Camp d'internement de Bangou
Le camp d'internement de Bangou est un camp officieux construit au Cameroun par Maurice Delauney, le chef de région de l'administration coloniale française près de Bangou en .
Camp d'internement de Bangou | |
Présentation | |
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Nom local | Camp de Bangou |
Type | camp d'internement français |
Gestion | |
Date de création | Avril 1958 |
Créé par | Maurice Delaunay |
Géré par | Armée et milices coloniales
Soldats africains |
Dirigé par | Maurice Delaunay, par la suite maire de Cannes |
Date de fermeture | ??? |
Victimes | |
Type de détenus | Agitateurs politiques,
Présumés complices des « terroristes » contre lesquels des preuves suffisantes ne pourront être retenues valablement par la justice |
Nombre de détenus | 700 à 800 |
Géographie | |
Pays | Cameroun |
Localité | Bangou |
Description
Le camp est construit en matériaux locaux du pays, avec barbelés et miradors par les assignés eux-mêmes[1].
- pour réduire les coûts et
- passer outre les autorisations et demande de financement par le chef de région.
Le camp était gardé par des gendarmes français et camerounais[2].
En 2005, Maurice Delaunay, ancien interné en Allemagne et ancien d'Algérie dit [1] - [3]: « [Dans ce camp], j'avais peut-être sept cents à huit cents types qui étaient incarcérés, qui sont restés pendant pas mal de temps[4]. C'était un camp avec des barbelés... Moi, vous savez, j'avais été prisonnier en Allemagne pendant quelque temps, alors je savais comment ça se passait ! Alors j'avais fait un camp avec des barbelés, avec des miradors. Il y avait des gendarmes français qui gardaient le camp. Gendarmes français... et gendarmes camerounais, qui étaient très fidèles[5] ! ».
Ce camp sera qualifié l'année suivante d'« officieux » par un chef militaire étonné par cette installation.
Interrogé sur le sujet en 2009, Maurice Delaunay qualifie le camp d'exception à l'État de droit finalement assez routinière tant « à l'époque, il y avait beaucoup de choses qui n'étaient pas officielles ».
Objectifs du camp
Ce camp, construit ex nihilo, permettait selon Maurice Delaunay, de « résoudre d'une manière correcte le problème jusqu'alors insoluble de la mise hors d'état de nuire d'individus dangereux mais protégés par un formalisme juridique inadapté ».
Internés du camp
- « agitateurs politiques [...] susceptibles de constituer un danger pour l'ordre public »[6]
- individus coupables de... « complicité passive » avec les « terroristes », « contre lesquels des preuves suffisantes ne pourront être retenues valablement par la justice française ».
Détenus notables ayant séjourné dans le camp
Notes et références
- « Camerounlink.com », sur www.camerounlink.com (consulté le )
- « Une guerre française cachée pendant quarante ans - PlaneteAfrique », sur planeteafrique.com (consulté le )
- Fanny Pigeaud, Au Cameroun de Paul Biya, Paris, Karthala Editions, , 266 p. (ISBN 978-2-8111-0526-6, lire en ligne)
- Thomas DELTOMBE, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun ! : Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1971, La Découverte, , 1029 p. (ISBN 978-2-348-04238-6, lire en ligne)
- Livret militaire, Mon Petit Editeur, , 160 p. (ISBN 978-2-7483-8779-7, lire en ligne)
- Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA et Thomas DELTOMBE, La guerre du Cameroun, La Découverte, , 248 p. (ISBN 978-2-7071-9372-8, lire en ligne)
- Colonisation, Quêtes identitaires, pratiques élitistes et dynamique socio-politiques dans les Bamboutos (Ouest - Cameroun), XIX E- XXE SIÈCLE (lire en ligne), p.124
- Cyril KENFACK NANFACK, « Les supplétifs camerounais : du maintien de l’ordre public aux dynamiques territoriales (1955-1971) », ADILAAKU - Droit, politique et société en Afrique, vol. 2, no 2, , p. 11–34 (lire en ligne, consulté le )
- ARO, 1AA158, BRH, période du 5 au 11 octobre 1960 et Deltombe, Domergue et Tatsitsa, Kamerun!, une guerre cachée…, p. 543