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Carlos Kaiser

Carlos Henrique Raposo, plus communément appelé Carlos Kaiser, né le à Rio Pardo, au Brésil, est un footballeur brésilien qui jouait au poste d'attaquant, également connu sous le nom de « Forrest Gump » du football brésilien[1]. Il est recruté pour jouer avec de nombreuses équipes professionnellement au cours de sa carrière longue de treize ans, mais ne participe à aucun match officiel et cache ses capacités limitées derrière des blessures simulées, des transferts fréquents et d’autres ruses.

Carlos Kaiser
Image illustrative de l’article Carlos Kaiser
Biographie
Nom Carlos Henrique Raposo
Nationalité Brésilien
Naissance
Rio Pardo (Brésil)
Taille 1,86 m (6 1)
Période pro. 1979-1992
Poste Attaquant
Parcours junior
Années Club
1972 Botafogo FR
1973-1977 CR Flamengo
Parcours senior1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1979 CF Puebla000 0(0)
1981 Botafogo FR000 0(0)
1983 CR Flamengo000 0(0)
1986 Gazélec Ajaccio000 0(0)
1988 Bangu AC000 0(0)
1988 Fluminense FC000 0(0)
1989 Vasco da Gama000 0(0)
1989 Sixshooters d'El Paso000 0(0)
1990 America FC000 0(0)
1992 Guarany FC (pt)000 0(0)
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
Dernière mise à jour : 23/07/2019

Biographie

Début de carrière

Surnommé « Kaiser » en raison de sa ressemblance avec Franz Beckenbauer, Carlos Kaiser commence sa carrière dans les équipes de jeunes de Botafogo, avant de passer au Flamengo. En 1979, lors d’une séance d’entraînement, il convainc les dépisteurs de Puebla et est recruté par le club mexicain, qui le libère quelques mois plus tard sans qu'il ait joué un seul match[2].

Fraude footballistique

Il retourne ensuite au Brésil et commence sa carrière de « fraude footballistique » puisqu'il veut être footballeur sans véritablement jouer. Coéquipier qui met une bonne ambiance dans le vestiaire et toujours prêt à rendre service, il devient l'ami de nombreux footballeurs tels que Carlos Alberto Torres, Ricardo Rocha et Renato Gaúcho, ce qui lui permet de constituer un réseau de joueurs pour le recommander chaque fois qu'il a besoin de changer de club. Sa forme physique est à certains moments proche de celle des footballeurs professionnels, mais sa technique en est très loin.

Sa fraude consiste à signer des contrats courts, sans risque pour ses employeurs, et à déclarer à son arrivée qu'il est à court de forme, mais qu'il est motivé pour y remédier. Il passe les premières semaines à se mettre au niveau physiquement. Puis, le moment venu d'affronter ses coéquipiers à l'entraînement, il simule une blessure au tendon du jarret ; la technologie médicale à l'époque rend difficile la détection de la fraude. Chaque fois qu'un club veut pousser les examens, il a un dentiste qui prétend qu'il a une infection focale (en). En suivant ce même procédé, il réussit à rester quelques mois dans ses clubs successifs sans être démasqué[1].

Un autre aspect de la fraude consiste à se lier d'amitié avec des journalistes afin qu'ils écrivent des articles fictifs à son sujet. Selon un de ces articles, il aurait été si bon à Puebla qu'il aurait été invité à devenir Mexicain et à jouer pour l'équipe nationale[1]. Il parvient à monter une vidéo censée montrer ses exploits, où la qualité de l'image est assez médiocre pour qu'on confonde d'autres joueurs avec lui. Il utilise également des gadgets tels que des téléphones mobiles, coûteux et rares à l'époque, afin de créer une impression d'agitation autour de lui, avec des conversations en langues étrangères, où sont rejetées des offres imaginaires de transfert[3].

Ceux qui soupçonnent la supercherie ne le dénoncent pas, s'amusant de voir combien de clubs se font berner.

Carrière de club

À son retour au Brésil, Kaiser retourne à Botafogo, continuant son incroyable parcours d'escroc. Tout en appliquant son arnaque à la blessure, il utilise également le téléphone portable en prétendant parler anglais pour prolonger son contrat. Mais il est découvert par un médecin du club parlant couramment l'anglais[4]. Il rejoint ensuite Flamengo et reste quelques mois en utilisant les mêmes subterfuges[4].

Il dit avoir joué en Argentine à Talleres de Córdoba et à Independiente. Il y aurait été introduit par « Alejandro », un ami de Jorge Burruchaga, qui aurait fait partie du groupe ayant remporté la Copa Libertadores 1984 et la Coupe intercontinentale 1984, en se présentant comme Carlos Enrique, un joueur argentin qui faisait vraiment partie de l'équipe[2].

En 1986, selon ses dires[5], il serait parti pour l'Europe et aurait rejoint un club de division 2 française, Gazélec Ajaccio, où joue un ami, Fabio Barros. Tout comme un autre joueur brésilien qui y joua, Alexandre Couto, Barros affirme que Kaiser n'a jamais mis les pieds en Corse[6] - [7] ; il n'apparaît d'ailleurs nulle part dans les effectifs du club, au contraire de Barros[8] - [9]. Lors d'une séance d’entraînement avec les supporteurs organisée par le club pour sa présentation, craignant d’être démasqué, au lieu de jongler, il aurait lancé tous les ballons vers la foule en embrassant le blason sur son maillot[3]. Il prétend être resté un an dans ce club et être retourné au Brésil l'année suivante[10], bien que son amitié avec des journalistes lui assure ensuite un article où il est présenté comme meilleur buteur du Gazélec, où il aurait joué huit saisons[2].

De retour au Brésil, il rejoint Bangu, où il continue avec ses artifices. Cependant, Castor de Andrade (en), le sponsor principal et patron du club, en a assez de voir Kaiser se contenter de s'entraîner. Il demande à l'entraîneur de faire entrer cet attaquant, à un moment où l'équipe perd 2-0. Envoyé à l'échauffement, Kaiser voit un groupe de supporters huer les joueurs et commence à se battre avec eux, de sorte qu'il reçoit un carton rouge et est renvoyé aux vestiaires. Après le match, il ment au président en prétendant que les supporters l'ont traité de voleur. Il est pardonné et obtient une prolongation de six mois[2].

Kaiser est également passé par Fluminense où, avec son stratagème de blessure, il utilise de nouveau un téléphone portable pour faire semblant de rejeter des offres d'autres clubs, affirmant qu'il est heureux au club. Il est finalement démasqué[3].

Il rejoindra Vasco da Gama, où il signe un contrat pour aider un coéquipier à surmonter un problème d'alcool[2] puisque lui ne boit pas et a la réputation d'avoir une influence positive sur les autres[11].

Quand il cesse sa carrière, faute de nouveau contrat, il n'a disputé aucune rencontre officielle en pro, et rares sont ceux qui l'ont vu jouer au football à l'entraînement.

Film

En , Carlos Kaiser signe un accord exclusif avec une société de production britannique, Nods & Volleys Entertainment Limited, afin de raconter son histoire. Le tournage de l'interview est achevé en .

Kaiser! Le meilleur footballeur à n'avoir jamais joué au football a sa première mondiale au festival du film de Tribeca le . Le film présente des contributions de Carlos Alberto Torres, Zico, Renato Gaúcho, Bebeto, Júnior et Ricardo Rocha[12].

Livre

Le livre Kaiser! Le plus grand footballeur à n'avoir jamais joué, du journaliste britannique Rob Smyth, est publié en 2018[13] - [14].

Références

  1. « A história de Carlos Henrique Kaiser, o Forrest Gump do futebol brasileiro »
  2. « Briga com torcedor, bolas na galera, celular falso... as aventuras de Kaiser »
  3. « Carlos "Kaiser": bolas fora, lesões agendadas, telemóveis falsos - Maisfutebol.iol.pt »
  4. « Carlos Henrique Kaiser - Football's Greatest Fraud - leftways », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) « The Greatest Footballer Never to Play Football », à la 24'50" [vidéo], sur la vidéo The Greatest Footballer Never to Play Football (consulté le )
  6. (en) « The Greatest Footballer Never to Play Football », séquence à partir de 1:10'00" [vidéo], sur la vidéo The Greatest Footballer Never to Play Football (consulté le )
  7. « Carlos Henrique Raposo, l’imposteur le plus fantasque de l’histoire du foot », sur GQ magazine (consulté le )
  8. « Corse Football », sur corsefootball.fr
  9. « Footballdatabase », sur footballdatabase.eu
  10. « Carlos "Kaiser", la leggenda del calciatore che non ha mai giocato una partita », Il Fatto Quotidiano,
  11. (pt) « Carlos «Kaiser»: a história de um farsante no futebol », sur Maisfutebol (consulté le )
  12. « Kaiser: The Greatest Footballer Never To Play Football | Tribeca Film Festival », sur Tribeca (consulté le )
  13. Smyth, « The forgotten story of ... Carlos Kaiser, football's greatest conman », The Guardian, (consulté le )
  14. « Reviews - The Possible World; Kaiser! The Greatest Footballer Never to Play Football; Forest Dark – review », The Guardian, (consulté le )

Liens externes

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