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Camps de prisonniers de la guerre de SĂ©cession

Les camps de prisonniers de la guerre de SĂ©cession Ă©taient utilisĂ©s Ă  la fois par l'Union et la ConfĂ©dĂ©ration pour gĂ©rer les 409 000 soldats capturĂ©s pendant la guerre de Ă  . Le Record and Pension Office comptait en 211 000 soldats de l'Union capturĂ©s. En -, la plupart furent immĂ©diatement mis en libertĂ© conditionnelle ; après l'effondrement du système d'Ă©change de libĂ©rations conditionnelles en , environ 195 000 personnes sont allĂ©es dans des camps de prisonniers. Certains tentèrent de s'Ă©chapper mais beaucoup Ă©chouèrent. En revanche, 464 000 confĂ©dĂ©rĂ©s furent capturĂ©s (beaucoup dans les derniers jours de la guerre) et 215 000 emprisonnĂ©s. Plus de 30 000 prisonniers de l'Union et près de 26 000 prisonniers confĂ©dĂ©rĂ©s sont morts en captivitĂ©. Un peu plus de 12 % des captifs dans les prisons de l'Union sont morts, contre 15,5 % pour les prisons confĂ©dĂ©rĂ©es[1].

La prison d'Andersonville vue par John L. Ransom, auteur et Ă©diteur de Andersonville Diary, Escape and List of the Dead (Journal d'Andersonville, Ă©vasion et liste des morts), Washington, D.C.
Camp de prisonniers d'Andersonville (Confédération).

Libérations conditionnelles

Manquant de moyens pour gérer un grand nombre de troupes capturées au début de la guerre de Sécession, les gouvernements de l'Union et confédérés s'appuyaient tous deux sur le système européen traditionnel de libération conditionnelle et d'échange de prisonniers. Un prisonnier en liberté conditionnelle a promis de ne plus se battre jusqu'à ce que son nom soit « échangé » contre un homme similaire de l'autre côté. Ensuite, les deux pourraient rejoindre leurs unités. En attendant l'échange, les prisonniers sont brièvement confinés dans des camps. Le système d'échange s'est effondré au milieu de lorsque la Confédération a refusé de traiter les prisonniers noirs capturés comme égaux aux prisonniers blancs. Les populations carcérales des deux côtés ont alors grimpé en flèche. Il y avait 32 grandes prisons confédérées, 16 d'entre elles se trouvaient dans les États du sud profond de Géorgie, Alabama et Caroline du Sud[2]. Les camps d'entraînement étaient souvent transformés en prisons, et de nouvelles prisons devaient également être construites. Le Nord avait une population beaucoup plus importante que le Sud, et le général Ulysses S. Grant était bien conscient que garder ces soldats dans les prisons du Nord nuisait à l'économie et à l'effort de guerre du Sud.

Échanges de prisonniers

Au début de la guerre, le gouvernement fédéral évita toute action, y compris les échanges de prisonniers, qui pourrait être vue comme une reconnaissance officielle du gouvernement confédéré à Richmond. L'opinion publique força le gouvernement à revoir sa politique après la première bataille de Bull Run, lorsque les confédérés capturèrent plus d'un millier de soldats de l'Union[3].

Les forces de l'Union et confédérées échangèrent des prisonniers sporadiquement, souvent comme un acte d'humanité entre commandants des deux camps. Le soutien aux échanges de prisonniers augmentait tout au long des premiers mois de la guerre, alors que l'Union voyait un nombre croissant de ses soldats être capturés. Les pétitions des prisonniers au Sud et les éditoriaux des journaux du Nord firent pression sur l'administration Lincoln[3]. Le , le Congrès américain adopte une résolution commune appelant le président Lincoln à « inaugurer des mesures systématiques pour l'échange de prisonniers dans la rébellion actuelle »[4]. Lors de deux réunions le et le , le major général de l'Union John E. Wool et le général de brigade confédéré Howell Cobb se réunirent pour parvenir à un accord sur les échanges de prisonniers. Ils discutèrent de plusieurs des dispositions adoptées plus tard dans l'accord Dix-Hill. Cependant, des divergences sur lequel des deux camps couvrirait les dépenses de transport des prisonniers ont entravé les négociations.

Accord de Dix-Hill de 1862

Les camps de prisonniers étaient en grande partie vides à la mi-, grâce aux échanges informels. Les deux parties sont convenues de formaliser le système. Les négociations reprirent en , lorsque le major général de l'Union John A. Dix et le major général confédéré Daniel H. Hill se sont vu confier la tâche. L'accord Dix-Hill établit une échelle d'équivalents pour l'échange d'officiers et de soldats. Ainsi, un capitaine de marine ou un colonel de l'armée valait quinze soldats ou matelots ordinaires, tandis que les personnels de rang égal s'échangeaient homme contre homme. Chaque gouvernement nomma un agent pour gérer l'échange et la libération conditionnelle des prisonniers. L'accord a également permis l'échange de non-combattants, tels que des citoyens accusés de « déloyauté », et des employés civils de l'armée, et a permis l'échange informel ou la libération conditionnelle de captifs entre les commandants des forces opposées.

Les autorités devaient libérer (en liberté conditionnelle) tout prisonnier n'ayant pas été formellement échangé dans les dix jours suivant leur capture. Les termes de l'accord interdisaient aux prisonniers libérés en conditionnelle de retourner dans l'armée à quelque titre que ce soit, y compris « l'exercice des fonctions de campagne, de garnison, de police, de garde ou de gendarmerie »[5].

Fin des Ă©changes

Le système d'Ă©change s’effondra en lorsque la ConfĂ©dĂ©ration refusa d'appliquer l'accord pour les prisonniers noirs de la mĂŞme manière que les blancs. Le gouvernement du Sud arguait qu'ils Ă©taient probablement d'anciens esclaves appartenant Ă  leurs maĂ®tres et non Ă  l'armĂ©e de l'Union[6]. Le Sud avait beaucoup plus besoin d'Ă©changes que le Nord, en raison de la grave pĂ©nurie de main-d'Ĺ“uvre dans la ConfĂ©dĂ©ration. La bataille de Fort Pillow () provoque un massacre de prisonniers de guerre. En , Ulysses Grant, notant « l'Ă©cart de prisonniers » (les camps de l'Union contenaient bien plus de prisonniers que les camps confĂ©dĂ©rĂ©s), a dĂ©cidĂ© que l'Ă©cart croissant de prisonniers lui donnait un avantage militaire dĂ©cisif. Il s'opposa donc aux larges Ă©changes jusqu'Ă  ce que la fin de la guerre soit en vue. Environ 5 600 confĂ©dĂ©rĂ©s ont Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă  rejoindre l'armĂ©e de l'Union. Connues sous le nom de « Galvanized Yankees » (« Yankees galvanisĂ©s »), ces troupes Ă©taient stationnĂ©es Ă  l'ouest face aux AmĂ©rindiens[7].

Les Ă©changes de prisonniers reprirent au dĂ©but de l'annĂ©e , peu avant la fin de la guerre. Les ConfĂ©dĂ©rĂ©s renvoyèrent 17 000 prisonniers au Nord tandis qu'ils en reçurent 24 000[8]. Le , après la fin de la guerre, Le bateau fluvial Sultana ramenait 1 900 ex-prisonniers au Nord via le fleuve Mississippi lorsqu'il explosa, tuant 1 500 d'entre eux.

Taux de mortalité

Les taux de mortalité globaux dans les prisons des deux côtés étaient similaires et assez élevés. De nombreuses prisons du Sud étaient situées dans des régions à fort taux de maladie et manquaient régulièrement de médicaments, de médecins, de nourriture et de glace. Les habitants du Nord croyaient souvent que leurs hommes étaient délibérément affaiblis et tués dans les prisons confédérées, et demandaient que les conditions dans les prisons du Nord soient tout aussi dures, même si les pénuries n'étaient pas un problème dans le Nord[9].

Environ 56 000 soldats pĂ©rirent dans les prisons pendant la guerre, ce qui reprĂ©sente près de 10 % de toutes les victimes de la guerre[10]. Durant une pĂ©riode de 14 mois au Camp Sumter, près d'Andersonville, en GĂ©orgie, 13 000 (28 %) des 45 000 soldats de l'Union y Ă©tant emprisonnĂ©s pĂ©rirent[11]. Au Camp Douglas Ă  Chicago, Illinois, 10 % des prisonniers confĂ©dĂ©rĂ©s moururent au cours d'un mois d'hiver froid et la prison d'Elmira dans l'État de New York, avec un taux de mortalitĂ© de 25 %, Ă©galait presque celui d'Andersonville[12].

Notes et références

  1. James Ford Rhodes, History of the United States from the Compromise of 1850: 1864-1866, Harper & Brothers, , 507–8 (lire en ligne)
  2. Roger Pickenpaugh, Captives in Gray: The Civil War Prisons of the Union (2009)
  3. Hesseltine, Civil War Prisons, pp. 9-12.
  4. Official Records, Series II, Vol. 3, p. 157.
  5. WikiSource, « WikiSource: Dix-Hill Cartel » (consulté le )
  6. Mark Grimsley et Brooks D. Simpson, The Collapse of the Confederacy, U of Nebraska Press, (ISBN 0803271034, lire en ligne), p. 88
  7. National Park Service, U.S. Department of the Interior, « The Galvanized Yankees », Experience Your America, no July,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Pickenpaugh, Captives in Blue p 232
  9. The position is denied in James Gillispie, Andersonvilles of the North: The Myths and Realities of Northern Treatment of Civil War Confederate Prisoners (2012); he says there was no conspiracy to maltreat Confederate prisoners. However, he compares the death rates in Northern camps with the death rates of Confederate soldiers in a Confederate hospital that faced severe shortages; he did not compare with a Union hospital for Union soldiers.
  10. Chambers and Anderson, The Oxford Companion to American Military History, (ISBN 978-0-19-507198-6, lire en ligne), 559
  11. « Andersonville: Prisoner of War Camp-Reading 1 », Nps.gov (consulté le )
  12. Yancey Hall ""US Civil War Prison Camps Claimed Thousands". National Geographic News. July 1, 2003.

Articles connexes

  • Liste des principaux camps de prisonniers de la guerre de SĂ©cession (en)
  • Henry Wirz (1823-1865), officier mĂ©decin, confĂ©dĂ©rĂ©, responsable du Camp d'Andersonville (ou Camp Sumter), condamnĂ© Ă  mort en 1865 pour crimes de guerre, et exĂ©cutĂ© par pendaison
  • Parole camp (en), camp de libĂ©ration conditionnelle
  • Ex parte Milligan (1866), jugement de la Cour SuprĂŞme, reconnaissant l'habeas corpus des civils en temps de guerre
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