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Carlos de Borja y Centellas

Carlos de Borja Centellas y Ponce de León (né le à Gandia, en Espagne, mort le à Real Sitio de San Ildefonso) est un cardinal espagnol.

Carlos de Borja
y Centellas
Image illustrative de l’article Carlos de Borja y Centellas
Cardinal Borja, par Andrea Procaccini
Biographie
Nom de naissance Carlos de Borja y Centellas et Carlos Borja Centellas y Ponce de LeĂłn
Naissance
Gandia
Drapeau de l'Espagne Espagne
Décès (à 70 ans)
Real Sitio de San Ildefonso
Espagne
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par Clément XI
Titre cardinalice cardinal-prĂŞtre
de Santa Prudenziana
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
Dernier titre ou fonction Patriarche des Indes occidentales
Patriarche des Indes occidentales
�
ArchevĂŞque titulaire de Trapezus
�

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Il naît le [1] à Gandia, fief de sa famille, en Espagne[2]. Il est le quatrième enfant[3] de Francisco Carlos de Borja Centelles y Doria, 9e duc de Gandie (1626-1665), et de María Ponce de León[4]. Il est le frère de Pascual Francisco, 10e duc de Gandia (1653-1716)[5], et du cardinal Francisco Antonio[2] - [6]. Il est l'oncle paternel de Luis Ignacio, 11e duc de Gandie[7]. Les ducs de Gandia descendent du pape Alexandre VI Borgia par un fils de celui-ci, Giovanni (1474 ou 1476-1497), 2e duc de Gandia[8].

De 1669 à 1679, Carlos étudie au Colegio Mayor de San Ildefonso, à Alcalá de Henares. Il obtient un doctorat in utroque jure (c'est-à-dire en droit canon et en droit civil)[3].

On ignore la date de son ordination. Il obtient de nombreux bénéfices. Il est chanoine au chapitre cathédral de Tolède[3] - [9], archidiacre de Madrid, vice-aumônier du roi Philippe V, prieur du monastère de Santa Maria del Sar (es) à Saint-Jacques-de-Compostelle, abbé nullius d'Alcalá la Real, abbé de Sainte-Léocadie de Tolède[3].

En 1698, il devient membre du Consejo de las Órdenes (es), revêtu de l'habit de l'ordre d'Alcántara. Par la suite, il reçoit la charge de sumiller de cortina (es) (sommelier du corps[10]) du roi, et il entre au conseil d'Italie. En 1702, nommé vicaire général des armées de terre et de mer, il accompagne Philippe V dans sa campagne d'Italie, d'avril à septembre[3].

Le , le pape Clément XI le nomme archevêque titulaire de Trébizonde[1]. Le , il est consacré en présence du roi, de la reine et de toute la cour. Il conserve tous ses bénéfices[3]. Le , il est promu patriarche titulaire des Indes occidentales[1]. La même année, il devient grand aumônier de la maison du roi[11]. En avril 1709, il confirme Louis, prince des Asturies (le futur Louis Ier)[12].

Lors du consistoire de 1720, le , Clément XI le crée cardinal[1]. Le , Philippe V lui remet la barrette rouge. Arrivé trop tard au conclave de 1721, Borja ne participe pas à l'élection d'Innocent XIII. Le , il reçoit le chapeau, et onze jours plus tard le titre de cardinal-prêtre de Santa Prudenziana[3]. Le , il célèbre le mariage du prince des Asturies et de Louise-Élisabeth d'Orléans[13]. Le , il confirme l'infant Philippe (le futur Philippe Ier de Parme)[14].

Il participe au conclave de 1724 (élection de Benoît XIII). Le , il célèbre le mariage de l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne avec le prince Joseph, fils aîné du roi de Portugal Jean V. Il ne participe pas au conclave de 1730 (élection de Clément XII)[3].

Il meurt le au palais royal de la Granja de San Ildefonso[1].

Portrait

« C'était, dit Saint-Simon, un homme très ignorant, fort bas courtisan et tout à fait extraordinaire[15] […] un grand homme de bonne mine […] un très bon homme qui n'avait pas le sens commun […] Son rang et sa charge lui attiraient quelque considération� mais de sa personne il était compté pour rien[16]. »

Selon le mémorialiste, il ne doit son élévation qu'à sa famille et à une pénurie d'ecclésiastiques espagnols aptes aux charges importantes[16]. Louville prétend qu'il était « si borné » qu'on avait hésité à le baptiser[17]. Sa simplicité, ses balourdises, son désarroi, ses colères hors de propos divertissent son entourage, à commencer par le roi et la reine d'Espagne[18] : « Le roi et la reine l'aimaient assez, et ne se contraignaient point de s'en moquer[16]. » Il mange de la viande le Vendredi saint et oblige ses convives à l'imiter, en vertu d'une bulle de son aïeul Alexandre VI autorisant les membres de sa famille à le faire[15]. Quittant Rome après le conclave de 1721 qui a vu l'élection d'Innocent XIII, il fait ses adieux au cardinal Bernard Marie Conti, frère du nouveau pape :

« Parmi les compliments de regrets réciproques de leur séparation, Borgia dit à Conti que tout ce qui le consolait était l'espérance du plaisir de le revoir bientôt, et que dans peu un autre conclave le rappellerait à Rome. On peut juger comment le frère du pape trouva ce compliment bien tourné[16]. »

Iconographie

Notes et références

  1. (en) « Carlos Cardinal Borja Centellas y Ponce de León », sur catholic-hierarchy.org (consulté le 3 mars 2018).
  2. (it) Gaetano Moroni, « Borgia Carlo, Cardinale », Dizionario di Erudizione Storico-Ecclesiastica, sur books.google.com, Venise, 1840, t. VI, p. 52 (consulté le 3 mars 2018).
  3. (en) Salvador Miranda, « The Cardinals of the Holy Roman Church », sur webdept.fiu.edu, 2017 (consulté le 5 mars 2018).
  4. (en) « Francisco Carlos de Borja Centelles y Doria, IX duque de Gandía », sur geni.com, 2018 (consulté le 3 mars 2018).
  5. « Pascual Francisco de Borja y Centellas Ponce de León », sur undacionmedinaceli.org (consulté le 4 mars 2018). �(en) « Pascual Francisco de Borja y Centellas Ponce de León, X duque de Gandía », sur geni.com, 2018 (consulté le 4 mars 2018).
  6. Selon Saint-Simon, il serait son neveu. Mais, dans l'index, l'éditeur dit bien « frère ». Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1988, t. VIII, p. 222� et index p. 1180.
  7. Saint-Simon se trompe quand il dit « treizième duc ». Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 105, note 13.
  8. Armand de Foucault, « Généalogie Borgia, le pape Alexandre VI et les ducs de Gandia (Valence) jusqu'au XVIIIe siècle », sur hortibus.blogspot.fr, 13 janvier 2014 (consulté le 3 mars 2018).
  9. Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 436 et 437.
  10. Traduction donnée par Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 208.
  11. Yves Coirault, dans Saint-Simon, op. cit., 1986, t. VI, p. 526, note 2.
  12. Saint-Simon, op. cit., 1984, t. III, p. 470, note 2.
  13. L'événement est relaté par Saint-Simon. Borja, qui a des difficultés en lecture, s'y distingue par ses maladresses et ses bouffonneries. Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 304, 305 et 314.
  14. Borja perd une nouvelle fois la tramontane et divertit une nouvelle fois la cour : « Il ne savait ce qu'il faisait ni où il en était. » Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 404 et 405.
  15. Saint-Simon, op. cit., 1983, t. II, p. 201.
  16. Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 222.
  17. Mémoires secrets sur l'établissement de la maison de Bourbon en Espagne : extraits de la correspondance du marquis de Louville, Paris, Maradan, 1818, t. I, sur us.archive.org, p. 121 (consulté le ).
  18. Saint-Simon, op. cit., 1988, t. VIII, p. 304, 305, 314, 404.
  19. (en) Cardinal Borja, sur museodelprado.es (consulté le 3 mars 2018).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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