formation du Centre des femmes : pallier le démantÚlement du FLF (1971)

Le Front de libĂ©ration des femmes QuĂ©bec (FLF) dĂ©bute ses actions sur la scĂšne politique dĂšs 1969. Deux ans plus tard, en 1971, des divisions au sein de l’organisation et une dĂ©radicalisation gĂ©nĂ©rale de ses sous-groupes poussent les membres restantes Ă  dissoudre le FLF. Elles crĂ©ent le Centre des femmes en 1972 en tant que forum de sensibilisation et d’étude du statut de la femme quĂ©bĂ©coise[5]. À ses dĂ©buts, le Centre des femmes tente de rĂ©Ă©crire l’histoire du QuĂ©bec d’un point de vue fĂ©ministe dans le but de « prĂ©senter spĂ©cifiquement les femmes quĂ©bĂ©coises dans l’histoire de notre peuple » et de « dĂ©truire les mythes qui nous empĂȘchent Ă  l’heure actuelle de mieux lutter parce que nous comprenons mal le cadre de notre oppression »[6]. Ses membres fondatrices, VĂ©ronique O'Leary et Louise Toupin[7], faisant anciennement partie du FLF, tentent de maintenir un lien avec leur organisation d'origine. Dans le dernier numĂ©ro de « QuĂ©bĂ©coises deboutte ! », les membres du Centre affirment qu’elles adhĂšrent toujours aux idĂ©ologies fondatrices du FLF, qui reposent sur la thĂ©orie de la triple exploitation: sexuelle, nationale et sociale.

Le retrait du groupe

En 1974, à cause de conflits internes au sein du groupe, le Centre des femmes se sépare. Des divergences dans les fondements de l'organisation serait en cause[8].

L'année suivante, 1975, est décrétée l'année internationale de la femme par les Nations-Unies, ce qui donnera un élan aux mouvements féministes[7].

Idées et affiliations

L'organisation et le mouvement des femmes du Québec

Les fĂ©ministes du Centre des femmes ne se limitent pas Ă  agir dans le cadre strict de leur organisation : ses membres s'impliquent de façon plus large dans le mouvement des femmes du QuĂ©bec, aussi bien Ă  titre individuel qu'en tant que reprĂ©sentantes du Centre[9]. Ce mouvement des femmes, amorcĂ© durant la dĂ©cennie 1960, est associĂ© Ă  la remise en cause des rĂŽles sociaux attribuĂ©s aux sexes et Ă  la dĂ©multiplication de groupes au sein desquels des femmes peuvent prendre la parole et se concerter en vue d’action aux consĂ©quences publiques. L’historiographie et certaines intellectuelles des milieux fĂ©ministes rattachent les revendications des femmes quĂ©bĂ©coises Ă  une tendance lourde du monde occidental et tiennent ce mouvement pour la deuxiĂšme vague du fĂ©minisme[10].

Au sein du mouvement des femmes du QuĂ©bec, le Centre des femmes dĂ©fend une vision du fĂ©minisme souvent qualifiĂ©e de radicale. Tandis que les fĂ©ministes dites Ă©galitaristes s’appliquent Ă  dĂ©mentir la stricte rĂ©partition des tĂąches et des sphĂšres d’activitĂ© en fonction des sexes, les fĂ©ministes radicales prĂ©tendent prendre Ă  bras-le-corps les fondements vĂ©ritables d’un systĂšme sĂ©culaire d’oppression et de marginalisation des femmes. Les structures patriarcales d’encadrement les femmes prendraient racine dans les principes Ă©conomiques et sociaux du monde occidental. Par consĂ©quent, aux yeux ces militantes radicales, le dĂ©ploiement de la pleine humanitĂ© des femmes exige une lutte Ă©nergique capable d’ébranler de lourdes constructions sociales[11]. Le Centre s’opposait Ă  l’union des classes sociales diverses par souci de ne pas nuire Ă  l’acquisition d’une vraie conscience de classe. Dans cet esprit, il se dissocie de l’Association fĂ©ministe de MontrĂ©al[12].

Les militantes du Centre font de l’avortement «libre et gratuit» leur principale cause sociale dĂšs novembre 1972 dans leur journal en Ă©nonçant de façon nette leur militantisme sur la question comme il en Ă©tait dĂ©jĂ  coutume dans les milieux fĂ©ministes depuis le dĂ©but de la dĂ©cennie[13]. On offre mĂȘme une ligne tĂ©lĂ©phonique pour celles qui dĂ©sirerait avoir accĂšs Ă  des informations sur les services d’avortement disponibles Ă  la fin du numĂ©ro de novembre 1972. La clinique en question sera par ailleurs perquisitionnĂ©e en fĂ©vrier 1973 par la police[13]. Ce dernier Ă©vĂšnement contribuera Ă  faire de la question de l’avortement «un des principes centraux de l’idĂ©ologie du Centre des femmes[14]. Cette mĂȘme annĂ©e, malgrĂ© le journal QuĂ©bĂ©coises deboutte !, «les mouvements sociaux tentent de prĂ©server leurs acquis plutĂŽt que de continuer d’avancer de façon offensive les revendications»[15]. On voit apparaĂźtre un besoin d’autonomie au sein du centre et, de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, du mouvement fĂ©ministe nationaliste quĂ©bĂ©cois dont les partisanes ne souhaitent plus «subordonner la libĂ©ration des femmes au mouvement de libĂ©ration nationale ni mĂȘme Ă  la libĂ©ration marxiste»[16].

Féminisme et émancipation nationale: combinaison initialement cohérente sur le plan théorique

Au moment de sa crĂ©ation en 1971, le Centre des femmes constitue un embranchement du mouvement indĂ©pendantiste quĂ©bĂ©cois[17]. Principalement actif Ă  MontrĂ©al, le Centre des femmes, tout comme le Front de LibĂ©ration des femmes, s’inscrit, plus prĂ©cisĂ©ment, dans une ligne d'action voulue rĂ©volutionnaire; le Centre veut participer au mouvement de libĂ©ration nationale du QuĂ©bec[18]. De ce point de vue, ledit groupe de femmes abonde dans le sens du Manifeste des femmes quĂ©bĂ©coises paru chez les Éditions Étincelle en 1971. Ce dernier confirme l’appui de certaines fĂ©ministes radicales aux positions du Front de LibĂ©ration du QuĂ©bec, mais souligne en revanche, avec amertume, l’exclusion des femmes des milieux militants qui aspirent Ă  l’indĂ©pendance de l’État quĂ©bĂ©cois par des voies violentes[19].

DÚs la décennie 1960, la lutte des femmes québécoises et le mouvement d'émancipation nationale du peuple québécois puisent tous les deux leurs repÚres théoriques dans la pensée de la décolonisation[20]. Cette grille d'analyse sociétale, introduite au Québec notamment par la revue Parti pris[21], invite les féministes radicales et les Québécois nationalistes à concevoir que leurs existences individuelle et collective sont soumises aux mécanisme de contrÎle qui résultent des sociétés européennes expansionnistes, industrialisées et patriarcales[21].

Le concept d'oppression est également commun aux nationalistes radicaux et aux féministes du Centre des femmes. Ce concept constitue un héritage marxiste. Il regroupe les sentiment d'aliénation et la conscience de subir l'assujettissement, des éléments centraux dans l'expérience féminine de la vie en société et dans les rapports que les Canadiens français entretiennent avec les Canadiens anglais. La vision marxiste de l'oppression s'enracine dans l'univers conceptuel de plusieurs groupes de revendications durant les années 1970. Si cette l'influence de cette idéologie au Québec est plus tardive que celle de la théorie de la décolonisation, elle influence néanmoins le Centre des femmes dÚs le début de ses activités[16].

Prise de distance des féministes radicales face au nationalisme québécois : déplacement du point focal vers la classe ouvriÚre (1975)

L'organisation hĂ©ritiĂšre du FLF revendique de tout temps une autonomie. Cette prĂ©occupation se rĂ©percute sur le plan des idĂ©es[16]. Le mouvement affiche ses couleurs contre la famille nuclĂ©aire comme unitĂ© de base de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise traditionnelle, idĂ©ologie proposĂ©e par le Parti QuĂ©bĂ©cois (PQ) et se tourne alors vers l’indĂ©pendance individuelle fĂ©minine face Ă  cette culture comme moyen de revendication fĂ©ministe[22]. Le Centre se dissocie du mouvement de LibĂ©ration Nationale alors que le PQ accroĂźt son influence et sa crĂ©dibilitĂ© politique. L'organisation de femmes se mĂ©fie du «Parti quĂ©bĂ©cois comme force hĂ©gĂ©monique du mouvement national contemporain»[22]. Les membres du Centre des femmes considĂšrent dĂšs lors qu’il faut s’attaquer aux effets et non aux causes de l’inĂ©galitĂ© vĂ©cue par les femmes de la «classe ouvriĂšre»[4].

Actions militantes et revendications (1972 Ă  1975)

Québécoises deboutte ! : Un journal militant

L'influence que le Centre des femmes exerce sur la sphĂšre publique trouve un exemple Ă©loquent dans la publication du journal QuĂ©bĂ©coises deboutte ! Ce dernier rĂ©pond Ă  un besoin de mĂ©moire et de bilan critique des actions posĂ©es par le Centre des femmes et du FLF, les «sƓurs du passé»[23], Ă  l’encontre de l’histoire institutionnelle[24]. Le journal est d’abord crĂ©Ă© par la branche «journal» du Front de libĂ©ration des femmes, en 1971 qui en publiera le premier numĂ©ro en novembre de la mĂȘme annĂ©e[25]. Le Centre prend le relais dĂšs le second numĂ©ro de novembre 1972 et sa branche «journal», se situant d’abord sur la rue Mentana, Ă  MontrĂ©al, fera publier un total de 9 numĂ©ros de novembre 1972 Ă  mars 1974. Les publications tentent Ă  informer les «mĂ©nagĂšres et travailleuses syndiquĂ©es ou non» sur les erreurs commises par diffĂ©rentes cellules du Front et le dĂ©roulement de l’actualitĂ© politique sur la condition fĂ©minine de la province de QuĂ©bec ainsi qu’à sensibiliser sur les rĂŽles «dĂ©volus dans une sociĂ©tĂ© patriarcale» des femmes[25]. On y conjugue Ă©galement capitalisme et patriarcat comme deux entitĂ©s communes qui ralentissent la lutte pour l’émancipation et la «libertĂ© sexuelle» des femmes[26].

La lutte pour l’avortement libre et gratuit

L’avortement au Canada fait partie du Code criminel dĂšs 1892. En 1967, le ministre de la Justice de l’époque, Pierre-Elliot Trudeau dĂ©clare que « l’État n’a rien Ă  voir dans les chambres Ă  coucher de la nation ». La contraception, qui Ă©tait dĂ©jĂ  rĂ©pandue au pays alors qu’environ 50 millions de contraceptifs[27] Ă©taient vendus annuellement, ainsi que l’homosexualitĂ© sont retirĂ©es du Code criminel, tandis que l’avortement y reste, mais peut ĂȘtre pratiquĂ© sous certaines conditions, entre autres avec l’approbation d’un comitĂ© thĂ©rapeutique, composĂ© d’au moins trois mĂ©decins, qui jugera de la nĂ©cessitĂ© de l’intervention. En 1970, cette loi est remise en question alors que le rapport Bird de la Commission royale d’enquĂȘte sur la situation des femmes au Canada juge qu’elle apporte plus d’effets nĂ©gatifs sur la population qu’elle en est supposĂ©e[12]. À la suite du rapport, les commissaires proposent que l’avortement soit rendu lĂ©gal avant la fin du premier trimestre, et ce, avec l’accord d’un mĂ©decin. La proposition ne sera pas adoptĂ©e.

La question de l’avortement est devenue centrale dans l’idĂ©ologie du Centre aprĂšs l’arrestation et le procĂšs du Dr Morgentaler au dĂ©but des annĂ©es 1970, qui administrait des avortements contre la loi dans sa clinique de la rue Saint-Famille[28]. Le Centre s’engagea activement pour la premiĂšre fois dans le dĂ©bat, dans le but de protĂ©ger l’accĂšs Ă  l’avortement, en passant par la protection du praticien. C’est en 1973[29] que le regroupement dĂ©clare son engagement dans la lutte pour la lĂ©galitĂ© de l’avortement. Selon le groupe, l’avortement constitue une Ă©tape de haute importance dans l’émancipation fĂ©minine[29].

Un comitĂ© de lutte pour l’avortement et la contraception libres et gratuits sera formĂ© collaborativement par le Centre des femmes, la Corporation des enseignants du QuĂ©bec (CEQ) et l’Association pour la dĂ©fense des droits sociaux (ADDS). Les trois associations publieront conjointement en 1974 le manifeste « Nous aurons les enfants que nous voulons » annexĂ©e Ă  la piĂšce de thĂ©Ăątre de la troupe « ThĂ©Ăątre des cuisines » et un « Dossier spĂ©cial sur l’avortement libre et gratuit » en 1975[30].

L'intĂ©rĂȘt portĂ© au Centre des femmes par les Ă©tudes universitaires au QuĂ©bec

Le Centre des femmes constitue un exemple de la multiplication des associations de femmes susceptible d'ĂȘtre employĂ© dans le cadre de recherches appartenant au domaine des lettres, des sciences humaines humaines et sociales et du droit. Du fait de son rĂŽle dans la publication de la majoritĂ© des numĂ©ros de QuĂ©bĂ©coises debouttes!, le Centre des femmes est responsable de la production d'un nombre apprĂ©ciable de documents tapuscrits. En histoire culturelle du QuĂ©bec, les articles de pĂ©riodiques sont frĂ©quemment intĂ©grĂ©s au corpus, car ils sont considĂ©rĂ©s comme des voies privilĂ©giĂ©s vers les idĂ©es constitutives de cultures de groupe[31]. Au-delĂ  des dĂ©partements d'histoire, la thĂšse de doctorat en Ă©tudes littĂ©raires que Marie-AndrĂ©e Bergeron remet Ă  l’UniversitĂ© Laval en 2013 tire profit des articles de ladite revue chapeautĂ©e par le Centre des femmes[32]. Bergeron s’intĂ©resse non seulement Ă  la teneur des productions intellectuelles fĂ©ministes, mais Ă©galement aux mĂ©thodes argumentatives qui y sont employĂ©es. Aux cĂŽtĂ©s de revues reprĂ©sentatives des organisations de femmes des annĂ©es 1970, QuĂ©bĂ©coises debouttes!, constitue l’essentiel de sa documentation[33]. À l’occasion de son mĂ©moire de maĂźtrise remis en 2017 Ă  l’École de criminologie de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, AmĂ©lie Lamontagne s'intĂ©resse Ă  l’argumentaire et aux repĂšres conceptuels des groupes fĂ©ministes du QuĂ©bec qui se penchĂšrent publiquement sur la question des violences sexuelles[34]. Les numĂ©ros de QuĂ©bĂ©coises debouttes! parus entre 1972 et 1974 constitue l’un des principaux piliers de la documentation de l’étude de Lamontagne[35].

Notes et références

Annexes

Lien externe

BanQ numérique et archives nationales du Québec

Bibliographie

  • Denyse Baillargeon, BrĂšve histoire des femmes au QuĂ©bec, MontrĂ©al, Éditions BorĂ©al, , 281 p., chap. 7 (« La rĂ©volution fĂ©ministe (1966-1989) »), p. 181-213.
  • Marie-AndrĂ© Bergeron, Nous avons voulu parler de nous. : Le discours Ă©ditorial des fĂ©ministes quĂ©bĂ©coises (1972-1987) dans QuĂ©bĂ©coises deboutte!, Les tĂȘtes de pioches et La Vie en rose (ThĂšse de doctorat), QuĂ©bec, UniversitĂ© Laval, , 271 p..
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  • Yvan Lamonde, « L'histoire culturelle comme domaine historiographique au QuĂ©bec », Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, vol. 51, no 2,‎ , p. 285-299.
  • AmĂ©lie Lamontagne, Je ne veux pas ĂȘtre condamnĂ©e au viol Ă  perpĂ©tuitĂ©, et toi?. : Luttes fĂ©ministes quĂ©bĂ©coises contre les violences sexuelles (1970-1983) (MĂ©moire de maĂźtrise), MontrĂ©al, UniversitĂ© de MontrĂ©al, , 160 p..
  • Diane Lamoureux, « FĂ©minisme et nationalisme au QuĂ©bec : un aperçu historique », Nouveaux Cahiers du socialisme, no 24,‎ , p. 168-175.
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  • Marie-Blanche Tahon, « LibĂ©ration des femmes et famille au QuĂ©bec. Questionnements sur des relations entre des transformations », Globe, no 3,‎ , p. 107-124 (DOI 10.7202/1000584ar)
  • Anne ThĂ©riault, « FĂ©minisme et nationalisme dans le QuĂ©bec contemporain, entre modernitĂ©Ì et postmodernitĂ© », Politique et SociĂ©tĂ©s, vol. 28, no 2,‎ , p. 53-67 (DOI 10.7202/038074ar).
  • Le Collectif Clio, « De complĂ©ment Ă  sujet : L'histoire des femmes au QuĂ©bec depuis quatre siĂšcles », Le jour, MontrĂ©al,‎ , p. 527-559.
  • QuĂ©bĂ©coises deboutte!, 1972-11, Collections de BAnQ
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