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Catastrophe de Texas City

La catastrophe de Texas City eut lieu le , Ă  la suite de l'explosion d'environ 2 080 tonnes de nitrate d'ammonium chargĂ©es Ă  bord du navire SS Grandcamp, battant pavillon français, dans le port de Texas City. L'explosion, entendue dans un rayon de 240 km[1], provoqua un incendie dans une usine de Monsanto fabriquant du styrène[1]. Elle fit au moins 581 morts[2] et plus de 3 000 blessĂ©s.

Catastrophe de Texas City
Le SS High Flyer ou le SS Wilson B. Keene, trois jours après la catastrophe de Texas City.
Le SS High Flyer ou le SS Wilson B. Keene, trois jours après la catastrophe de Texas City.

Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Localisation Texas City, Texas
CoordonnĂ©es 29° 22′ 39″ nord, 94° 53′ 29″ ouest
Date 16 avril 1947
Bilan
BlessĂ©s plus de 3 000
Morts au moins 581

L'accident

Le cargo français Grandcamp, commandĂ© par Charles de Guillebon, d'une longueur de 128,82 m, en cours de chargement, contenait 2 080 tonnes de nitrate d'ammonium en sacs (32,5 % d'azote, 4 % de charges minĂ©rales, 1 % de bitume) quand un incendie fut dĂ©tectĂ© Ă  8 h 0 alors qu’un complĂ©ment d’engrais devait ĂŞtre chargĂ©. Pour Ă©touffer l'incendie, le capitaine fit fermer les panneaux de cale et envoyer de la vapeur sous pression, le seul moyen de lutte du bord. Malheureusement, cette cargaison n'a pas besoin d'oxygène pour continuer Ă  brĂ»ler une fois que la combustion a Ă©tĂ© initiĂ©e. Au contraire, la chaleur de la vapeur accĂ©lĂ©ra la rĂ©action. Ă€ 8 h 30, l’équipage fut Ă©vacuĂ© sur le quai, les pompiers de la ville et un remorqueur furent appelĂ©s; mais ce remorqueur n’eut pas le temps d’arriver car, malgrĂ© les efforts des pompiers et de l’équipage, Ă  9 h 12, le Grandcamp explosa avec un Ă©norme panache de fumĂ©e et en crĂ©ant un vĂ©ritable tsunami qui ajouta d’autres morts Ă  ceux de l’explosion.

Un parking Ă  500 mètres de l'explosion.

Celle-ci provoqua la mort de plusieurs centaines de personnes et l'incendie du cargo amĂ©ricain High Flyer, amarrĂ© Ă  250 m, qui contenait 1 050 tonnes de soufre et 960 tonnes de nitrate d'ammonium. Parmi les 41 membres d'Ă©quipage du Grandcamp, seuls six eurent la vie sauve car ils ne se trouvaient pas Ă  proximitĂ© du navire au moment de l'explosion. Le navire fut complètement dĂ©sintĂ©grĂ© par celle-ci. Une de ses ancres fut retrouvĂ©e Ă  trois kilomètres de distance, enfouie dans un jardin. Le port et les navires se trouvant Ă  quai furent ravagĂ©s.

Le High Flyer explosa Ă  son tour le lendemain , après avoir brĂ»lĂ© pendant près de seize heures. Un stock de 500 tonnes du mĂŞme nitrate d'ammonium qui se trouvait sur le quai, prit feu Ă©galement, mais brĂ»la sans exploser. Les experts expliquent cette diffĂ©rence de comportement par le confinement plus important dans la cale des bateaux. Il s’agit d’une des plus grandes catastrophes maritimes connues Ă  ce jour, similaire mais cependant moindre que l'explosion de Halifax de 1917.

Causes

Il semble qu’un feu ait pu se déclencher spontanément en raison de la très forte chaleur régnant sous les piles de sacs de nitrate d’ammonium à l’intérieur des cales fermées. De plus, la cargaison avait été fabriquée à partir de surplus de poudre de guerre reconditionné, il y avait donc peut-être des impuretés responsables de l’ignition de l’engrais[3].

Suite

Ă€ la suite de cette catastrophe, qui vit la Garde nationale, les garde-cĂ´tes et les forces armĂ©es intervenir, le premier recours collectif (class action) dĂ©posĂ© Ă  l'encontre du gouvernement fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain eut lieu, rassemblant 8 485 plaignants, sur le fondement du Federal Tort Claims Act (en) (FTCA). Si la district court donna raison aux plaignants, accusant l'État de « nĂ©gligence », le jugement fut cassĂ© par les juridictions supĂ©rieures, le procès allant jusqu'Ă  la Cour suprĂŞme en 1953.

Le navire, Ă  l'origine un Liberty ship construit en 1942 nommĂ© Benjamin R. Curtis ayant un port en lourd de 10 830 tonnes, avait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  titre gracieux, et dans le cadre de l'accord Blum-Byrnes, Ă  la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique en 1946, ce pourquoi il battait pavillon français[4].

En 1997, pour le cinquantenaire de l'explosion, l'artiste David Govedare, commissionné par la ville, a créé une fontaine commémorative ornée de l'oiseau phénix symbolisant la renaissance des cendres du désastre[5].

Notes et références

  1. « Blasts and Fires Wreck Texas City of 15,000; 300 to 1,200 Dead; Thousands Hurt, Homeless; Wide Coast Area Rocked, Damage in Millions », New York Times, 17 avril 1947.
  2. High W. Stephens, The Texas City Disaster, 1947, University of Texas Press, 1997, p. 100 (ISBN 0-292-77723-X).
  3. « Grandcamp », sur Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux, (consulté le ).
  4. « cargo GRANDCAMP », sur French Lines (consulté le ).
  5. « The Phoenix Fountain »

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Bill Minutaglio, City on Fire, Harper Collins Publishers, , 304 p. (ISBN 0-06-018541-4).

Articles connexes

Liens externes

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