Maurice Delaunay
Maurice Delaunay, né le à Thury-Harcourt et mort le à Caen, est un homme politique français.
Maurice Delaunay | |
Maurice Delaunay vers 1941. | |
Fonctions | |
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Député 1936-1940 | |
Gouvernement | IIIe RĂ©publique |
Groupe politique | App. DP |
Biographie | |
Nom de naissance | Maurice Robert Delaunay |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Thury-Harcourt (Calvados) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Caen (Calvados) |
RĂ©sidence | Calvados |
Biographie
Il effectue de brillantes études à l'École nationale supérieure d'horticulture de Versailles dont il sort avec son diplôme d'ingénieur horticole. Devenu agriculteur, il s'établit à Curcy, dans le Calvados, village dont il devient maire en 1935. L'année suivante, il est élu député et abandonne son mandat de maire.
Non-inscrit à la Chambre des députés, il choisit néanmoins de siéger comme apparenté au groupe des démocrates populaires (démocrates-chrétiens)[1]. Le , il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.
S'ouvre alors une période brève mais extrêmement étrange de la vie de Maurice Delaunay. Esprit manifestement dérangé, il lance en 1941 le mouvement politique Le Feu dont il devient une sorte de président-gourou, se faisant désormais appeler François-Henry Prométhée, et se proclamant le Maître du feu. Il fait couvrir Paris d'affiches annonçant le sauvetage prochain du pays par ce Maître du feu. Il crée également un journal, La Tempête, qui, en des termes lyriques mais flous, diffuse un programme d'ordre nouveau, ainsi qu'une maison d'édition (« Les Éditions du Feu »).
Selon certaines sources, ce mouvement passablement délirant aurait pu être créé à l'instigation de l'Allemagne nazie, qui l'aurait également largement subventionné afin de discréditer la mouvance collaborationniste. L'aventure de François-Henry Prométhée alias Maurice Delaunay, Maître du feu, ne fut de toute façon, si l'on ose dire, qu'un feu de paille : après six mois d'existence, le mouvement est dissous et son chef charismatique, abandonnant définitivement toute activité politique, reprend son existence paisible d'agriculteur.
Accusé de collaboration après la Seconde Guerre mondiale, il obtient en une ordonnance de non-lieu. Il meurt bien des années plus tard, à 94 ans, dans son Calvados natal.
Ordonnance de non-lieu relative à Maurice Delaunay, prononcée par le Tribunal Militaire de Paris le . Non-lieu Maurice Delaunay - Source : Tribunal Militaire de Paris. .
Notes et références
- Lecouturier 2007, p. 98.
Bibliographie
- « Maurice Delaunay », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Yves Lecouturier, « Maurice Delaunay, le maître du Feu », Annales de Normandie, nos 1-2,‎ , p. 95-115 (lire en ligne).
- Dominique Rossignol, Histoire de la propagande en France de 1940 à 1944 : l'utopie Pétain, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », , 351 p. (ISBN 978-2-130-43474-0, OCLC 24702494).