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Casse de la Banque de France de Toulon

Le casse de la Banque de France de Toulon est un important braquage ayant touchĂ© la Banque de France de Toulon le [1]. Il est surnommĂ© par les mĂ©dias le « casse du siècle »[1], de par son extraordinaire mode opĂ©ratoire et son butin qui s'Ă©lève Ă  146 millions de francs (32,2 millions d'euros en 2018[2]).

DĂ©roulement du casse

Le Ă  7 heures du matin, deux hommes se font passer pour des livreurs de champagne et pĂ©nètrent dans un appartement de la banlieue de Toulon oĂą ils sĂ©questrent pendant plusieurs heures un gardien, sa femme et son fils de six ans. Cet appartement devient le QG d'un commando d'une dizaine de braqueurs qui prennent en otage ce vigile, Emmanuel Demaimay, Ă  qui ils mettent une ceinture-banane contenenant 300 grammes d'explosif F 15 avec un système de mise Ă  feu Ă  distance, faisant de Demaimay une bombe humaine[3]. Ils se servent de ce gardien de nuit comme cheval de Troie et pĂ©nètrent dans la Banque de France de Toulon aux alentours de 17h15, Emmanuel Demaimay devant reprendre le travail Ă  18h. Les malfaiteurs aux visages grimĂ©s, portant perruques, barbes et lunettes noires, ont alors accès aux coffres et s'emparent en deux heures d'un butin estimĂ©, selon le chiffre officiel, Ă  146 millions de francs soit 22 millions d'euros, ce qui reprĂ©sente 4 mètres cubes de billets de 100 francs usagĂ©s[3] et trois fois la somme du « casse du siècle Ă  Nice » menĂ© par Albert Spaggiari en 1976[1].

EnquĂŞte

La police judiciaire toulonnaise, dirigĂ©e par le commissaire Georges Bonnefont, soupçonne, malgrĂ© le peu de preuves matĂ©rielles, une complicitĂ© interne, les malfaiteurs connaissant les plans de situation, les procĂ©dures d'ouverture des coffres et les systèmes de sĂ©curitĂ© de la banque, notamment les alarmes. Grâce Ă  des informateurs, les policiers dĂ©terminent que la taupe est HĂ©lène Renaux, 39 ans, secrĂ©taire comptable dans la banque[1] qui a dĂ©cidĂ© de vivre « la grande aventure » avec Jean-Claude Lopiccolo, petit commerçant dont un ami RMIste RenĂ© Bombace, les persuade de rĂ©aliser le « coup de leur vie ». C'est elle qui dĂ©signe comme « otage parfait » Emmanuel Demaimay, 25 ans, dĂ©lĂ©guĂ© du personnel[3]. Les Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques permettent d'apprendre qu'une remise de butin doit avoir lieu le 16 fĂ©vrier 1993. Au terme d’une filature, les policiers arrĂŞtent Marc Armando (considĂ©rĂ© comme le « cerveau » du « casse du siècle ») en possession de 3 200 000 francs, Jean-Claude Lopiccolo, Dominique Gianonne, RenĂ© Bombace, Gianfranco Cascioni, Jean Chiari et Dominique Bernardini dit « le Chinois », le lieutenant d'Armando. La police ne rĂ©cupère que 9 millions de francs[1].

Procès et sort des accusés

Les peines au cours du procès vont de 8 à 18 ans de prison. Hélène Renaux qui assume ses responsabilités et son amant Jean-Claude Lopiccolo se marient et refont leur vie au Brésil après leur peine[4]. Marc Armando, après avoir purgé sa peine, est libéré en 2005. Arrêté en avril 2013 pour un trafic de cocaïne cachée dans une torpille fixée à la coque d’un pétrolier et saisie dans le port de Rotterdam, il est extradé des Pays-Bas vers la prison des Baumettes à Marseille où il se suicide par pendaison deux heures après son admission le [5].

Quant à Emmanuel Demaimay, longtemps considéré comme complice, après un long congé-maladie, il négocie deux ans plus tard son départ de la Banque de France[6]. Il finit par divorcer et vend désormais des vêtements sur les marchés[7].

Bibliographie

  • Jean-Marc Binot et Bernard Boyer L'Argent de la RĂ©sistance (Larousse, 2010)
  • " Jean-Claude Kella", Hold-up, Don Quichotte Ă©ditions, 2011
  • Thierry Siffre-Alès, "Reflets d'une âme en taille douce", roman psychologique relatant l'affaire, Le Lau Éditions 2011
  • Pour des affaires encore plus importantes, lire aussi Guy Penaud, Les Milliards du train de Neuvic (Fanlac, 2001), et Jean-Jacques Gillot et Jacques Lagrange : Le Partage des milliards de la RĂ©sistance (Pilote 24 Ă©dition, PĂ©rigueux, 2004). Dans une action concertĂ©e, des membres de l'ArmĂ©e secrète et de l'Organisation de rĂ©sistance de l'armĂ©e attaquent Ă  Neuvic-sur-l'Isle (Dordogne), le 26 juillet 1944, un train contenant un wagon de la Banque de France (le plus gros record de la LibĂ©ration: l'attaque rapporte 2.280.000.000 F de l'Ă©poque, soit 370 millions € actuels), Ă  quoi s'ajoutent divers autres "casses" du genre (Libourne, Villeneuve sur Lot, Clermont-Ferrand, AngoulĂŞme, Châteauroux, Issoudun, Thonon-les-Bains, etc.) parmi plus d'une quarantaine du moment. La thèse de Gillot et Lagrange est que dans quasiment tous les cas, Ă  commencer par celui de Neuvic, la majeure partie des sommes ne servira pas ensuite Ă  la RĂ©sistance mais Ă  d'autres intĂ©rĂŞts conjuguĂ©s.

Documentaire télévision

Notes et références

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