CO2Rail
CO2Rail est une start-up texane fondée en 2020[1] par Eric Bachman et le chimiste chercheur à l'Université de Toronto Geoffrey Ozin[2]. Elle est spécialisée dans la capture du dioxyde de carbone dans l'air avec des « wagons de train écologiques » récupérant l’énergie dégagée par le freinage pour alimenter les dispositifs de collecte de dioxyde de carbone qu’ils embarquent[3]. Ce système a été co-conçu avec l'aide de chercheurs de l'Université de Sheffield, et devrait être opérationnel en 2023[1].
Ces wagons sont spécialement conçus pour récupérer l’énergie générée par le freinage des trains auxquels ils sont fixés afin de recharger les batteries qu’ils embarquent. Ainsi, chaque manœuvre de freinage complète produit suffisamment d'énergie pour éliminer plus de 1,5 tonne de CO2[1], et le flux d’air généré par leur mouvement leur permet d'en capturer des volumes importants[3]. Ces derniers sont dirigés vers une grande chambre cylindrique de collecte du CO2, où un processus chimique le sépare et le stocke dans un réservoir ; l’air « décarboné » est ensuite évacué depuis l’arrière de la voiture[3].
Le cycle de capture dépend de la vitesse, un train plus rapide absorbe plus de CO2 et atteint sa capacité plus rapidement[1]. Pour un train plus rapide, la collecte d'air prend environ 45 minutes, les trains plus lents environ une heure ou 1,5 heure[1]. Le cycle de désorption pour capter le CO2 dure environ 5 ou 10 minutes[1]. L’air collecté est dirigé vers une chambre cylindrique à l’intérieur de laquelle se déroule un processus chimique consistant à isoler le CO2 dans un réservoir[3]. Déchargé quotidiennement lors du changement d'équipage ou des arrêts de ravitaillement en carburant dans des wagons-citernes de CO2 réguliers, le réseau organise la livraison du CO2 récolté aux sites en route pour une séquestration souterraine permanente, ou la livraison aux utilisateurs finaux comme matière première pour l'économie circulaire du carbone[4].
Certains chercheurs ont présenté les trains comme un moyen intéressant de diffuser la technologie de capture du dioxyde de carbone dans l'air, alors que les approches plus traditionnelles impliquent souvent des ventilateurs énergivores et nécessitent des quantités importantes de terrains[5]. C'est le cas de l'usine Orca, plus grand projet de stockage géologique de CO2 en fonctionnement en 2022, qui fonctionne grâce aux ressources géothermiques abondante en Islande[6].
Le potentiel de capture annuelle de CO2Rail pourrait atteindre 0,45 gigatonne d’ici 2030, 2,9 gigatonnes d’ici 2050 et 7,8 gigatonnes d’ici 2075, chaque voiture ayant une capacité annuelle de 3 000 tonnes de CO2[3] - [7].
Notes et références
- (en-GB) « Rail cars capturing CO2 could make rail carbon-neutral », sur RailTech.com, (consulté le ).
- (en) Maddie Bender, « Tomorrow’s Trains Will Suck Carbon Out of the Sky », The Daily Beast,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Researchers use regenerative braking to put direct air capture onto railway tracks », The Engineer, (consulté le ).
- (en) E. Bachman, Alexandra Tavasoli, T. Alan Hatton, Christos T. Maravelias et al., « Rail-based direct air carbon capture », Joule, vol. 6, no 7,‎ , p. 1368–1381 (ISSN 2542-4785 et 2542-4351, DOI 10.1016/j.joule.2022.06.025, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Madeline Halpert, « Researchers Propose Staving Off Global Warming By Capturing Carbon Dioxide In Trains », Forbes, (consulté le ).
- « Islande : cette usine extrait le CO2 de l’air pour l’enfouir sous terre », National Geographic, (consulté le ).
- (en) Imad Khan, « Why Big Tech Is Throwing $1 Billion at Sucking CO2 From the Air », sur CNET, (consulté le ).