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Cap barré de Garastre

Le Cap barré de Garastre ou Oppidum de Garaste, est situé à 500 mètres au nord du village de Prades-le-Lez, sur le territoire de la commune de Saint-Vincent-de-Barbeyrargues, non loin de la vallée d'une petite rivière, le Lirou (affluent du Lez), dans le département de l'Hérault, le long de la route qui va de Montpellier à Mende. Il occupe le sommet du rocher de Garastre[1]. Ce gros rocher domine la route de 60 m. Il est recouvert par une garrigue basse à chêne kermès (Quercus coccifera). C'est un lieu bien connu des géologues montpellièrains et de fouilleurs amateurs.

Cap barré de Garastre
Oppidum de Garaste
Image illustrative de l’article Cap barré de Garastre
Oppidum de Garaste (Hérault), vue vers le nord du centre supposé marqué par une canne plantée.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Languedoc-Roussillon
Protection aucune, site recouvert de végétation.
CoordonnĂ©es 43° 42′ 19″ nord, 3° 52′ 23″ est
Altitude 132 m
Superficie 1 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : HĂ©rault
(Voir situation sur carte : HĂ©rault)
Cap barré de Garastre
Cap barré de Garastre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Cap barré de Garastre
Cap barré de Garastre
Histoire
La Tène Ve siècle av. J.-C.
Sources
Inventaire DRAC-34 : 290-001H
Google Earth

État actuel et accès

On accède aisément au site en partant à pied de Saint-Vincent-de-Barbayargues, après avoir garé sa voiture sur la place, devant la Mairie. Prendre la rue du Puits qui donne sur la rue de Garaste qui s'interrompt au bout de 100 m. Un sentier descend à droite, travers l'extrémité d'une vigne arrachée et monte doucement vers l'oppidum. L'accès par le flanc est n'est pas aussi malaisé qu'on pourrait le croire. Un ensellement, occupé par une ancienne vigne, sépare le village de l'oppidum.

Une reconnaissance du site par image satellite montre un terrain boisé d'une garrigue comprenant quelques pieds de chênes verts. La reconnaissance à pied par le sentier qui contourne le rocher par l'ouest permet de constater l'envahissement par les chênes kermés très denses et difficiles à pénétrer.

Un site de type oppidum barré

Ce site a été découvert et cité pour la première fois en 1730 dans une communication à la Société Royale des Sciences de Montpellier[2]. En 1938, selon Roger et Lucette Allègre, le site n'avait jamais attiré l'attention des archéologues. Cependant, quelques trouvailles ont été faites.

« Le rocher de Garastre a la forme d'un triangle rectangle dont l'angle aigu est tournĂ© vers le sud. Â». Les auteurs dĂ©crivent vers le nord les traces d'une muraille en ruines sous forme d'une butte. Ce mur devait avoir 1,5 Ă  2 m de large sur 40 m de long. Il caractĂ©rise un « Cap barrĂ© Â». Son altitude est de 132 m, il domine de 60 m la route en contrebas. L'accès est difficile et mĂŞme impossible Ă  certains endroits.

Les auteurs pensent de « le site a servi de lieu d'habitat pendant assez longtemps, Ă  en juger par la quantitĂ© de dĂ©bris de poterie qui jonchent le sol Â». Ce qui est aussi confirmĂ© par la proximitĂ© d'un point d'eau, la source de Florette (au nord) et la vallĂ©e du Lirou (Ă  l'ouest) ainsi que de terres cultivables. Le site domine le parcours d'une voie naturelle de circulation. Des tas de cailloux au nombre de trois (clapiers ou clapas) font penser Ă  des cabanes en pierre effondrĂ©es.

Vue du clapier n°1 au sud (trouvé éventré sous un chêne vert.)

GĂ©ologie

Le rocher de Garaste[3] est une masse rocheuse qui culmine à 134 m d'altitude et domine la route et la vallée du Lirou toute proche. Les parois sont abruptes. Du côté de la route, vers l'ouest et le nord-ouest s'ouvrent des carrières de pierre dont une est abandonnée (à l'ouest), l'autre (au nord) ne fonctionne pas mais est gardée et interdite d'accès.

Il s'agit de « bancs Ă©pais de dolomie très compacte, très dure, de couleur gris bleu, sans fossiles, peu altĂ©rable, renfermant pas endroits des rognons de silex Â». Cette roche appartient au Portlandien faciès bathyal. Elle tranche avec les coteaux qui l'entourent et qui sont formĂ©s de calcaires marneux d'âge Valanginien infĂ©rieur ou Berriasien. Le rocher de Garaste est le sommet d'un petit anticlinal.

Archéologie

Le site semble avoir connu une occupation depuis la fin de l'Âge du bronze ou début de l'Âge du fer. Des indices ont été dégagés sous forme de documents archéologiques.

Ossements

Ce sont des ossements d'animaux ayant certainement été consommés par les habitants :

  • phalanges de cerfs (Cervus Ă©laphus),
  • molaires de cheveuils (Cervus capreolus),
  • molaires de chèvres ou de moutons,
  • molaire de suidĂ© (porc ou sanglier ?).

De nombreux autres débris osseux brisés n'ont pu être déterminés.

Poteries

Dessin d'un tesson de poterie à pâte jaune (récolté le 29/08/2013)
Tessons abondants

Il s'agit de débris de poteries dont le sol, en certains endroits, était couvert[4]. Des débris ont été entrainés par les eaux de ruissellement sur les pentes. On peut en recueillir dans le lit du petit torrent qui se trouve au pied du rocher vers l'est. Certains tessons seraient d'époque néolithique[5]. On peut les classer en trois catégories.

  1. Poteries Ă  pâte rouge Ă  grains de calcite rhomboĂ©drique. Cette pâte ressemble beaucoup Ă  celle des « dolium Â» gaulois.
  2. Poteries à pâte jaune clair. C'est une pâte rayable à l'ongle et contenant des paillettes de mica. Cette poterie semble ne pas avoir subi de cuisson. Les débris sont souvent informes.
  3. Poteries à pâte jaune clair, minces, très dure. Diverses publications mentionnent une origine grecque. Seuls quelques morceaux (4 ou 5) ont été trouvés.

Les débris sont informes mais on a pu reconnaître des fonds de vases, des rebords de récipients. Certains portent des dessins en creux.

Chenets Ă  tĂŞtes chevalines

Plusieurs fragments de chenets dont deux fragments Ă  tĂŞte de cheval ont Ă©tĂ© recueillis, faits d'une cĂ©ramique Ă  pâte homogène jaune clair, très dure. Un autre fragment de chenet en terre cuite (4,5 cm de long Ă— 3,5 cm de haut) prĂ©sente une section quadrangulaire. Il s'agit[6] d'un « objet de tradition protohistorique Â».

Pierres taillées

Ce sont de nombreux débris de silex qui jonchent le sol du cap barré. Une pièce au moins a été reconnue comme taillée, une lame à section trapézoïdale isocèle. Il convient de citer :

  1. Un fragment de meule retrouvĂ©e dans la muraille qui barrait le cap. La roche a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e comme « microgranite qui proviendrait vraisemblablement des environs du Vigan Â». Cette meule avait une forme lenticulaire.
  2. Des morceaux de basalte vacuolaire ayant vraisemblablement servi de meules fixes. Cette roche pourrait provenir de la région de Grabels.

Pierres étrangères au lieu

Ce sont des pierres étrangères au lieu, des galets de quartzite rouge peut-être utilisés comme projectiles de jet ou comme broyeurs.

Une origine celte

Le site de Garaste a Ă©tĂ© comparĂ© au site de La Roque (près de Fabrègues). Ce dernier est bien connu[7]. Les analogies « tendent Ă  assigner au Cap barrĂ© de Garastre un âge identique Ă  celui de l'oppidum de La Roque c'est-Ă -dire postĂ©rieur au Ve siècle av. J.-C. (Ă©poque de La Tène correspondant Ă  l'Ă©tablissement des Volkes ArĂ©comiques dans la rĂ©gion). Â». Une citĂ© Volque est prĂ©sente dans la rĂ©gion (Sextantio ou Castelnau-le-Lez), Ă  5 km environ Ă  vol d'oiseau, au sud-sud-ouest de Garaste. L'oppidum devait se situer sur une route aboutissant Ă  Sextantio, passant au pied de Saint-Vincent-de-Barbayrargues.

On est au second âge du fer mais on sait peu de chose de ce qui s'est passé avant. Seule une fouille rigoureusement menée pourrait nous l'apprendre.

Notes et références

  1. On trouve deux orthographes dans la littĂ©rature. La carte IGN indique clairement « Oppidum de Garaste Â».
  2. De Plantade (1730) Communication. Société Royale des Sciences de Montpellier : 7 septembre 1730, p. 14
  3. Toponymie de la carte IGN.
  4. Il n'en reste pas grand chose, ils ont été recueillis dans un musée
  5. Selon l'inventaire DRAC p. 360
  6. Selon l'inventaire DRAC, p. 360, fig. 334
  7. Bonnet Emile (1932).- L'oppidum de La Roque près de Fabrègues (Hérault).- Extrait no 11 - Cahiers d'Histoire et d'Archéologie) Nîmes 1932.

Voir aussi

Bibliographie

  • Roger et Lucette Allègre (1938). Le Cap barrè de Garastre : près de Prades-le-Lez (HĂ©rault). Extrait des Cahiers d'Histoire et d'ArchĂ©ologie, Larguier, Imprimeur (NĂ®mes), 11 p., planches. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
    Lucette née Hugonencq (Institutrice) et Roger Allègre (Professeur d'histoire naturelle) sont originaires de Prades-le-Lez.
  • Institut GĂ©ographique National - IGN (2008). Carte de randonnĂ©e Ganges (St-Martin de Londres Pic-Saint-Loup). n° 2742ET au 1:25 000e. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • DRAC-34.- Inventaire des sites par communes.

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Articles connexes

Liens externes

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