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Carl Loewe

Carl Loewe né à Löbejün le et mort à Kiel le , est un compositeur, pianiste, organiste, chef d'orchestre, chanteur, professeur et scientifique allemand.

Carl Loewe
gravure : portrait
Carl Loewe
Nom de naissance Johann Carl Gottfried Loewe
Naissance
Löbejün (Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse)
DĂ©cès (Ă  72 ans)
Kiel (Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse)
Activité principale Compositeur, scientifique
Activités annexes Organiste
Enseignement Daniel Gottlob TĂĽrk

On compare fréquemment Loewe avec son contemporain Franz Schubert.

Biographie

Issu d'une famille catholique modeste, Loewe est initié à la musique grâce à son père, instituteur[1]. Puis à partir de 1810, il étudie avec Daniel Gottlob Türk, cantor et organiste à Halle. En 1820 il est nommé organiste puis cantor de la Jacobkirche de Stettin en Poméranie (aujourd'hui située en Pologne) où il reste pendant 46 ans, cumulant d'autres fonctions, notamment d'enseignement.

Il est l'auteur de nombreux lieder et pièces instrumentales, principalement écrits au début de sa carrière. Son opus un, Erlkönig (« Le Roi des Aulnes », 1818) composé trois ans après Schubert, sur le poème de Goethe, fait sensation. Il se consacre par la suite à l'opéra et l'oratorio. Il fut chanteur (ténor), organiste, pianiste, s'accompagnant lui-même au piano ; et chef d'orchestre : le , il dirige la première de l'ouverture du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn, jeune compositeur âgé de 18 ans.

À partir des années 1840, il se produit en concert : Berlin et Vienne d'abord en 1844, à Londres en 1847, en Scandinavie en 1851, en France en 1857.

Robert Schumann Ă©crit (sans date)[2] :

« M. le Musikdirektor Dr. Karl LĹ“we, de Stettin, dont les Ballades trouvent leur Ă©cho dans les mille voix allemandes qui les rĂ©pètent avec enthousiasme et avec amour, donne demain soir un divertissement musical Ă  l'hĂ´tel de Pologne. S'il nous fallait nommer le compositeur vivant qui tĂ©moigne, depuis le dĂ©but de sa carrière, d'un esprit allemand, qui ait su exprimer ce cĹ“ur et cette âme dans leurs nuances les plus dĂ©licates comme dans leurs violences, dans le langage du premier amour comme celui de la colère : nous nommerions LĹ“we. Ajoutons Ă  cela l'union, si rare, du compositeur, du chanteur et du virtuose en une seule personne. Qu'un acteur dramatique joue devant nous de façon si magistrale [le drame de Goethe intitulĂ©] Torquato Tasso (de) [du nom du poète italien de la Renaissance, Le Tasse, en français] : il ne nous touchera pas plus que le texte de GĹ“the. Avec LĹ“we, nous entendons une musique chantĂ©e par celui dont le cĹ“ur mĂŞme l'a conçue, l'a sentie le premier, celui sans qui cette musique n'existerait pas. Plus des occasions comme celle-ci se font rares, plus il nous fait les saisir […] Mais nous voyons avec joie s'approcher un soir qui nous donnera l'occasion d'honnorer un artste de notre patrie comme le mĂ©rite son haut talent. »

Marcel Beaufils après avoir cité le passage, s'interroge sur les goûts ou « engouements » de Schumann[3].

Il connut un grand succès à son époque et se produisit dans différentes cours princières. Il a connu une désaffection dans la seconde partie du XXe siècle, sauf dans son pays d'origine.

Sa tombe se trouve au cimetière du parc d'Eichhof (de) près de Kiel. En 2012, lors de travaux de rénovation, une urne contenant le cœur de Loewe a été retrouvée à la Cathédrale de Stettin[4].

Ĺ’uvres

Loewe laisse tout au long de plus de cinquante ans, environ 500 lieder pour voix seule, avec accompagnement de piano (que l'on nomme chez ce compositeur gĂ©nĂ©ralement des ballades), convoquant plus de cent auteurs dont Goethe (27 lieder), Uhland, Vogl, Heine, Chamisso, Byron. Mais aussi six opĂ©ras dont un seul fut crĂ©Ă© – sans grand succès –, 17 oratorios, des cantates et motets.

Dans le domaine instrumental il a composé trois sonates pour piano, trois quatuors à cordes (op. 24), deux symphonies et deux concertos pour piano.

Vocales

  • Nombreuses ballades en cycle :
    • Der Heinesche Liederkreis, op. 9
    • Frauenliebe, op. 60
    • Deux recueils de lieder, op. 62 et op. 84/4 : RĂĽckerts Gedichte
    • Liederkreis fĂĽr Babstimme (recueil pour voix de basse)
  • Oratorios :
    • Die Zerstörung von Jerusalem (1830)
    • Die Siebenschläfer (1833)
    • Palestrina (1843)
    • Das SĂĽhnopfer des neuen Bundes (1847)
  • OpĂ©ras :
    • Die drei WĂĽnsche (1834) CrĂ©ation Ă  Berlin
    • Emmy d'après Walter Scott

Orchestre

  • Symphonie no 1 en rĂ© mineur
  • Symphonie no 2 en mi mineur (1832)
  • Concerto pour piano no 1 en mi mineur
  • Concerto pour piano no 2 en la majeur

Discographie

Hommages

L'astéroïde (10095) Carlloewe est nommé en son honneur[5].

Notes et références

  1. Cantagrel 1994, p. 362
  2. Beaufils 1956, p. 153
  3. Beaufils 1956, p. 154
  4. (pl) szczecin.gazeta.pl
  5. (en) « (10095) Carlloewe », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_7826, lire en ligne), p. 720–720

Annexes

Bibliographie

  • Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dirs.), Guide de la mĂ©lodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1, OCLC 417117290, BNF 35723610), p. 362–373.
  • Claude Rostand, La musique allemande, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que Sais-Je ? », (rĂ©impr. 1967) (ISBN 2-13-029637-8), p. 91
  • Marcel Beaufils, Le lied romantique allemand, Paris, Gallimard, coll. « Pour la musique » (no 2), , 325 p. (OCLC 164765898), p. 152–162.
    Réédition coll. « Les essais » no 221 (1982).
  • (de) Maximilian Runze (de), « Löwe, Johann Carl Gottfried », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 19, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 300-311
  • Heinrich Bulthaupt: Carl Loewe. Deutschlands Balladencomponist, Berlin 1898.
  • Otto Altenburg: Carl Loewe. Beiträge zur Kenntnis seines Lebens und Schaffens. Stettin 1924. (Digitalisat)
  • (de) Wilhelm Pfannkuch (de), « Löwe, Karl », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 15, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 84–85 (original numĂ©risĂ©).
  • Gerhard Dallmann (de): Carl Loewe, ein Leben fĂĽr die Musik. Lebensskizze eines romantischen Musikers, Ginkgo-Park, GĂĽtzkow 1996, (ISBN 3-9804189-3-6).
  • Reinhold Dusella: Die Oratorien Carl Loewes. Schroeder, Bonn 1991, (ISBN 3-926196-12-2).
  • Ulrich Konrad: Klassische Vokalpolyphonie in den Oratorien Carl Loewes. In: Martina Janitzek, Winfried Kirsch (Hrsgg.): Palestrina und die Klassische Vokalpolyphonie als Vorbild kirchenmusikalischer Kompositionen im 19. Jahrhundert, Kassel 1995 (= Palestrina und die Kirchenmusik im 19. Jahrhundert, Band 3), S. 81–100.
  • Till Gerrit Waidelich: B. A. Webers Melodram „Der Gang nach dem Eisenhammer“ und seine kompositorische Aneignung durch Carl Loewe in der zeitgenössischen Rezeption. In: Michael Kube, Werner Aderhold, Walburga Litschauer (Hrsg.): Schubert und das Biedermeier. Beiträge zur Musik des frĂĽhen 19. Jahrhunderts. Festschrift Walther DĂĽrr (de) zum 70. Geburtstag. Bärenreiter, Kassel 2002, (ISBN 3-7618-1523-9), S. 185–207.
  • Dietrich Fischer-Dieskau: Carl Loewe. In: Udo Bermbach (de), Hans Rudolf Vaget (de) (Hg.): Getauft auf Musik. Festschrift fĂĽr Dieter Borchmeyer (de). Königshausen & Neumann, WĂĽrzburg 2006, (ISBN 3-8260-3398-1), S. 229 ff.
  • Peter Tenhaef: Loewe, Carl (1796–1869). In: Dirk Alvermann, Nils Jörn (Hrsg.): Biographisches Lexikon fĂĽr Pommern. Bd. 2 (= Veröffentlichungen der Historischen Kommission fĂĽr Pommern. Reihe V: Forschungen zur Pommerschen Geschichte. Bd. 48,2). Böhlau, Köln u. a. 2015, (ISBN 978-3-412-22541-4), S. 160–166.
  • Christian Kuhlmann: Der LöbejĂĽner Tondichter Carl Gottfried Loewe (1796 – 1869)  – Ein KĂĽrzestporträt aus Anlass des 150. Todestages In: Sachsen-Anhalt Journal 29 (2019), H. 3, S. 17–18
  • Andreas Porsche: Carl-Loewe-Erbepflege in LöbejĂĽn seit 1888 In: Sachsen-Anhalt Journal 29 (2019), H. 3, S. 19

Liens externes

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