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Caput Mortuum

Le caput mortuum est un pigment ocre artificiel de couleur brun violacé obtenu par calcination du sulfate de fer.

Le symbole alchimique du Caput mortuum

Le caput mortuum ou « tĂŞte morte Â» tire son Ă©tymologie latine de l'ancienne chimie, dont la signification veut dire « rĂ©sidu dont on ne peut rien extraire Â». Il est issu des dernières opĂ©rations faites avec de l'oxyde de fer[1]. C'est Ă©galement le terme utilisĂ© par les alchimistes, pour dĂ©signer les rĂ©sidus après distillation sèche, qui restaient dans les cornues[2]. On parlait aussi de chaux, chaux renvoyait alors Ă  la nature pulvĂ©rulente et terreuse du rĂ©sidu[3]. Le terme vient de la manière qu'avaient les alchimistes de nommer les produits quelconques de leurs opĂ©rations Ă  l'aune des parties du corps humain: tout ce qui se volatilisait dans les distillations Ă©tait un esprit en gĂ©nĂ©ral et lorsque la matière mise en distillation avait perdu toute sa partie volatile elle Ă©tait comme un corps sans âme. C’était pour ainsi dire une tĂŞte humaine d'oĂą les esprits s'Ă©taient envolĂ©s Ă  l'instant de la mort. De lĂ  l'expression de « caput mortuum[4] Â». Le caput mortuum Ă©tait un des principes des anciens chimistes ou plutĂ´t un des cinq produits des anciennes analyses chimiques. Ces cinq produits Ă©taient l'esprit ou mercure, le phlegme, l'huile ou soufre, le sel et la terre damnĂ©e, caput mortuum.

Chez les romains le caput mortuum est le résidu de la calcination du sulfate de fer, technique que l'on retrouve décrite plus tard dans le traité de Lomazzo (1584). Au Moyen Âge, il désigne l'oxyde de fer calciné par la couperose ou vitriol vert[1].

Dans le traitĂ© de Turquet de Mayernne (1628) il est dĂ©crit comme « le rĂ©sidu de l'eau forte ou "caput mortuum", le terme est utilisĂ© pour dĂ©crire l'oxyde de fer rĂ©siduel, sous-produit de l'acide sulfurique. Â»[5]

On trouve cette couleur sous le nom de colcotar, ou colcothar (de vitriol), rouge d'Angleterre, rouge indien artificiel, rouge de Venise, rouge de Mars[1].

Un temps disparu, le nom de caput mortuum semble revenir en usage sur les nuanciers des fabricants : Winsor et Newton (aquarelle, pastel), Schmincke (huile, pastel), Sennelier (huile, aquarelle) et Talens (huile, pastel) proposent un Violet Caput Mortuum, à base d'oxyde de fer synthétique (PR101), variante plus brune du violet de Mars.

Il est obtenu généralement à partir du PR 101 ou oxyde de fer rouge de synthèse[6].

Le caput mortuum a été utilisé pour le polissage des lentilles et des miroirs[1].

Dans la littérature

Caput Mortuum[7] est un poème de Marc Vaillancourt publié dans le recueil Almageste[8].

Notes et références

  1. André Béguin, Dictionnaire technique de la peinture, Beguin éditions, 1998.
  2. Jean Petit, Jacques Roire, André Valot, Encyclopédie de la peinture, formuler, fabriquer, appliquer, Erec Éditions, Puteaux, 2001, t. 2, p. 26
  3. Eugène Bouchut, Histoire de la médecine et des doctrines médicales, vol. 2, Bailliere, 1873 [lire en ligne]
  4. Louis-Bernard Guyton-Morveau, Jean Pierre François Guillot Duhamel, Hughes Maret. Venel, L’Encyclopédie, 1re éd., t. Tome 2, (lire sur Wikisource), p. 641-642
  5. Jean Petit, Jacques Roire, Henri Valot, Des liants et des couleurs pour servir aux artistes peintres et aux restaurateurs, EREC Ă©diteur, 1995, p. 241
  6. « The Color of Art Pigment Database : Pigment Red, PR », sur Art is Creation (consulté le ).
  7. « Almageste » [page web et vidéo], sur www.mv.concretedreams.be (consulté le )
  8. Marc vaillancourt, Almageste, Triptyque, , 92 p. (ISBN 2-89031-307-7)
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