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Thaddée Yemelong

Thaddée Yemelong, alias "Amour du Pays", est un militant nationaliste indépendantiste, membre du parti politique UPC et activiste de la lutte pour la décolonisation à l'Ouest du Cameroun.

Thaddée Yemelong
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Biographie

Enfance, éducation et débuts

Thaddée Yemelong est originaire de Babadjou (Mbasso), une des multiples chefferies des Grassfield. Il fait partie des 9 dignitaires (notables) de cette chefferie. Elève à l'école publique de Babadjou, il rejoint le comité de base clandestin de l’Union des Populations du Cameroun, parti nationaliste, en 1957. Thaddée Yemelong a alors environ 15 ans[1] - [alpha 1]. Dans le maquis, il reçoit une formation idéologique et militaire[2] - [alpha 2].

Parcours de militant

Dès son incorporation au sein de la branche armée de l'UPC, Thaddée Yemelong mène une vie de privation dans le maquis de l'Ouest Cameroun. Le président de son comité de base, Simon Ngoudjeu, dirige un comité clandestin du parti indépendantiste à Babadjou[2] - [alpha 2]. Pour son militantisme, ce dernier est torturé à mort.

Thaddée Yemelong rejoint les bases d’appui de guérilla des versants Est des monts Magwa; aujourd’hui monts Bamboutos qui abritent des camps d'indépendantistes[alpha 1]. Ces camps hébergent environ 5200 hommes, femmes et enfants indépendantistes et autres personnes mobilisées. Trois mois plus tard, il se porte volontaire avec 150 autres camarades de lutte pour aller au combat. Joseph Nguemeta, alias "S'en fou la guerre", son premier chef originaire de Bamekoué, le réquisitionne pour Bangou dans le Ndé[alpha 1]. Il participe à l'attaque du camp militaire de Bangou créé par l’administrateur colonial Maurice Delauney[alpha 3] et le bilan est lourd. Ils y perdent 20 à 50 combattants sous les canons de l'armée franco-Camerounaise. Sa bravoure sur le champ des opérations est toutefois saluée lors de cette mission. Le chef d'état-major Martin Singap de l’Armée de libération nationale kamerunaise (ALNK) propose alors de le ramener avec lui dans les Bamboutos. Après un séjour à Bandenkop, Il est promu au quartier général à Batié où il servira et deviendra un proche du chef de zone "Bandit Caillou". C'est à Batié que Thaddée Yemelong recevra le nom de guerre "Amour du Pays"[1].


Attaque du quartier général des indépendantistes à Batié

En pays Bamiléké, sous l'effet de bombardements aériens et de dégâts[3], le plus grand souvenir de Thaddée Yemelong concerne l'attaque que subit le camp militaire de Batié. C'est le quartier général des résistants dans la zone. Il perd son chef "Bandit Caillou" et doit errer pendant une semaine dans la forêt avant des retrouvailles joyeuses avec son unité; célébrées avec ses compagnons de lutte[1].

Le parcours de Thaddée Yemelong le mène ensuite à Bangangté où il servira sous les chefs "Chateau Dynamique" et "André résidence". Ce dernier est le chef de la direction de l'ALNK à l'Ouest. Ensemble, ils attaquent le Camp Militaire de Bangangté.

Après le retour d'Ernest Ouandié en juillet 1961, et la réorganisation de l’ALNK à l'Ouest. Il sert dans la garde rapprochée du "Camarade Ouandié". Il participe aux expéditions de ce dernier. Lors d'une embuscade tendue aux indépendantistes conduits par Ernest Ouandié, il est grièvement blessé. Il est transporté et soigné à l'hôpital clandestin des résistants. Il porte les séquelles de ce guet-apens[4].

Formation idéologique et vie dans le maquis

Thaddée Yemelong reçoit, comme d'autres combattants et résistants incorporés, des formations organisées par l'UPC et par l'ALNK dans les divers lieux de regroupement et les branches militaires. Enseigné aux causes du parti, "Amour du pays" se rappelle la vie au camp et les soutiens reçus[1] - [alpha 4].

« ... du formateur venu de la Chine pour enseigner la doctrine communiste, du rassemblement de chaque matin, de la dure épreuve de sélection de ceux qui iraient au front, des "blindages" (protection par les amulettes); bref de toutes sortes d'événements de la vie dans la forêt du maquis »

Les difficultés liées à ses blessures le contraignent à se retirer du front en 1966.

Recevant visiteurs pour parler de cette pĂ©riode, ThaddĂ©e Yemelong arbore l'Ă©charpe rouge de l'UPC et s’habille  en t-shirt de l'association des vĂ©tĂ©rans du maquis du Cameroun, dirigĂ©e par Mathieu Djassep[4].

Thaddée Yemelong demeure engagé et déclare à un journaliste de France 24 en 2018[4]:

« Mieux vaut mourir debout que de vivre à genou »

Notes et références

Notes

  1. Témoignage de Maurice Delauney dans le documentaire de Frank Garbely intitulé « L’Assassinat de Félix Roland Moumié », Triluna, TSR et ARTE, 2005.
  2. Jacob Tatsitsa, « U.P.C., tensions sociales et guerre révolutionnaire dans la Subdivision de Mbouda de 1950 à 1965 », Mémoire de maîtrise, Université de Yaoundé, 1996
  3. Voir Film documentaire Assassinat Felix Roland Moumié …
  4. Gilbert Wate Sayem, « Les enfants soldats en pays Bamiléké et dans le Nord Mungo pendant la guerre de libération nationale du Cameroun (1957-1971) », thèse de doctorat, Université de Dschang, 2021, p. 228.

Références

  1. Ghislain Lontchi, « Semaine des Martyrs : Le camarade Thaddée Yemelong de Babadjou parle de sa vie au maquis. », sur www.babadjou.net (consulté le )
  2. « Thaddée Yemelong,le garde de Ernest Ouandié. » (consulté le )
  3. « Africa awaits closure of French colonial crimes », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  4. « Génocide en pays bamileke organisé par la France : le focus de France 24 » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Kamerun ! Une guerre cachĂ©e aux origines de la Françafrique (1948-1971); page 861

Liens externes

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