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Calanques de Piana

Les calanques de Piana (en langue corse calanche di Piana, au singulier calanca[1]) sont situées sur la côte ouest, à Piana, à mi-chemin entre Ajaccio et Calvi, sur la route du bord de mer corse.

Image illustrative de l’article Calanques de Piana
Vue d'ensemble des calanques de Piana.
CoordonnĂ©es 42° 14′ 24″ nord, 8° 38′ 13″ est
Pays Drapeau de la France France
Type Naturel
Critères (vii) (viii) (x)
Numéro
d’identification
258
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1983 (7e session)
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse-du-Sud
GĂ©olocalisation sur la carte : Corse
GĂ©olocalisation sur la carte : France
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

GĂ©ographie

GĂ©ologie

Les calanche sont une formation géologique de roches plutoniques faisant partie de l'ensemble appelé « Corse cristalline » à roches magmatiques, à l'ouest de la ligne partant de Calvi et rejoignant Solenzara. La traduction de calanche en calanques est malheureuse car il n'y a pas d'analogie entre le relief de Piana et celui des calanques de Provence ; l'emploi, en Français, du vocable corse est préférable[2].

Relief

Les calanche se prĂ©sentent sous la forme d'un petit chaĂ®non montagneux en forme de « V Â» pointĂ© vers la droite aux Roches Bleues, qui dĂ©marre au nord au-dessus de l'anse de Dardo situĂ© sur la rive sud du golfe de Porto et se termine au sud au pont de Cavallaghju. Le culmen s'Ă©tablit Ă  698 m. Au milieu se trouve un rocher, dominĂ© par Capu Ghineparu (515 m).

Les calanche sont parcourues par le ruisseau de Dardo[3] (Piazza Moninca en amont) qui nait sous le Capu di u Vitullu (1 311 m). Ses eaux Ă©taient autrefois utilisĂ©es pour actionner un moulin au lieu-dit U Mulinu en aval du pont de Cavallaghiu.

Faits-divers

Le , un rocher de 150 tonnes se décroche de la falaise et fissure une route, l'éboulement ne cause pas de victime mais bloque toutefois la circulation routière et le risque de nouvelle chute de pierre n’est pas écarté[4].

Accès

Les Calanche traversées par la route D81

Il est impossible d'accéder à la mer, depuis la route, dans les calanques de Piana.

Patrimoine mondial

Avec le golfe de Porto, le golfe de Girolata et la réserve de Scandola plus au nord, les calanche de Piana sont inscrits depuis 1983 sur la liste du patrimoine mondial.

  • Gorges du Dardo
    Gorges du Dardo
  • Rocher appelĂ© les amoureux des calanques
    Rocher appelé les amoureux des calanques
  • Rocher appelĂ© le château fort
    Rocher appelé le château fort
  • L'Ă©vĂŞque ou Le Père
    L'évêque ou Le Père
  • La RD 81 dans la traversĂ©e des Calanche
    La RD 81 dans la traversée des Calanche
  • Chemin muletier
    Chemin muletier

ZNIEFF

Les calanches de Piana sont une ZNIEFF de type I dĂ©crite depuis 1985 pour 731 hectares sur les deux communes de Ota et Piana : Znieff 940004136 - ChĂŞnaie verte et Calanches de Piana[5] - [6].

Citations

Le « CĹ“ur Â» dans les Calanche de Piana

De Guy de Maupassant in Le monastère de Corbara :

« À la nuit tombante, j'ai traversé les calanches de Piana. Je m'arrêtai d'abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féeriques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel. J'aperçus alternativement deux moines debout, d'une taille gigantesque ; un évêque assis, crosse en main, mitre en tête ; de prodigieuses figures, un lion accroupi au bord de la route, une femme allaitant son enfant et une tête de diable immense, cornue, grimaçante, gardienne sans doute de cette foule emprisonnée en des corps de pierre. Après le Niolo dont tout le monde, sans doute, n'admirera pas la saisissante et aride solitude, les calanches de Piana sont une des merveilles de la Corse ; on peut dire, je crois, une des merveilles du monde. »

— Guy de Maupassant, Le monastère de Corbara. Texte publié dans Le Gaulois du 5 octobre 1880

Le prince Roland Bonaparte dans la note de son récit de voyage Excursions en Corse édité en 1891, décrit le site ainsi :

« Le golfe de Porto, que l'on découvre ensuite après avoir franchi le petit col de la Croix, est encore beaucoup plus beau… Les rochers noirs alternent avec les granits rouges et donnent un cachet particulier à toute cette région, sans aucun doute, une des plus belles de Corse, pour celui qui n'est pas l'ennemi des couleurs flamboyantes et de la nature sauvage… La route qui suit la côte sud du golfe s'élève assez rapidement à travers une série de ravins aux pentes abruptes et remplies d'une végétation des plus luxuriantes. On dirait des cascades de verdure se précipitant dans le golfe, aux eaux bleues frangées d'écume. C'est le maquis, l'impénétrable maquis, formé de chênes verts, de genévriers, d'arbousiers, de lentisques, d'alaternes, de bruyères, de lauriers-thyms, de myrtes et de buis, que relient entre eux, les mêlant comme des chevelures, les clématites enlaçantes, des fougères monstrueuses, des chèvrefeuilles, des cistes, des romarins, des lavandes, des ronces, jetant sur le dos des monts une inextricable toison. Cette forêt qui cesse au bout d'une heure de montée, est dominée par une arête de rochers curieusement découpés en vastes aiguilles dénudées, s'élevant d'un seul jet au-dessus de cet océan de verdure qui ne se termine qu'au niveau de la mer… La route qui traverse cette région appelée Calanche, s'accroche pour ainsi dire aux parois des rochers ; de grands murs de soutènement ou des ponts la conduisent aux étroites échancrures taillées dans les rochers et qui font communiquer toutes ces étroites vallées tombant dans la mer au milieu d'éboulements de pierres, qui de loin ressemblent à des scories, tellement elles sont boursouflées et remplies de cavités, souvent pleines d'une terre rougeâtre où poussent quelques brins d'herbe. Au moment où nous entrâmes au milieu de cette forêt de granit pourpré, le soleil venait de disparaître derrière la ligne d'horizon… Nous avancions dans un clair-obscur qui faisait ressortir davantage les dentelures des crêtes rocheuses, se projetant sur le fond jaune d'or du ciel qui, au-dessus de nos têtes, passait par toutes les nuances du bleu pour arriver au noir… »

— Prince Roland Bonaparte, Une excursion en Corse - À compte d’auteur 1891

Randonnées

Croisée des sentiers.

Les calanche de Piana sont parcourues par plusieurs sentiers :

  • le sentier bas vers le « Château fort Â» : sentier dĂ©marrant de l'« Ă©pingle Ă  cheveu » de la route D 81 au lieu-dit « la TĂŞte du Chien » et qui mène au rocher dit « Château Fort » (332 m). Le sentier est une longue descente sinueuse vers le bord des falaises surplombant le golfe de Porto, au milieu d'un chaos de pierres. Ce parcours, d'une durĂ©e d'une heure aller, n'est pas d'une grande difficultĂ© mais nĂ©cessite des chaussures de marche Ă  cause de la prĂ©sence constante de pierres chaotiques au sol. La fin du sentier a Ă©tĂ© dĂ©corĂ©e de cairns (amoncellement de pierres) par les randonneurs. Certains cairns sont placĂ©s sur des rochers dont l'accès nĂ©cessite de l'escalade. Le seul retour possible est de rebrousser chemin ;
  • le sentier haut : sentier dĂ©marrant Ă  moins de 200 m Ă  l'ouest de « la TĂŞte du Chien », près du bar « Les Roches bleues Â», qui rejoint au sud la D 81 entre le pont de Cavallaghju et le pont de Mezzanu en passant par les Roches Bleues et le culmen des Calanche ;
  • « l'ancien sentier de Piana Ă  Ota Â» : sentier partant de l'oratoire Santa Maria situĂ© sur la D 81, peu après le bar des Roches bleues en montant de Porto, au milieu de la traversĂ©e des Calanche, et qui rejoint le prĂ©cĂ©dent sentier. Il s'agit d'abord d'une très forte montĂ©e en escaliers et en zigzag, puis une fois un petit col atteint, c'est une lĂ©gère descente vers le stade de Piana et le ruisseau du Mezzanu. Il s'agit d'un chemin muletier ancestral soutenu par des murs en pierre sèche, d'une hauteur atteignant parfois plusieurs mètres, et bien pavĂ© de pierres. Ce parcours, d'une durĂ©e d'une heure aller, n'est pas d'une grande difficultĂ© mais nĂ©cessite des chaussures de marche Ă  cause de la prĂ©sence constante de pierres au sol. La vue au col est spectaculaire et panoramique : golfe de Porto, pointe de Scandola, vue sur le village de Piana, surplomb de l'ensemble des calanche de Piana.

Le retour peut se faire de trois manières : en tournant à gauche aux trois quarts du parcours vers le bar des Roches bleues (forte côte, puis forte descente), soit par la route en contrebas, soit par un retour sur ses pas.

Les deux derniers sentiers permettent aussi de gagner la forêt territoriale de Piana située à l'est de la commune.

Références

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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