Castrum Vesulium
Le Castrum Vesulium (château de Vesoul en latin) était un château fort situé sur la colline de la Motte, site désormais occupé par la ville de Vesoul. Le château a été construit au IXe siècle et détruit en 1595.
Histoire
En 899, un document[1] faisant référence à la ville la désigne pour la première fois par le terme de Castrum Vesulium. Ce terme était le nom du château fort construit au sommet de la Motte de Vesoul pour protéger la ville.
Récemment, des objets[2] du néolithique et de l'époque gallo-romaine ont été retrouvés à l'emplacement de l'actuelle Vesoul, au plateau de Cita qui abritait autrefois un camp romain. Des archéologues ont également découvert au sommet de La colline de la Motte, centre ancien de la ville, des objets datant de l'Antiquité, principalement des monnaies et des médailles à l'effigie des premiers empereurs romains.
À l’époque époque gallo-romaine, la ville est une petite station[3]. Elle tient lieu de relais de poste et gîte d'étape au croisement des voies reliant Mandeure à Port-sur-Saône (axe Est-Ouest) et Besançon à Luxeuil (axe Nord-Sud). Ce rôle de carrefour régional orienté vers les quatre points cardinaux perdure jusqu’au Moyen Âge. Vers 1030, la bourgade est appelée Castellum, terme qui désigne un camp fortifié.
Vesoul s'est formée sur les flancs de la colline de la Motte, une butte-témoin calcaire surplombant la vallée du Durgeon culminant à 375 mètres d’altitude où se trouve désormais la Chapelle Notre-Dame-de-la-Motte. C'est au IXe siècle que le château « Castrum Vesulium » est construit sur le sommet de la Motte. Cet emplacement d'importance stratégique permettant de repérer de loin l'approche de l'ennemi constitue un site défensif de premier choix durant les périodes des guerres médiévales[4]. Le château est construit par les comtes de Portois qui délaissent Port-sur-Saône, rasé par les Normands, pour s’installer à Vesoul. Les comtes de Portois fondent, dans la ville, en 1092, le prieuré Saint-Nicolas[5]. Les comtes, vassaux des comtes de Bourgogne, deviennent vicomtes en 1019 : le premier connu par les textes est Gislebertus, viscomes vesuli castri (vicomte du château de Vesoul )[6].
Assiégé et détruit partiellement en 1479 par Louis XI durant la guerre de succession de Bourgogne, puis reconstruit, le château est pris et totalement démantelé par les troupes de Henri IV en 1595 ; il ne sera pas reconstruit.
Fortifications
Le Castrum Vesulium comportait deux enceintes. La première enceinte du château était de forme irrégulière et se trouvait à environ 150 mètres du sommet de la Motte, dans le sens de l'ascension. La deuxième enceinte se trouvait à environ 50 mètres du sommet, sur le vaste plateau où se trouve l'actuelle chapelle Notre-Dame-de-la-Motte. Cette enceinte comportait probablement qu'une seule porte fortifiée, mais plusieurs poternes avait été percées. Quelques maisons se trouvaient entre la première et la deuxième enceinte. Toutes les fortifications ont été détruites[7] - [8]
- Fortifications de la première enceinte
- Tour Notre-Dame
- Tournelle des Boilloz, située à l'est, en direction du prieuré du Marteroy
- Tour de la Poterne (ou tour des Haberges), située à l'ouest, en direction des Haberges
- Tour de Froitcul, située au nord
- Fortifications de la deuxième enceinte
- Tour de la Basse-Cour, située à l'est, elle dominait la tournelle des Boilloz
- Tour du Prévôt, située à l'ouest, elle dominait la tour de Haberges
- Tournelle des Prisonniers, située à l'ouest, elle était une annexe de la tour du Prévôt
- Grosse Tour, située au nord, elle a notamment été renforcée par Philippe Le Bon
- Tournelle de Faucogney
Gouverneurs du chateau
- Richard de Dampierre[9]
- Jacques de Villafans
Notes et références
- « Vesoul », sur le site de la sarl BONTOURISM (consulté le ).
- « Découvertes », sur le site de l'agence immobilière saônoise (consulté le ).
- « Carrefour des voies », sur le site de la culture de la région (consulté le ).
- « le Castrum Vésulium », sur le site de l'office du tourisme de Vesoul (consulté le ).
- « La construction du château », sur le site de la culture de la région (consulté le ).
- « Les vassaux du château », sur http://missiontice.ac-besancon.fr/ (consulté le ).
- Jules Finot, Les sires de Faucogney, vicomtes de Vesoul. Notices et documents, H. Champion, , 304 p. (lire en ligne), p. 14-21
- Reproduction du Castrum Vesulium et de ses fotifications (voir légende)
- Histoire de Vesoul, Partie 1, Livre I, Chapitre V, p.39 : de Alfred Gevrey, 1865