Caroline Marbouty
Caroline Pétiniaud, dite Marbouty, née le à Paris[1] et morte le à Paris, est une écrivaine française connue sous le pseudonyme de Claire Brunne (ou Claire Brune)[2].
Naissance | |
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Décès |
(Ă 86 ans) 8e arrondissement de Paris |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Sophie-Julie-Caroline PĂ©tiniaud de Lacoste |
Pseudonymes |
Claire Brunne, Caroline PĂ©tiniaud, Marbouty, C. Brune |
Nationalité | |
Activités |
Biographie
Caroline Pétiniaud est la fille de Sophie Olive Joséphine de Lacoste[3] - [4], issue d’une famille aisée de La Rochelle et de François Pétiniaud, négociant et conseiller à la Cour Royale de Limoges en 1811.
Elle épouse en 1822, Marbouty, greffier en chef au tribunal de Limoges. Déçue par ce mariage qu'elle considère médiocre, se lance dans la littérature sous le pseudonyme de Claire Brunne.
En 1833, elle cherche à rencontrer Balzac, mais d'abord sans succès. En 1836, Balzac l'invite à l'accompagner en Italie. Pour éviter des commérages qui déclencheraient la jalousie de Mme Hańska, il lui demande de se travestir en jeune homme et de se faire passer pour son page, qu'il appelle Marcel. La supercherie ne trompe cependant pas les moines de la Grande Chartreuse, qui lui refusent l'entrée. À leur arrivée à Turin, en juillet, Balzac descend à l'hôtel le plus chic de la ville où il lui réserve une chambre adjacente à la sienne et lui demande de l'accompagner dans les salons où il est invité. Elle est faussement prise pour George Sand et invitée à discuter de ses ouvrages. Devant le risque d'un scandale, le couple se remet bientôt en route pour Genève[5].
En 1842, elle publie Ange de Spola, trois nouvelles (Ange de Spola, Cora, une coquette) précédée d’une préface résolument féministe.
En 1844, elle publie Une Fausse Position, qui est vu comme un roman à clef où Balzac est mis en scène de façon assez négative, sous le nom d’Ulric, roman qui serait une réponse à La Muse du département. Ce roman qui fit dire à Michelet qu’il est très fort et pris sur le vif, donne le portrait de plusieurs personnalités de l’époque et une vision des difficultés rencontrées par les femmes autrices, les femmes séparées de corps, la misère des ouvrières…[6]
À l’été 1858, elle croise Eugène Delacroix à la station termale de Plombières-les-Bains qui en fait mention dans son journal[7].
Elle vit une vieillesse difficile, devant solliciter des subsides et termine sa vie, de façon dramatique, écrasée par un omnibus le à Paris. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (16e division).
Ĺ’uvres
Sous le pseudonyme de Claire Brunne
- Ange de Spola. 1 : Ă©tudes de femmes, 1842
- Ange de Spola. 2 : Ă©tudes de femmes, 1842
- Dupuytren et Palissy, ou les Jolis contes vrais, 1842
- Une fausse position, 1844 (dans Gallica)
- Le Marquis de Précieux, ou les Trois époques, 1812-1820-1850, 1850
- L'Unité du pouvoir, concordat politique, brochure servant de préface à la pièce “le Mariage”, destinée au Théâtre-français..., 1859
- L'Organisation des intelligences, 1866
- Un artiste au XIXe siècle, L’Artiste, 1845, p. 165-169 (dans Google Books)
- avec Émile Souvestre : La Protectrice, p. 1-16 (dans Google Books)
Bibliographie
- Émile Paul, Une amie de Balzac, Mme Marbouty, 1925
- (en) Stefan Zweig, Balzac, New York, The Viking Press, , 404 p.
- Maurice Serval, Une amie de Balzac ,
Notes
- État civil reconstitué, page 40, V3E/N 1784, ancien 1er arrondissement de Paris
- Claire Brunne, Boîte aux Lettres, Figaro, 15 juillet 1883
- Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 1854 : « Mme Petiniaud, née Delacoste, annonce avoir trouvé le moyen de diriger les aérostats. Elle désire soumettre au jugement de l’Académie un modèle de son appareil qu’elle a exécuté, et dont elle donnerait, dit-elle, difficilement l’idée au moyen d’une description. »
- Article par Claire Brunne, née Pitiniaud de Lacoste, dans Le Courrier de la Rochelle : journal politique, 1869 sur son grand-père.
- Zweig 1946, p. 255-259
- Annette Smith, Les mille et une positions de Mme Marbouty : sociomécanique d’un écrivain femme sous la Monarchie de Juillet, 1992
- Eugène Delacroix, Journal, tome 3, 1893, 2 août 1858