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Camp militaire de Thorée-les-Pins

Le camp de Thorée-les-Pins est un camp militaire situé à l'ouest de la commune de Thorée-les-Pins, dans le département de la Sarthe.

Création

Au printemps 1939, l'administration miliaire décide la création à Thorée-les-Pins d'un centre de stockage pour l'intendance militaire, à proximité du lieu-dit des Couletteries[1] - [2] - [3]. Interrompu par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le chantier rouvre à la fin de l'année 1940. Le , alors que s'achèvent les travaux d'aménagement des voies ferrés et des quais de déchargement, l'armée allemande prend possession des lieux afin d'en faire une réserve de foin et de vivres pour sa propre intendance. Dès lors, des travailleurs français volontaires ou requis, originaires de Thorée-les-Pins, de La Flèche ou des environs, y sont employés comme gardiens ou manutentionnaires[2].

À partir du , au lendemain du Débarquement en Normandie, le camp de Thorée est régulièrement la cible des bombardements des Alliés[4].

Camps de prisonniers de guerre allemands

À la Libération, le camp de Thorée-les-Pins est reconverti le en camp de rétention des prisonniers de guerre allemands, sous administration américaine[5]. Il porte alors le nom de PWE 22.

ComposĂ© d'un ensemble de cinq camps secondaires comprenant chacun un Ă  quatre hangars, il n'est avant tout qu'un camp de transit oĂą les prisonniers allemands ne sĂ©journent que peu de temps. Son effectif s'Ă©lève Ă  environ 20 000 dĂ©tenus au dĂ©but de l'annĂ©e 1945, avant d'atteindre 40 000 prisonniers au mois de juillet suivant, après la capitulation allemande. Les conditions de dĂ©tention y sont rudes et le manque de nourriture entraĂ®ne une mortalitĂ© Ă©levĂ©e. D'après les documents conservĂ©s aux archives municipales de ThorĂ©e-les-Pins, 444 prisonniers y trouvent la mort de Ă  , dont 432 dĂ©cès entre juillet et novembre. Le camp passe sous le contrĂ´le de l'armĂ©e française le sous le nom de PGA 402.

Pendant leur détention, une partie des prisonniers travaille chez des cultivateurs de Thorée-les-Pins ou des environs.

Après guerre

Après son démantèlement en , le camp de Thorée-les-Pins est transformé un temps en centre d'immigration pour les travailleurs étrangers[3], puis redevient un centre de stockage. En 1963, le camp de Thorée devient le Centre mobilisateur 115, une annexe des centres mobilisateurs d'Angers et du Mans, chargé de la mise en œuvre de matériels de santé, notamment d'un hôpital de campagne. Il est dissous en et passe sous le contrôle de l'École du génie pour être utilisé comme lieu d'exercices[6] - [7].

Notes et références

  1. Bellanger 2001, p. 29-30.
  2. Potron 1998, p. 362-363.
  3. Élisabeth Petit, « Un ancien camp de rétention à Thorée-les-Pins », Ouest-France,‎ .
  4. Potron 1999, p. 394.
  5. Fabien Théofilakis, Les prisonniers de guerre allemands en mains françaises (1944-1949) : captivité en France, rapatriement en Allemagne en camp de rétention des prisonniers de guerre allemands (thèse de doctorat en histoire contemporaine), Université de Paris Nanterre, , p. 166.
  6. « « J'ai rendu les clés du camp en juillet 1996 » », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  7. « Projet de loi de finances pour 1996 : défense - forces terrestres », Sénat (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Daniel Potron, « Le « Camp de le faim » de ThorĂ©e », Cahiers FlĂ©chois, no 19,‎ , p. 165-199.
  • Daniel Potron, Le XXe siècle Ă  La Flèche : Première pĂ©riode : 1900-1944, La Flèche, Daniel Potron, , 403 p. (ISBN 2-9507738-2-6).
  • Jacques Bellanger, Le Lude des annĂ©es sombres : 1939-1945, Fresnay-sur-Sarthe, Imprimerie fresnoise, , 224 p. (ISBN 2-9513400-5-2).
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