Accueil🇫🇷Chercher

Caméra Beaulieu R16

Beaulieu est une gamme de plusieurs modèles de caméras argentiques 16 mm pour amateurs, puis pour professionnels, conçue par Marcel Beaulieu et construite en France de 1972 à 2002.

BEAULIEU
Image associée à la caméra
Beaulieu R16 Automatic (1965).

Marque Beaulieu
Modèle M16, T16, R16, R16 RC, R16 Automatic, R16 Autozooming, 2016 Quartz, News 16
Visée M16 et T16 : viseur tube à redressement Galilée ; à partir de la R16 : viseur reflex
Format Format 16 mm
Chargement Bobines de 15 m ou 30 m, Bobines de 60 m, Magasin coplanaire Ă  galette de 120 m

Histoire

Marcel Beaulieu (1908-1985) est à bonne école au sein de la société de Pierre-Victor Continsouza, où il peut se former en matière de mécanique cinématographique. En effet, Continsouza a conçu et fabrique la célèbre caméra Pathé ''Professionnelle'' que la puissance financière internationale de Charles Pathé impose alors sur nombre de plateaux, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Beaulieu travaille aussi chez Gaumont. À 43 ans, il fonde son entreprise, après une collaboration frustrante avec un associé qui le dupe, et il se lance dans la création et la production de caméras au format 16 mm. Dans les années 1970, Beaulieu produira jusqu’à 800-1250 caméras par mois avec 270 employés.

Description

Beaulieu dĂ©bute en visant la clientèle particulière aisĂ©e. Sa première camĂ©ra a une forme Ă©lĂ©gante et nouvelle. La M16, mono objectif, suivie de la T16, Ă©quipĂ©e d’une tourelle Ă  deux objectifs, sont en fonte d’aluminium et se prĂ©sentent comme une boĂ®te rectangulaire arrondie et galbĂ©e, pratiquement deux fois plus longue que haute (21 x 11 cm). Rien ne dĂ©passe, sinon l’objectif, on peut glisser l’appareil, qui ne fait que 6,5 cm de large, dans une poche de manteau sans rien accrocher. Le client a le choix entre 4 couleurs du boĂ®tier : champagne, brun, brun-rouge, gris-vert. Le moteur Ă  ressort entraĂ®ne les bobines de 15 ou 30 mètres Ă  la cadence rĂ©glable de 10 Ă  64 images par seconde. La visĂ©e se fait par un tube optique interne, avec redressement de l’image Ă  l’endroit et correction de parallaxe.

Leur forme fuselĂ©e peut surprendre et la prochaine Beaulieu, sortie en 1958, est proche des formes compactes de la camĂ©ra Paillard-Bolex H16, dont elle se veut la principale concurrente. Cette fois, une seule couleur : le gris anthracite rehaussĂ© de simili cuir noir. C’est la R16, qui va accumuler d’un modèle Ă  l’autre toute une sĂ©rie de perfectionnements. Le cadrage se fait par un viseur reflex. L’obturateur est comme celui des prĂ©cĂ©dentes : non pas un disque rotatif (il n’y a pas la place, elles sont ultraplates) mais une « guillotine », une lame mĂ©tallique articulĂ©e au bout d’un bras qui oscille de haut en bas et retour. Un miroir prĂ©cis est installĂ© sur cette lame et, en passant devant la fenĂŞtre de cadrage du film, quand l’obturateur masque l’objectif au moment oĂą la pellicule se dĂ©place d’un pas, il renvoie l’image reçue par le miroir vers l’œil du cadreur. La cadence de prise de vues est Ă©largie, de 8 Ă  64 images par seconde et ira de 2 Ă  64 images par seconde dans la dernière R16. Une cellule photo-Ă©lectrique est adjointe, qui permet de rĂ©gler rapidement l’ouverture du diaphragme, y compris en marche (aiguille indicatrice dans le viseur). Une possibilitĂ© de magasin de 60 ou 120 mètres de pellicule est offerte, mais sa position en Ă©quilibre au-dessus de la camĂ©ra nĂ©cessite d’installer l’appareil sur un trĂ©pied.

La toute dernière, la News 16, sortie en 1972, ne ressemble plus Ă  une camĂ©ra de poing pour amateur fortunĂ© ou cinĂ©aste semi-professionnel. « Cette nouvelle camĂ©ra est destinĂ©e aux opĂ©rateurs d'actualitĂ©s dont les mĂ©thodes de travail nous viennent des Etats-Unis et, plus particulièrement, des stations rĂ©gionales amĂ©ricaines, oĂą un Ă©vĂ©nement quelconque ne nĂ©cessitant pas de dĂ©veloppements particuliers est "couvert" par un seul opĂ©rateur accompagnĂ© d'un seul preneur de son. Ce film dĂ©veloppĂ© en fin d'après-midi, peut ĂŞtre diffusĂ© aux actualitĂ©s tĂ©lĂ©visĂ©es de la soirĂ©e, après un montage rĂ©duit Ă  sa plus simple expression. Il n'y a pas si longtemps, ce genre d'information devait se contenter d'un commentaire en direct. Avec l'apparition du "son sur film", avec une piste magnĂ©tique prĂ©-couchĂ©e sur l'Ă©mulsion vierge, et malgrĂ© quelques servitudes de montage, ces reportages ont beaucoup gagnĂ© en rĂ©alisme. »[1] Elle est Ă©quipĂ©e par construction d’un magasin coaxial Ă  bobines Ă  flasques de 60 mètres et vise les professionnels du reportage, ainsi qu’il est prĂ©cisĂ©. Elle possède un clap interne et le son, enregistrĂ© parallèlement sur un magnĂ©tophone ou directement sur le film muni d’une piste sonore magnĂ©tique, peut ĂŞtre entendu par le cadreur grâce Ă  un petit haut-parleur disposĂ© sur le cĂ´tĂ©, près de son oreille. Quelque 250 exemplaires de cette camĂ©ra seront produits.

En plus de ses caméras 16 mm, Beaulieu fournit aussi aux amateurs différents modèles au format mm. « Mais en 1984, l'entreprise est en difficulté. En 1985, elle est reprise par une nouvelle équipe. »[2]

Références

  1. Philippe Foucault, "Une caméra de reportage à vocation professionnelle avec enregistrement synchrone, la Beaulieu News 16", Cinéma pratique, no 124, juillet 1973, consulté le 16/04/2020 sur https://www.cinematheque.fr/fr/catalogues/appareils/collection/camera-film-16-mm-sonoreap-16-3089.html
  2. P. H. Pont, Catalogue des caméras françaises, Fotosaga, 1993, page 7, consulté le 16/04/2020 sur https://www.cinematheque.fr/fr/catalogues/appareils/collection/camera-film-16-mmap-10-2599.html

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.